Difficile de passer à côté actuellement : ça parle de charge mentale dans tous les dîners, sur tous les réseaux sociaux. Et le concept est à la fois terriblement efficace (difficile de n’être pas d’accord, même si le trait est grossier) et diablement séduisant pour « marcher » en presse, en édition, en web. Un bon vieux sujet de fond à décliner sur tous les supports en tout cas.

D’où évidemment l’inévitable portage du sujet dans d’autres secteurs, pour lui donner un angle bienvenue et rafraîchissant avant qu’on ait l’impression que tout a été dit, partout, sur le sujet. En gros, ça rallonge sa durée de vie en permettant d’aborder le point de manière plus sectorisée et verticale.

Bref, vous l’avez compris – il fallait un thème suffisamment sexy et au potentiel viral bien élevé pour me sortir de ma demi-retraite de blogueur (oui, j’écris encore, mais nettement moins ici… beaucoup plus là sur les sujets Demand Generation, Inbound, Marketing Automation et Content Marketing). Quasiment un an d’abstinence bloguesque, cela ne m’était pas arrivé depuis… 15 ans. Arf.

La BD sur la charge mentale qui a relancé le sujet - https://www.facebook.com/EmmaFnc/

La BD sur la charge mentale qui a relancé le sujet – https://www.facebook.com/EmmaFnc/

Bon, pour rappel donc pour celles et ceux qui n’auraient pas suivi, la charge mentale, c’est le poids que porte, dans un couple, celle (c’est en général une dame, même s’il faut être plus ouvert hein, quand même) qui « doit penser à tout ». Certes l’autre veut bien aider, mais il faut lui faire penser à le faire. Ce qui crée un trop-plein de « je dois penser à faire cela », forcément stressant et ne permettant pas toujours d’avoir des nuits réparatrices.

Je vis en couple, et à ma petite échelle, bin, bon… c’est totalement vrai et je suis toujours très helpful… mais j’anticipe peu de trucs (même si hé j’ai aussi mes domaines de prédilection, je ne fais pas RIEN non plus). Bref, bon sujet de débat pour vos prochains dîners ah ah.

Bon, 9 mois sans bloguer (you got it ?), ce n’est pas pour vous parler chiffons et casseroles que je vous ai fait venir.

Non, mais pour mettre le doigt sur le sujet de la CHARGE MENTALE DE L’ENTREPRENEUR.

Ca fonctionne tout pareil que pour la charge mentale : le truc est que l’entrepreneur doit porter, en plus de ses actions opérationnelles et sa vision (bref, le métier du CEO), il y a 1000 (j’allais dire 10000 mais j’ai la flemme de tout lister pour prouver mon point) choses à penser, en permanence. Au point de ne pas en fermer l’oeil la nuit parfois :

  • s’inquiéter du plaisir pris au quotidien par les équipes dans leur taf
  • s’assurer qu’on a bien été payé de ses prestas
  • avoir un oeil sur le recrutement, sourcer les bons candidats
  • en permanence douter de la bonne vie des valeurs dans l’entreprise
  • s’arracher les cheveux quand une « greffe » ne prend pas côté RH
  • savoir quelles tracasseries administratives on peut ou pas oublier
  • dire telle ou telle chose à tel ou tel collaborateur (ou ne pas le dire)
  • travailler les process de la boîte, avoir à coeur d’apprendre et de transmettre les apprentissages chaque jour
  • tester de nouvelles choses à petite échelle
  • ne pas devenir trop vite trop éloigné du métier de ses équipes, dans le cas d’une croissance rapide
  • penser à acheter le papier toilette
  • anticiper où l’on fera les prochaines sorties d’équipe
  • commander des cartes de visite
  • négocier les contrats de services de « frais généraux » pour que la boite tourne (aka toutes ces petites choses qu’on ne voit que quand ça ne marche pas et que les collaborateurs prennent pour acquises et normales)
  • sentir quand c’est nécessaire d’aller faire la fête pour relâcher la pression
  • comprendre qu’on a trop tiré sur la corde et qu’il faut accorder un peu plus de temps pour sa vie perso, et le sport (en général c’est toujours le cas, hein)
  • savoir si on aura de quoi boucler le mois / le trimestre / l’année
  • savoir si on pourra raconter une belle histoire de croissance
  • d’ailleurs se demander si ça vaut le coup d’aller chercher de la croissance coûte que coûte
  • faire les efforts nécessaires (hint: beaucoup) pour que son association vive bien dans la durée

Je suis sûr que parmi vous nombreuses et nombreux sont les entrepreneurs qui parfois se sentent un peu débordés par toutes ces choses. Pas tant parce qu’il y a trop à faire pour 24h dans une journée (ça, c’est normal, et avec le temps on arrive à se structurer pour que ça gêne moins la bonne marche de l’entreprise)… mais plutôt que l’on est – quand même – assez seul à la barre de nos entreprises et que même pour des « petits trucs », il faut qu’on y pense et qu’on y fasse penser les autres. Et ça c’est une bonne charge mentale…

Vous connaissez cela aussi ?