Titre choc, surtout pour ceux qui me lisent depuis un moment : j’ai plutôt toujours poussé en faveur de la Lean Startup sur ce blog, depuis début 2011 (ou peut-être même avant, j’avoue ne pas avoir remonté toutes les archives :). Et pourtant, il n’y a pas que des bonnes choses dans cette méthodologie, et pour ceux (surtout primo-entrepreneurs) qui la suivent aveuglément, cela peut provoquer pas mal de casse.
C’est à l’occasion de WebInAlps, jolie conférence web organisée depuis déjà 9 années à Grenoble par une petite bande de passionné(e)s, que j’ai donc décidé de tordre le cou au mythe comme quoi il suffit de tester son MVP puis d’itérer autant de pivots que nécessaires pour réussir. Ce n’est pas aussi simple que cela, et s’il y a de super choses dans le concept (notamment le Customer Development, même si pour le coup c’était là bien avant qu’Eric Ries ne s’empare du sujet) il y a aussi des inconvénients… que j’ai expliqués lors de ma conférence.
As usual, je vous propose ici les slides de mon intervention… même s’ils sont de plus en plus épurés et nécessitent un petite explication de texte (juste après le slideshare). La conf’ était ensuite suivie d’un échange un peu musclé avec l’ami Serge Roukine (l’ami des BitCoins) sur comment je me suis précédemment planté et comment il me l’avait dit
J’espère qu’on nous invitera dans une prochaine conférence pour continuer le débat, là c’était trop court 😉
Bref, l’explication des différents points que l’on peut reprocher à la méthodologie Lean Startup, je vous passe toute la partie « explication de ce qu’est la lean startup » (la partie « bouh vilain pas beau » commence à la slide 24) :
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- La Lean Startup « casse » la vision, à trop vouloir mettre l’accent sur l’itération rapide autour de « petit » produit – et le retour très concret des utilisateurs potentiels. Nourrir une vision demande une approche long-terme, une sérénité dans la réflexion que la lean startup n’apporte pas vraiment.
- La lean startup a tendance à tuer certaines idées qui nécessitent un peu plus de temps pour prendre « grip ». L’exemple de covoiturage (devenu BlaBlaCar) est exemplaire en la matière : il a fallu près de 8 ans avant que ça décolle vraiment – s’ils avaient suivi les principes de la lean startup, nul doute qu’ils auraient arrêté et ne se seraient pas autant entêtés !
- La lean startup oublie le côté humain des « ups & downs » de la création d’entreprise et a tendance à les amplifier… hors on ne peut pas tout réduire à des métrics, les hommes restent « un peu » charnels, dans ce métier !
- La lean startup tue l’innovation de rupture, au profit de l’innovation incrémentale et le perfectionnement de petites fonctionnalités
- La Lean Startup réduit la passion. Vu et revu des dizaines de fois autour de moi, cette évolution dans les projets : on crée sur un truc « passion », on se rend compte que ça ne prend pas au vu des critères de la lean startup, on met la barre « à droite toutes » vers des projets de raison, avec les métrics qui vont bien… mais on s’en lasse car la passion est vraiment très très loin… et on se retrouve avec un projet qui pourrait marché mais qu’on n’a pas envie de faire tourner…
- Vive les poussins !
- La Lean startup amène à faire des tests sur ses premiers utilisateurs, quitte à les perdre ensuite… alors que ç’aurait dû être des supporters jusqu’à la mort. Du coup, on les épuise un peu…
- La lean startup n’est pas vraiment compatible avec l’égo de tous les entrepreneurs… puisqu’il faut accepter que ce que l’on a fait doit être jeté à la poubelle…
- La Lean Startup n’aide pas vraiment à trouver des fonds… peu de BA aiment à investir dans des projets sans vision… et donc il faut garder une phase de réflexion bien spécifique là-dessus ! (surtout en France avec peu de sorties « Acq-hire »)
- La Lean Startup est difficile à bien faire tourner en France, du fait de la faiblesse des utilisateurs « early evangelists »
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Voilà, on pourrait sans doute en rajouter encore, je vous laisse m’aider à compléter dans les commentaires… et évidemment à me donner votre avis « no bullshit » 😉
Et pour ceux qui s’ennuient au travail, je vous suggère le jeu du slide 40.
10 décembre 2013 at 16:18
Alors d’abord y’a pas de jeu slide 40, on est tout effondrés.
ensuite, très bon papier. Il y a néanmoins une voie qui consiste à fonctionner lean sur certains aspects de la start-up, en particulier la priorisation des dev techniques au profit du TTM, tout en restant visionnaires et passionnés sur l’ambition et le but poursuivi. En tous cas, merci pour votre article. Les slides restent peu compréhensibles sans leur auteur 😉
P.
10 décembre 2013 at 16:18
Guilhem,
tout simplement parce que le Lean Startup n’est pas une démarche entrepreneuriale, mais juste une démarche de développement produit, au même titre que le Scrum et autres…
L’Effectuation, par exemple, est une démarche entrepreneuriale qui peut intégrer le Lean Startup, s’appuyer dessus. Et la combinaison des deux peut permettre de développer un projet viable, puis une activité/entreprise rentable.
10 décembre 2013 at 16:51
Pas complètement d’accord… ce n’est ni ce que dit le bouquin, ni comme c’est perçu.
10 décembre 2013 at 17:49
euh, lequel de bouquin ? celui de Ries ou de Sarasvathy ?
Concernant Ries, le hic c’est qu’il n’est concentré que sur le produit, sur le développement de l’Idée et que l’entreprise se bâtit autour, en incluant uniquement les clients et « les développeurs » comme parties prenantes. Et ensuite, il dit, quelque fois , relevez la tête et voyez si vous devez pas tourner…
Forcément, entrepreneurialement parlant, c’est risqué…
10 décembre 2013 at 19:29
Ton dernier point : « La Lean Startup est difficile à bien faire tourner en France, du fait de la faiblesse des utilisateurs « early evangelists » » mériterait un post à lui tout seul 😉
(I’m dead serious!)
10 décembre 2013 at 19:50
Totalement d’accord avec toutes les croix rouge, la lean startup est un concept de consultant (nothing personal). On peut « lean » un produit, pas une boîte et sa vision, ton fantastique article « post mortem » en est l’illustration parfaite.
Autant j’étais assez peu souvent d’accord avec les points de vue partagés ici (mais j’ai toujours apprécié les lire car ils étaient bien écrits et argumentés), autant j’aime la tournure que prend ce blog, dédisant peu à peu ce qu’il assénait à ses débuts. Encore une fois j’admire cette façon de se mettre à nu dans post mortem, on sent que cet échec a changé ta façon de parler de l’entrepreneur, tu évoques son côté charnel (je préfère « animal »). C’est très riche pour nous lecteurs, continue !
11 décembre 2013 at 14:51
Pour rebondir sur l’un des points que tu développes :
Oui, sortir un MVP peut décevoir certains « early adopters » et faire qu’il ne reviennent pas. Comme ce n’est pas un vivier inépuisable et que souvent, il provient d’un cercle de connaissances plus ou moins étendu, ces clients perdus sont difficiles à récupérer / remplacer. En revanche, pour ceux qui restent, ils seront 100% impliqués dans le processus de développement et ça c’est TIP TOP !
J’en viens à mon rebond… étant donné que les premiers retours clients peuvent être mauvais avec de fortes critiques pas toujours constructives, cela peut avoir un impact très important sur la santé mentale et la motivation de l’entrepreneur, notamment si il n’est pas totalement convaincu par son MVP…
Il serait bon alors de se demander si l’on a suffisamment confiance dans son produit pour sortir le vendre et si on est prêt à encaisser toutes sortes de critiques et à repartir de plus belle ou si on sent que cela sera plus destructeur que formateur… En deux mots, le Lean Startup est probablement un outil fabuleux, mais peut être pour un certain type d’entrepreneur seulement.
11 décembre 2013 at 15:36
Tout à fait d’accord. Ca fait du bien de voir un peu de nuances aux buzzwords du moment !
Par contre, la notion de vision, et de développement produit inertiel qui va souvent avec, pousse beaucoup d’entrepreneurs à créer des produits en inadéquation avec le marché. La vision d’une équipe ou d’un entrepreneur, n’est généralement pas très représentative du marché.
Celle-ci doit donc évoluer au fur et à mesure que l’on valide, ou non, les hypothèses. Ca a du bon d’un côté: on évite de créer « le produit parfait », dont personne ne veut. Et c’est bien la, l’avantage de la méthode.
Pour finir, je ne pense pas qu’il faille prendre ces méthodes comme une approche systémique à la création d’une entreprise qui cartonne. Il faut prendre le bon, laisser le mauvais de côté pour pouvoir avancer puis valider ce qui marche, ou non.
11 décembre 2013 at 20:10
Hello Guilhem,
De mon côté, je retiens que les méthodes miracle, c’est comme le Père Noël… ça n’existe que dans la tête des naïfs.
Et tu verras qu’après la pensée unique du moment autour de la lean startup viendra le tour de la Cash Startup (chut, je suis en train de déposer le concept) ou autre mode passagère.
Alors, ami(e)s strartuppers, apprenez à vous fier à votre intuition, à votre courage et surtout sortez de votre bureau pour voir comment ça se passe dans la vraie vie.
12 décembre 2013 at 1:52
Plutôt d’accord avec toi, ayant dévier notre startup vers une route plutôt moyenne, on c’est retrouver à faire quelque chose que de moin « Wow ».. tout ça pour dire qu’il y a effectivement des projets qui nécessitent un peu plus de temps et d’energiepour arriver au point T que l’on considère comme un MVP et que l’on veut vraiment tester avec nos early adopters. D’une certaine manière c’est une question de prise de risque « Es que je suis prêt à risquer plus que les autres pour être meilleur ou me planter encore plus lamentablement qu’eux x’D »
Perssonelment je crois plus dans le « Get it real » mais en mettant à disposition des utilisateurs le MVP en quoi vous croyez vraiment toute en prenant compte de son runway ex. ex..
Et merci pour le partage Guilhem x’)
12 décembre 2013 at 12:50
Guilhem, merci. Le prétexte du « startup ecosystem » a fait éclore des tas de théoriciens à la noix qui n’ont pour d’autre objectif que de servir ceux qui essayent de nous (vous) convaincre de leur bien-fondé. En même temps, il est grand temps aussi que l’on en finisse en France avec ce mirage de l’exemple de la Silicon Valley, qui justement ne laisse pas les écosystèmes locaux se prendre en charge en fonction de ses propres critères, A commencer par de supposés accélérateurs Parisiens. Etc,
12 décembre 2013 at 22:31
salut à tous,
heu non, je ne suis pas du tout d’accord et je vous trouve bien durs avec une méthode si efficace.
Le lean est à la fois une culture (grille de lecture) et toolbox ; ce n’est pas du tout une recette magique mais une méthode et des outils. Elle libère l’entrepreneur, elle ne le rend pas brillant.
En tant qu’entrepreneur je les trouve hyper sécurisantes pour la prise de risque : on se pose les bonnes questions, on ne perd plus d’énergie avec des faux problèmes.
Réduction de passion et pas de vision ? Au contraire, je trouve que ces outils permettent d’affuter l’essentiel du projet et de tripper plus fort
Quand aux premiers utilisateurs il y a différente manières de les tester, et tant qu’on le fait avec respect et transparence ils deviennent des sponsors impliqués.
Bref, j’ai l’impression de trouver dans ce billet une critique du « lean appliqué par des gestionnaires ».
En revanche d’accord avec le buzzword (un peu agaçant mais bon), le relatif manque d’acteurs *réellement* affutés et la difficulté de partager la méthode avec ceux qui ne la pratiquent pas (les investisseurs), on est dans deux mondes différents.
Je vous trouve bien durs
14 décembre 2013 at 14:58
Super article ! Sans défendre la méthode j’ai l’impression que tu énonces des erreurs (lourdes de conséquences) d’application de la méthode plus que des défauts intrinsèques.
Sean Ellis explique comment la présence d’une vision forte est soluble dans le leanstartup : http://www.startup-marketing.com/vision-synching-in-a-lean-startup/
Le lean me semble être un effort de R&D sur le long terme. Le duo Optimisation continue (A/B testing…) / Pivot semble apporter innovation incrémentale ET de rupture. L’humain, le ressenti, et l’intuition étant non pas remplacés mais justifiés, objectivés par des chiffres. A partir de là, on peut dire que le lean permet de faire le pont entre une intuition et un produit avec de la traction. Et il me semble encore plus rédhibitoire pour un BA d’avoir une startup avec une forte vision très conceptuelle sans traction…. le leanstartup est loin d’être une méthode pas à pas miracle. C’est une démarche intellectuelle à adapter et contextualiser. Airbnb a du itérer sur de nombreux aspects pendant de nombreuses années avant de trouver un modèle qui marche (marketing, produit, acquisition…) . Sans une approche lean, ils auraient persisté sur un modèle défaillant et épuisé leurs ressources.
22 décembre 2013 at 19:00
Merci pour cet article.
Je n’ai jamais utilisé le Lean Startup, comme tout concept je me doutais qu’il disposait de ses inconvénients. J’attendais âprement qu’un de ses utilisateurs français en face une analyse.
J’imagine qu’il ne convient pas aux produits leaders, intervenant par la force de leur créateur?
A l’inverse, connais-tu une méthode poussée pour les projets à vision?
Bonne continuation et bonnes fêtes!
Nicolas du blog Développement Produit
24 janvier 2014 at 10:05
Bonjour Guilhem,
Bien que ça fasse longtemps que je ne suis pas passé ici, tu te doutes bien que j’allais réagir sur cet article
Cela fait maintenant plus de deux ans que j’accompagne des entrepreneurs et entreprises dans le développement de projets grâce à l’approche Lean Startup.
J’aimerais réagir à chacun des points que tu as mentionné et partager mon avis:
1. La Lean Startup « casse » la vision
Ma réponse: la VISION est un concept très bien expliqué dans l’approche LEAN. Que ce soit Eric Ries ou Ash Maurya, ils disent très bien qu’il faut imaginer quelque chose qu’on ressent au fond des tripes, faire acte de foi et se lancer. L’itération n’est que le moyen utilisé pour ADAPTER SA VISION AU CHEMIN, à la réalité du marché ciblé et des conditions de ce marché.
2. La lean startup a tendance à tuer certaines idées qui nécessitent un peu plus de temps
Ma réponse: est-ce que « BlaBlaCar » a utilisé une approche Lean Startup pour se développer? Si oui, l’ont-ils réellement mis en place correctement ?
3. La lean startup oublie le côté humain des « ups & downs »
Ma réponse: ce n’est pas quelque chose que j’ai observé. Il y avait des « ups & downs » dans tous les projets que j’ai mené en mode Lean Startup.
4. La lean startup tue l’innovation de rupture
Ma réponse: pas d’accord ! La méthodologie Lean Startup dit qu’il ne faut pas hésiter lors d’A/B test à COMPLETEMENT CHANGER SON IDEE DE BASE si nécessaire si on voit une traction lors de ce test. C’est une approche complètement disruptive si on sait l’utiliser.
5. La Lean Startup réduit la passion
Ma réponse: JE SUIS D’ACCORD ! C’est vrai que les porteurs de projets ont du mal à pivoter. Modifier leur but initial pour quelque chose d’autre les intéresse rarement. Par contre, ce que j’ai souvent remarqué c’est qu’il est possible d’atteindre la VISION FINALE mais en empruntant un autre chemin. Mais même comme cela, les entrepreneurs ont du mal à l’envisager.
6. La Lean startup amène à faire des tests sur ses premiers utilisateurs, quitte à les perdre ensuite… alors que ç’aurait dû être des supporters jusqu’à la mort. Du coup, on les épuise un peu…
Ma réponse: compliqué… Je pense que ça dépend de beaucoup de paramètres : la relation qui existe avec les premiers utilisateurs, peut être que ce n’était pas les bons « early adopter », est-ce qu’on répondait vraiment à un problème important et urgent, … etc.
7. La lean startup n’est pas vraiment compatible avec l’égo de tous les entrepreneurs
Ma réponse: complètement d’accord. D’ailleurs c’est un vrai challenge d’expliquer l’approche aux clients. L’idéal est de montrer des autres personnes qui l’ont fait afin de les rassurer. C’est un mal pour un mieux ! 100% prouvé jusqu’à maintenant dans mon expérience !
8. La Lean Startup n’aide pas vraiment à trouver des fonds…
Ma réponse: alors là c’est COMPLETEMENT FAUX !!! QUE DU CONTRAIRE !!! Guilhem, le fait d’avoir des analytiques et une méthodologie claire et définie permet justement de s’appuyer sur des faits tangibles qui augmente la confiance des investisseurs !!!! Entre quelqu’un qui a un beau rêve et qui essaie tant bien que mal de trouver ses premiers clients et quelqu’un qui vient en montrant tous les changements qu’il fait parce qu’il applique une approche Lean, dans quel cas un investisseur sera le plus rassuré ? À mon sens, le deuxième ! Les investisseurs veulent voir des chiffres et une corrélation logique. La Lean Startup est la meilleure approche pour ça selon moi. D’ailleurs c’est un des objectifs dans les accompagnements. Créer une histoire logique qui montre l’évolution temporelle et des résultats accomplis pour que les clients puissent aller lever des fonds !
9. La Lean Startup est difficile à bien faire tourner en France, du fait de la faiblesse des utilisateurs « early evangelists »
Ma réponse: pas d’accord. Le fait de ne pas trouver de bons early adopter vient d’une mauvaise analyse des besoins de ceux-ci (et surtout du fait que les entrepreneurs demandent à n’importe qui au lieu de réellement essayer de trouver leurs vraies cibles = faux résultats obtenus). Je ne dit pas que c’est facile de trouver LES bons profiles mais c’est loin d’être impossible. À ce sujet, je travaille sur quelque chose mais qui reste encore confidentiel. J’en parlerais d’ici quelques mois et le but est de répondre à ce problème 😉
Ma conclusion
La vérité c’est que beaucoup de personnes ne savent pas utiliser cette méthodologie. Même moi qui travaille avec des entrepreneurs, des entreprises, des services publiques, etc. j’en découvre tous les jours !!! Et pour avoir discuté avec les plus grands qui ont initié cette méthodologie, eux même explique que ce n’est pas toujours évident. On reste dans une science subjective (l’entrepreneuriat) mais le Lean permet juste d’amener un peu de structure dans le développement d’un projet.
Grâce à l’approche Lean Startup, j’ai permis à des entrepreneurs d’éviter de perdre des milliers et des milliers d’euros et peut-être d’éviter de se retrouver dans des situations personnelles très difficiles (car quand on aime (sa startup) on ne compte pas et c’est un grand danger). Sur base de leur VISION initiale, je permet à des entrepreneurs de lever les plus grandes incertitudes de leur projet (ce qui déplait généralement fort aux entrepreneurs car ils doivent affronter la vérité de leur projet et remettre certaines choses en question. Et qui aime être remis en question ?).
Je suis d’accord avec toi Guilhem. cette méthodologie n’est pas miracle. Cependant, je reste convaincu que c’est un excellent outil pour remettre les choses en question et faire les choses plus rapidement, avec moins d’argent et en prenant moins de risque. Ca j’en suis convaincu.
Merci pour le débat. En espérant enrichir le mouvement Lean.
Jérémy
5 mars 2014 at 15:44
Merci pour cet article très intéressant qui vient de me sortir (ou presque) d’un moment « down ».
La méthode Lean start-up est excellente pour garder le contact avec le client et le marché, mais je crois que cela peut devenir épuisant et décourageant pour l’entrepreneur – comme tu le dis dans le premier point. Personnellement, après avoir suivi un peu « à la lettre » la méthode pendant un certain temps, j’ai envie maintenant juste d’y aller. J’ai le sentiment que si je continue à tester tester tester, je n’aurai plus envie de le faire au final. Ça casse la vision, je confirme.
En fait, j’y reviendrai certainement, mais j’ai peut-être besoin de respirer un peu, alterner les périodes « tests » avec des périodes « vision/passion ». A voir ce que cela donne à terme…
5 juin 2014 at 9:49
Déterrage parce que le titre le vaut bien :
Le concept de covoiturage façon « Blabla car » a été inventé dans les années 50 , en France l’association Allostop a été créée en 1958, idem dans de nombreux autres pays. Dans les années 80 cette association était bien connue parmi les utilisateurs étudiants (qui forment toujours aujourd’hui, je pense, la masse d’utilisateur de Bla blacar). Ça fonctionnait avec le téléphone.
Alors le lean pour Bla bla car ? Le concept était largement prouvé. Je ne connais pas l’histoire de Bla Bla Car mais il est probable que c’est plus une histoire de se dégager de la concurrence ( 78 sites français de covoiturage en 2007 !) qu’une histoire de trouver le « product-market fit » qui fait que ça a pris 8 ans pour décoller.
Pas mal de remarque sur la persévérance dans le billet et les commentaires : il faut bien distinguer la persévérance pour vérifier si une idée innovante rencontre ou non un marché de la persévérance nécessaire lors de toute création d’entreprise : vous voulez créer un restaurant ? les clients ne vont pas se presser dès le premier jour, mais l’idée de faire payer quelqu’un pour manger un repas tout prêt n’est pas vraiment à vérifier auprès d’early adopters !
Par contre l’inventeur qui a obtenu une médaille du concours Lépine pour son déchausseur élastique qui fait aussi tire bouchon et plie mouchoir et qui pense depuis 15 ans que les distributeurs sont vraiment stupides, mais bon ça finira bien par marcher un jour, lui a intérêt a se pencher sur la méthodo lean start-up.
7 novembre 2014 at 1:45
Article très intéressant. A mon sens il n y a pas de vérité absolue car chaque projet, chaque idée et chaque porteur de projet est un cas particulier ! Il faut surtout raisonner avec du bon sens et se concentrer sur l’essentiel, les fondamentaux et ne pas se noyer dans les détails. Bon courage à tous pour vos projets 😉
23 février 2015 at 10:20
Bravo pour l’article !
29 mai 2015 at 11:49
Merci pour cet article qui me rassure, entre les business plan, les formations révolutionnaires et les bonnes idées.
Du coup, on fait comment ? Avec les moyens du bord, de la motivation, quelques bonnes et mauvaises idées et du temps !
12 octobre 2015 at 18:18
Merci Guilhem, excellent article en effet. Je réalisais la véracité de tes propos à mesure que je lisais.
Assez incroyable de constater après coup que ton papier date de 2013, c’est tellement vrai aujourd’hui.
Le problème c’est de voir la concurrence et la bulle créatrice de Startup. Pour moi le Lean n’est que le résultat de cette lutte acharnée. T’as même pas le temps de faire un MVP que d’un coup t’as 5 concurrents qui sortent exactement le même truc!
18 novembre 2015 at 9:59
Merci pour ton message
Complètement d’accord sur la compétition (qui en soi est bonne) et du coup le décalage des facteurs clés de succès vers l’agilité, la rapidité, la capacité à toucher vite et fort son marché puis à sécuriser des financements pour structurer le business et les sales…
6 janvier 2016 at 15:11
J’ai la sensation, mais je peux me tromper car ne connaissant que peu l’outil, que le Lean startup est relativement vidé des outils du Lean management. La logique de base (de bon sens) reste cependant la même : obtenir plus avec moins de ressources.