Puisqu’on a un nouveau Ministre des entrepreneurs (M. Frédéric Lefèbvre, en l’occurence), et qu’il doit sûrement avoir une meilleure idée de ce que sont les entrepreneurs après son passage au salon du même nom, je vais tenter ma chance. Qui sait, si son service de veille presse ou quelqu’un à son cabinet me lisait, peut-être que mes quelques mots lui remonteront aux oreilles.
Je me lance donc : Monsieur le Ministre, donnez-moi 10 millions. Par an. Enfin, pas vraiment à moi, mais plutôt à un collectif d’entrepreneurs qui accepteraient, pendant 5 ans, de se bouger les fesses pour « faire du bien » à l’écosystème. C’est pas tellement qu’il ne va pas bien, au contraire, il va même mieux qu’il n’est jamais allé, et que plein de choses se mettent en place.
L’idée est simple : mobilisons de l’argent, utilisons-le comme des entrepreneurs c’est à dire en bootstrappant, en tenant nos objectifs, en prenant des décisions rapidement, en utilisant (bien) les réseaux sociaux), en passant pas mal de temps dans les bars à parler aux gens, …
Je suis bien conscient que c’est beaucoup d’argent, alors je vais détailler un peu ce à quoi je pense. Et puis, toutes proportions gardées, ce doit être peu ou prou l’argent qu’a encaissé l’État en impôts sur les plus-values de la vente de PriceMinister. Alors quelque part, c’est presque cadeau.
Je mettrais tout d’abord 2 millions d’euros par an dans le vaisseau amiral de l’entrepreneuriat : des chouettes locaux de 12 à 15000m², un immense espace de co-working / incubateur / pépinière / carrefour des entrepreneurs, avec une salle de conférence. Evidemment, le budget est bien plus grand, mais les locaux seront loués. Le vrai budget se situe plutôt aux alentours de 5 millions.
Objectif : héberger 300 à 400 belles entreprises par an.
Je subventionnerais, pour 1 million d’euros supplémentaire, des programmes de sensibilisation des jeunes à la création d’entreprise (mais attention, des trucs efficaces, scalable, dans la mouvance du moment, genre des jeux facebook, des bandes-dessinées, un programme d’intervention de jeunes entrepreneurs dans les lycées, …).
Objectif : toucher 30% des collégiens et lycéens chaque année.
Je créerais LE média des entrepreneur. En gros, une TV des entrepreneurs, accolée à un très très chouette site web, qui ne parlerait que des entrepreneurs et d’entrepreneuriat, sous format d’interviews, d’études sectorielles, etc. Vous l’aurez compris, ça coûtera 1 million d’euros de plus, mais c’est important. Et puis en même temps, nos services pousseront pour faire parler des belles boites dans les médias traditionnels.
Objectif : devenir le plus gros média « entrepreneuriat » en France, avec un ton « à la Inc.«
Je ferai ensuite une école de l’entrepreneuriat. Attention, pas un Mastère ou une formation en classe, non. Un mix d’Université Libre et de groupes des Alcooliques Anonymes. Tout un tas de sujets techniques ou « spirit », très terrain, très pragmatiques, et beaucoup d’interactions et de partages d’expériences entre entrepreneurs. Seuls les entrepreneurs avec un projet pourront y accéder. Là encore, 2 millions d’euros y passeront. Évidemment, on fera un lien avec notre télé des entrepreneurs et le plus grand nombre en bénéficiera. L’idée ici est de faire des choses très scalable, peu gourmandes en cash, avec un max de mentors bénévoles, et où les « anciens » reviennent aider les plus jeunes.
Objectif : former 50.000 entrepreneurs, en salle ou à distance.
On sait tous que l’événementiel tient une place importante. J’ai plein d’idées en tête pour fluidifier les rencontres entre entrepreneurs, avec les investisseurs, avec des clients potentiels, à l’étranger pour montrer nos plus belles pépites, pour tripler le nombre des StartUpWeekEnds ou des ApéroEntrepreneurs, pour payer de chouettes hôtels à des conférenciers ou encore pour prendre un stand sur LeWeb. Là encore, 1 million d’euros sera nécessaire (pour tout, pas seulement pour LeWeb).
Objectif : expliquer vraiment ce qu’est l’entrepreneuriat et booster les startups !
Un fond d’amorçage de 2 millions d’euros verra bien évidemment le jour. Avec tout ce qu’on va mettre en place, je suis persuadé que ce serait vraiment trop, trop bête de ne pas avoir un peu d’equity dans les projets
Objectif : investir en early-stage dans 100 à 200 projets par an.
Tiens, ça fait 9 millions d’euros tout ça… Et le reste ? Évidemment, et comme il faudra des gens géniaux pour faire tourner tout cela, d’où ce dernier paquet de 1 million d’euros. Une équipe de 6 ou 7 entrepreneurs aguerris qui accepteront de donner 5 ans de leur vie pour mettre un grand coup dans la fourmilière, plus une dizaine de jeunes qui-n’en-veulent et qui se battront chaque jour pour vivre une belle aventure et faire naître de belles vocations d’entrepreneurs et de super startups… Et plein de stagiaires, of course. Une StartUp en quelque sorte !
Bon, ça, c’est le minimum. Je suis sûr qu’avec des entrepreneurs à sa tête, on trouvera quelques sponsors de plus et un business-model ou deux pour se donner de l’air et avoir plus de moyens. C’est pas dit qu’on ne finisse pas par gagner un peu d’argent
Deal ?
N’hésitez pas à commenter pour dire que c’est nul ou proposer d’autres dépenses, ils ne sont peut-être pas à un million prêt au Ministère
4 février 2011 at 18:04
Love the idea !
Sad that it’ll never happen :s
4 février 2011 at 18:10
Monsieur Betholet,
C’est avec intérêt que nous avons lu votre mèl (ou courriel on sait pas trop ce que c’est en fait). Monsieur le ministre est à l’écoute de toutes les idées qui pourraient permettre aux entreprises françaises de grandir et servir l’intérêt de notre pays.
Nous soumettons dès aujourd’hui votre projet. Après relecture et aval du conseil constitutionnel, nous pourrons donner suite de façon positive ou négative à votre projet le 1er avril 2019.
Bien à vous,
😉
4 février 2011 at 18:34
Plus sérieusement, je pense que la partie programmes de sensibilisation des jeunes à la création d’entreprise est très importante.
Au collège, au lycée mais aussi dans le supérieur.
A la fac, il y a les pointures qui proposent des formations entrepreneuriales mais dans les formations moins huppées rien ou presque sur la création d’entreprise. Parfois un prof qui lis la liste des différents types de formes juridiques et voilà…
Pour les autres formations, qui en école d’infographie (ou de coiffure ou de paysagiste…) a eu une vraie formation pour gérer sa petite entreprise à sa sortie diplômée ?
Et puis 1 autre million svp pour un programme de stage (ingénieur, marketeur,…) dans une entreprise de moins de 3 ans. Chaque stagiaire aurait droit à X euros en provenance du programme pour financer son projet à mettre en œuvre dans son entreprise d’accueil. Si l’action est une réussite, les gains sont réinjectés dans le programme pour combler les ratés des autres…
4 février 2011 at 18:59
Y a de l’idée, seulement le vaisseau amiral de l’entrepreneuriat c’est à paris bien sur ? Dommage pour la province.
4 février 2011 at 19:31
Monsieur le Ministre, si vous lisez cette lettre ouverte, sachez que les 200 Business Angels que j’ai le plaisir de représenter aimeraient voir ce type de dispositif mis en place.
Nous abonderions facilement au moins à égalité le fond d’amorçage de 2 millions pour en faire 4 permettant d’en déclencher autant chez Oséo, soit 8 et au moins 2 par le dispositif mis en place actuellement au niveau de la Région, soit 10.
Voyez, avec vos 10 millions, nous en injectons autant tous les ans dans notre économie, dans l’innovation et dans la création d’emplois.
Réfléchissez bien !
4 février 2011 at 22:54
D’accord avec jacq sur le « vaisseau amiral de l’entrepreneuriat » … encore une vision parisienne.. Vous avez déjà moult pepinières, « cantines » et « campings » pour co-worker et le siège du medef pour squatter!
5 février 2011 at 0:56
Guilhem, je viens bosser avec toi, je ne prends qu’une petite partie du million de frais de fonctionnement
5 février 2011 at 2:43
Il y a de l’idée !
Pour le vaisseau amiral de l’entrepreneuriat, le problème de la centralisation se pose effectivement. Mais rien ne dit que les 15 000 m² de locaux doivent être au même endroit. Beaucoup de plus petits espaces de co-working éparpillés peuvent être une solution (même si la vision d’un immense complexe où toutes les start-ups bosseraient ensembles est un joli rêve !).
5 février 2011 at 11:07
Hello Guilhem,
Je pense que cela constitue pleins de bonnes idées, mais qu’il y a pleins de choses ici qui ne sont pas, ou ne devraient pas, être financées par l’état. Je pense notamment au média (TV) qui me fait penser à une sorte de france24 dont personne n’a besoin. Qui veut une télé alors qu’on la regarde déjà plus, et qu’on a des blogs de qualité, dont le tiens ??
Ensuite à chaque fois que l’état met de l’argent dans l’économie directement (pôle de compétitivité, plan numérique ou autre) ça n’est pas beau à voir. C’est copinage et consors, et l’argent est donné on ne sait trop sur quel critère.
Les entrepreneurs ont besoin de beaucoup de choses, mais surtout :
– simplification drastique de la réglementation, de la paperasserie, fusion des organismes chargés de collecter l’argent de l’état, division par 10 des formalités pour créer et dissoudre, le cas échénant une entreprise.
– exonération des charges sur les salaires notamment au début, notamment des développeurs, quelque soit le niveau de salaire (pas seulement les plus bas)
Bref que l’état s’occupe de rembourser sa dette et s’occupe de protéger les malades, les pauvres, les chômeurs et nous laisse créer de la valeur. Mais par pitié, qu’il ne donne pas encore des millions « pour les entrepreneurs » : qu’il nous laisse surtout bosser sans mettre des batons dans les roues, ce sera déjà pas mal !
++
5 février 2011 at 11:37
Je trouve l’idée de la sensibilisation à l’école très bonne.
Aujourd’hui cette sensibilisation n’est faites que dans certaines grandes écoles d’ingénieurs ou de commerce.
Et comble de l’incohérence, toutes les professions qui sont vouées à être indépendante : medecin, artisan, coiffeurs, boulanger, …. Dans leur cursus, a aucun moment, on leur apprend comment gérer une société, les salariés, ou quoi que ce soit ….
J’ai découvert il y a peu que en seconde le programme de géographie est exclusivement orienté « Développement Durable » ! Comme quoi l’education nationale sait s’adapter !
Pourquoi ne pas faire des cours sur la création aussi ?
5 février 2011 at 12:36
Effectivement un seul vaisseau me parait pas suffisant. Ce n’est probablement pas dans l’intérêt de l’écosystème d’être complètement centralisé sur Paris…
Comme on peut demander ce qu’on veut ;), il faudrait aussi des fonds pour supporter les entrepreneurs en création en attente de revenus ! En échange de parts dans les projets par exemple.
5 février 2011 at 12:38
Merci pour ces idées tellement pertinentes. Si seulement ça pouvait être lu et mis en pratique en haut lieu…
@ Serge. La vidéo est tout sauf dépassée. Il n’y a qu’à voir le succès de Youtube. Aujourd’hui la pluspart des blogueurs à succès, se lancent dans la vidéo pour augmenter la valeur ajoutée de leur contenu.
5 février 2011 at 15:05
Je pense que le programme de sensibilisation devrait être une priorité. Former des entrepreneurs et promouvoir chez les jeunes étudiants l’esprit d’entreprise constitue un enjeu majeur. C’est pourquoi J’y mettrai 2 millions!
Ensuite, je doublerai aussi les fonds alloués au média. Je pense qu’il est important de démocratiser l’entrepreneuriat, le rendre un peu plus « sexy ».
Enfin, il faudrait peut-être allégé tout ce qui est taxe…
5 février 2011 at 15:18
Je rejoins Guilhem dans ces propositions,
mais je suis encore plus d’accord avec Serge pour simplifier les formalités et faciliter la création d’entreprise et tout ce qui va avec. Les exonérations je suis pour mais il faut que ça reste simple. Un expert-comptable a quelques milliers d’euros par an est un luxe pour beaucoup de start-up…
L’aspect formation est important, sensibiliser les lycéens et les étudiants va dans le bon sens. Il serait nécessaire aussi de mieux former les fonctionnaires qui sont souvent perdus face aux questions des entrepreneurs…
5 février 2011 at 16:21
Certains le font, je viens de découvrir cette vidéo : http://www.whitehouse.gov/blog/2011/02/03/white-house-white-board-austan-goolsbee-startup-america
5 février 2011 at 16:50
Bonjour Guilhem,
Il y a de l’idée – qui en eut douté – c’est sans doute l’application qui sera compliquée.
Démarrer son entreprise c’est aussi être « confronté » aux sociétés en place, dont beaucoup n’ont plus aucune trace de leur début, et vive de rente de situation.
Aucun soutien à attendre de celles-ci, sauf peut être sur le budget de communication externe – aider une start-up est un faire valoir comme être green.
Je rejoins Mathieu sur le point particulier de l’expertise comptable, du coup beaucoup embarque un risque juridique important.
La bonne nouvelle: il y a du travail, et donc du business à mettre en oeuvre pour faire avancer ces sujets.
6 février 2011 at 2:17
Je vais aller à contre-sens des avis de la plupart ici : M. Le Ministre, gardez vos 10 millions et utilisez-les pour réduire notre dette abyssale.
Aujourd’hui, un des principaux problème de la France est que le Rentier gagne plus que l’entrepreneur alors qu’il prend moins de risque. Faisons en sorte que l’épargne ne servent pas à nourrir la dette de l’Etat mais aille vers la création de richesses et donc la création d’entreprises.
9 février 2011 at 15:05
Bravo,
Oui inventons un modèle – au sens fort et complet du terme – d’entrepreneuriat à la français. Inculquons l’esprit d’entreprise et de l’audace dans ce pays à la culture du doute cartésien !
11 février 2011 at 12:00
@Jérôme : Attention à ne pas confondre dépense et investissement. Le problème de la France, c’est la dette structurelle liée aux dépenses de gaspillages.
Par pitié ne coupons pas les investissements.
12 février 2011 at 17:22
@Philippe : je crois plus dans l’efficacité de l’investissement des entreprises que dans l’investissement d’Etat…
9 juillet 2011 at 0:59
Bonsoir
Je n’ai pas d’autres moyens d’entrer en contact avec vous c’est pour cela que je vous envoie ce mail en espérant qu’il aboutira à une relation d’affaire. Je vous fais par la même occasion toutes mes excuses concernant les désagréments que ce mail pourrait vous causer. Je voudrais porter à votre attention que je peux vous faire un prêt particulier allant de:
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Vous êtes fiché interdit bancaire et vous n’avez pas la faveur des banques, ou mieux vous avez un projet et besoin de financement, un mauvais dossier de crédit ou besoin d’argent pour payer des factures, fonds à investir sur les entreprises.
Alors si vous avez besoin de prêt n’hésitez pas à me contacter pour en savoir plus sur mes conditions. Veuillez me contacter directement par émail :
david-joel1@hotmail.fr
Cordialement