Pourquoi « ça sent bon » pour l’écosystème startup…

Ces derniers temps, ça bouge vraiment de plus en plus sur le fameux « écosystème » de startups. Déjà, on en parle et pour beaucoup il a pris une vraie réalité. Mais il existe des signes, pas forcément directs, qui montrent que l’on est en bonne voie et qu’il faut un peu arrêter de lorgner en bavant de l’autre côté de l’Atlantique… Certes, ceux qui crachent dans la soupe verront sans doute uniquement les points positifs de la Silicon Valley et se renfrogneront devant nos lenteurs et blocages, mais pour la plupart des entrepreneurs, cela ne les arrêtera pas et ils se lanceront quand même. En France.

Et si on arrêtait un peu de ne voir que le verre vide ?

Alors, quels sont ces points positifs ?

  • La formation, avec les écoles et universités qui commencent à intégrer le web au coeur des cours et des programmes entrepreneuriaux. A tel point que l’on parle un peu partout d’entrepreneuriat, de web, et que même des écoles dédiées vont voir le jour, leadées par des entrepreneurs du web, … et des points de rencontre entre ingés, designers et business guys…

 

  • Une nouvelle génération d’investisseurs. Evidemment, on parle ici des Kima ou Jaïna – les fameux SuperAngels – d’Isaï, le micro-VC, mais aussi dans les fonds plus « classiques » tout une génération de jeunes investisseurs très ouverts et en lien avec les startups, donnant du feedback, sympas, … (parmi eux clin d’oeil spécial à Audrey Soussan, Sam Jérusalmy, Jérémy Uzan ou Paul Degueuse, à suivre de près :) – qui n’ont pas peur d’accompagner les nouveaux types de business

 

  • Un esprit entrepreneurial et quelques bonnes pratiques qui se dégagent et qui rentrent dans les têtes : Bootstrapping, gain de traction, lean startup, vertu de l’échec, execution first… bref, on n’est plus à l’ère de la PME à papa, on commence à bien comprendre les points de passage d’une startup web, mobile ou de software.

 

  • Un pool d’événements riches et de plus en plus nombreux, organisés par des entrepreneurs (oui, ça change des salons et autres colloques qui tapent systématiquement à côté de la cible en privilégiant les aspects commerciaux et networking « à la relou »), où on sent vraiment un vent frais souffler, avec un vrai positivisme…

 

  • Des produits / services de qualité : je suis assez surpris par la qualité de certaines versions beta, qui n’ont rien à envier à des produits anglo-saxons ou asiatiques. On a vraiment de bons, bons ingés et product developpers en France, je crois qu’il est temps de le reconnaître !

 

  • Des médias qui s’intéressent (et qui comprennent de quoi ils parlent), avec l’excellent FrenchWeb, la renaissance de TechCrunch, les émissions type iLab sur iTélé, une radio dédiée à l’entrepreneuriat – Widoobiz -les magazines capital ou Challenge qui publient des listes de startups, quelques blogueurs qui font du vrai bon boulot, …

 

  • Du pognon ! Allez, il faut bien le reconnaître, de plus en plus d’argent arrive dans les poches des bons entrepreneurs, à différents niveaux d’investissement. Un entrepreneur qui bosse, ne se précipite pas en croyant pouvoir revendre plusieurs millions en seulement 18 mois, qui écoute son marché, fait ses « classes » d’entrepreneurs… a quand même de plus en plus de chances de trouver l’argent nécessaire pour accomplir ses rêves business.

 

Alors oui, il y  a plein de choses à faire encore, mais ça bouge !
Et vous, quels sont les signes qui vous font dire que c’est vraiment cool en ce moment ?

PS : Frédéric Lefèbvre, si jamais on n’est pas trop proche de 2012 pour ne plus travailler utilement, je suis toujours dispo pour parler de ça !

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  1. Yes le vent tourne du bon coté de la voile, on sent vraiment une bonne émulation et pas seulement à Paris (Lyon, Bordeaux, Toulouse, Marseille…) Les Startups Weekend y sont pour beaucoup aussi !
    Comme tu dis, c’est bien que l’on permettent aux gens de différentes formation de se rencontrer et d’échanger, chose qui était bien rare il y a encore peu de temps…Il faut aussi faciliter les rencontres Paris-Provinces pour ne pas non plus trop centraliser l’entrepreneuriat et aussi encourager la compétition interne à la France…C’est d’ailleurs de cette compétition que peut naître de vrai champion, prêt à rivaliser sur la scène internationale !

    • Je ne sais pas si vous aviez remarqué mais l’Usine Nouvelle s’intéresse aussi aux start-up, ayant fondé un site autour de ça : http://www.usine-digitale.fr/

      C’est cool quand on sait qu’ils sont proches des politiques :-) Encore une bonne initiative dans ce marché en déprime !

  2. Merci pour le clin d’œil;)
    Je rajouterais les accélérateurs, programmes de mentoring, les incubateurs… pour en citer quelques uns: The founder institute, le camping (Silicon sentier),StartinParis, Startup Academy, etc.
    De plus en plus se posent la question de créer des accélérateurs et c’est bien! 😉

  3. « parmi eux, clin d’oeil spécial à …. qui n’ont pas peur d’accompagner les nouveaux types de business »
    => tu me donnes un seul exemple en 2010 de nouveau type de business accompagné en seed par des VC parisiens? :)

    Sinon oui, ça sent bon l’entrepreneuriat en france en 2011!!

  4. Je suis d’accord avec Guilhem, il en est pour preuve les nombreux investissements réalisés par les B.A. de notre réseau et des 80 autres réseaux en France… qui ont été oubliés !

  5. @Laurent :
    1/ je n’ai pas dit qu’ils investissaient en seed, les VC, ce n’est pas forcément leur boulot
    2/ je pense qu’une boite est financée par des VC genre 18 ou 24 mois après le début du projet, donc les boites financées en 2010 sont lancées en 2008 voire avant (les VCs, vous confirmez ?), donc qu’est-ce que tu appelles nouveaux types de business, les derniers trends 2010 (qui seront financés par les VCs en 2012, sûrement)

    Réflexion intéressante sur la place des VCs, je crois qu’on pense un peu trop qu’il suffit d’être à la mode pour pouvoir être financé par cette classe d’investisseurs, qui sont quand même très sélectifs, donc précautionneux des (gros) montants qu’ils investissent !

  6. Un article optimiste et ça fait plaisir… Reste que tout n’est pas si rose à mon avis… Les évolutions fiscales ne présagent rien de bon pour l’investissement des VC dans les startups.

    OK c’est franco-français, mais les fonds FCPI vont à mon avis sérieusement se tarir.

    Pour notre part on a signé avec un fond FCPI le 29 décembre et tout laisse à penser que ce n’aurait pas été le cas 3 jour plus tard…

    Les Niel, Simoncini & Co c’est très bien (et ça fait parler d’eux) mais là on parle de montants à investir beaucoup plus massifs.

    Et pour avoir sondé des business angels avant de lever, ce n’était pas la fête non plus, la crise était passée par là…

    Par contre sur le reste, et notamment la qualité des projets et des équipes, alors là oui, il y a du potentiel…

    Pour finir, je pense qu’il faudrait arrêter à un moment de fantasmer sur les concepts anglos-saxons évoqués au point trois de l’article… Une startup c’est avant tout une entreprise et ce wording à la mode me semble souvent plutôt une manière d’enfumer les investisseurs sur un projet sans vraie idée (« Ouais mais c’est pas grave, si il faut on va pivoter »).

    Une boite reste une boite et les vraies valeurs sont immuables : ARPU, Churn, parc client… ça ça parle aux investisseurs…

  7. C’est exactement le ressentiment que j’ai tandis que je découvre cet univers de l’entrepreneuriat. Plein d’optimisme, de l’énergie, des gens qui veulent faire bouger les choses. C’est très stimulant pour des jeunes qui veulent se lancer et surtout, ça change des rengaines du type « de toutes façons, en France, créer une entreprise, c’est trop difficile et tu risque de ne plus jamais trouver d’emploi ensuite… »
    Tant mieux si tout ça sort au grand jour !

  8. Hello

    Bien d’accord avec ce papier. Il ne manque plus que l’Etat et les Banques comme me disait récemment un ami.

    Pour les événements, puis-je ajouter Futur en Seine (http://www.futur-en-seine.fr/) : dix jours de fêtes et de rencontres avec tous les publics…

    Henri Verdier

  9. Oui, un peu d’optimisme ne fait jamais de mal ! 2011 sera un bon cru j’en suis certain aussi ! En tous cas, si 2010 fut par exemple pour une moi une année de prise de conscience, je compte bien faire de 2011 une année de concrétisation ! :) Bon dimanche à tous !

  10. L’entreprenariat français dans le milieu de l’IT est effectivement extremement dynamique. Moi aussi j’avais entendu ces vieilles rengaines mais nous avons la chance d’être bien armés lorsque nous créons une StartUp:
    – légereté de nos structures (peu de charges si structure bien pensée)
    – fiscalité avantageuse et nombreux soutiens d’institutions (OSEO, CIR …)
    – des evenements et des institutios pour nous (@jerusalmy et @futur entrepreneurs)
    – possibilité de démarrer le travail de mise en place en // de sa Vie professionelle
    – communauté active, prolixe en conseils, toujours enchanté de voir de nouvelles graines plantées.

    Clairement Stéphane, oublie les vieilles rengaines, comme leur nom l’indique, elles font partie du passé :) L’expérience de la création d’une entreprise est professionnellement ce qu’il y a de plus enrichissant. Certes c’est du travail 24/7 mais il est fait avec plaisir et le temps ne compte plus :)

    Fonce.

  11. Savoie-Angels et Grenoble Angels ont investi 11 millions d’euros directement dans 60 entreprises depuis 2008 souvent en seed capital. Nous estimons que cela a permis aux porteurs de projets d’obtenir environ 40 millions de financement. Nous cherchons toujours de bons projets qui doivent être localisés principalement à proximité. Nous intervenons entre 50 et 300 K€ majoritairement mais pouvons aussi mobiliser plus pour des projets qui le méritent.

  12. @M. Morand pourrirez vous préciser selon vous les critères qui déterminent un bon projet ?

  13. Chez SAVOIE-ANGELS nous utilisons une méthode d’évaluation mise au point par KPMG et France ANGELS qui reprend tous les éléments classiques d’un Business Plan (marché, produits, ressources,…). En ce qui me concerne l’expérience m’a appris qu’une fois quelques points techniques validés (ROI, BFR,..) ce qui fait la différence c’est la compétences perçue de l’équipe et la capacité de celle-ci à résoudre les problèmes qu’elle va rencontrer.

  14. Après il y a paris et les autres villes, je te rejoins sur le fait que l’eco systeme FR is better. Par contre le fait d’etre en France reste un handicap (le Francais…) la non flexibilité et la complexité du droit du travail, le fait qu’on soit un pays socialiste ne facilite pas l’esprit entreprenarial, les aides de l’état trop nombreuse qui parasite le dynamisme des entrepreneurs et des investisseurs privés. Il faut si ce n’est minimisé l’aide de l’état au moins l’optimiser. Il faut aussi penser en terme européen (bouger en irlande / UK etc…) my 2 cents

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