Les questions qui fâchent…

L’entrepreneur aime en général bien présenter son projet. C’est une seconde nature : le pitch n’a plus vraiment de secret pour lui ! D’ailleurs, dès le petit déjeuner, il s’y colle : investisseurs, banquiers, clients ou prospects, parterres d’étudiants, conférences, réunions internes, …

Et si les techniques de pitch varient beaucoup, il y a une étape qui se retrouve quasiment tout le temps : les questions-réponses. Et pour assister à beaucoup de ces jurys ou présentations (pas plus tard qu’encore ce matin d’ailleurs), voilà le top des questions que vous ne voudriez surtout pas que l’on vous pose. Ou plutôt, si on vous les pose une fois, ça passe. C’est si on vous les repose régulièrement qu’il y a, comme on dit pudiquement, des trucs pas catholiques dans le potage…

  • Pouvez-vous préciser ce que vous vendez ?
    C’est assez violent en effet : cela suggère que vous n’avez pas réussi à expliquer dans le temps qui vous était imparti quel est l’objet de votre entreprise. Vous avez une petite chance de rattraper le coup, excusez-vous, encaissez et tâchez de simplifier, convaincre et reprendre le contrôle.
  • Mais c’est ce que propose Tartempion ?
    3 options : Non, pas du tout (et vous n’avez pas été assez clair sur vos spécificités et vous êtes mal), oui (et vous n’avez pas été franc en expliquant la concurrence et vous êtes mal), euh… qui ? (et quelqu’un du public semble mieux connaître votre marché que vous et vous êtes mal)
  • Quel est votre rôle / valeur ajoutée à vous ?
    Celui qui pose la question doute de votre place dans le projet. Vous n’avez pas assez prouvé ou fait ressentir (c’est très souvent un ressenti très subjectif) vos capacités entrepreneuriales, techniques, commerciales… (à compléter en fonction du projet et de vos lacunes). La question peut être élargie à l’équipe, si l’on n’a pas bien senti la complémentarité de ses membres. Pour vous en sortir, expliquez les expériences que vous avez déjà eu ou les choses que vous avez déjà accomplies dans le projet.
  • Vous pensez vraiment gagner de l’argent avec ça ?
    Aïe, le piège de la niche ou du marché non solvable. Même si l’on croit en vous ou dans l’idée (et derrière ça au besoin chez des clients), on ne pense pas qu’on puisse vivre et gagner de l’argent avec le business. Ou encore que le marché auquel vous vous attaquez est difficilement accessible pour une startup (délais, taille critique, acteurs en place, raisons politiques…). Ou pire, que le business-model n’est pas pérenne. Dans tous les cas, il va falloir retravailler l’approche sérieusement !
  • Qu’est-ce qui empêche Tartempion de faire pareil ?
    En gros, votre truc est bien gentil, mais vous n’avez ni diversification, ni barrière à l’entrée. Et comme en plus vous êtes loin d’avoir beaucoup de moyens financiers, bon courage…

Et vous, quelle est la pire question qui vous a déstabilisée ?

4

  1. Je croie que je te l’avais déjà raconté : « Et c’est quoi la différence entre MicroSoft et vous ? » …

    C’est effectivement un bonne idée de se préparer aux questions les plus déstabilisantes.

  2. Questions qui fâchent parce qu’elles touchent les points sensibles..

    La 2 et la 5e présentées ici sont les 2 vraies questions qui fâchent mais à raison. Question trop vite balayée par des entrepreneurs motivés par leur idée sans s’apercevoir qu’il y a loin de l’idée au projet rentable. La 2e et la 5e doivent être martelés aux entrepreneurs et ils doivent en faire le tour avant de se lancer sous peine de gros déboires…

  3. La question qui peut fâcher (si on est devant des VCs) : « A combien valorisez-vous votre entreprise ? »

    … conseil avisé, répondez à côté et laissez les VCs pitcher la valo.

  4. La pire question : « Et le cadre juridique autour de ce point précis ? » à laquelle je réponds qu’il y a un flou juridique, tout en donnant le cadre actuellement existant et l’interlocuteur qui demande à nouveau de parler du cadre juridique malgré mon explication….

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