Dans une startup, l’année dure 4 mois.

Tout le monde est d’accord aujourd’hui pour dire qu’une des clés de la réussite d’une entreprise, c’est la rapidité d’action, et de réaction. Les Lean Startups, l’agilité, les organigrammes « à plat », la recherche d’autonomie chez les collaborateurs, le pilotage par la tréso… tout cela va bien dans le même sens.

Une bonne pratique, que j’expérimente avec certaines startups de l’incubateur ou d’ailleurs, et que j’essaie un peu d’appliquer aussi personnellement, est de considérer la chose suivante :

Dans une startup, l’année dure 4 mois.

Oui, vous avez bien lu, 16 semaines, et pas une de plus, en tout cas au cours des premières années de vie de la startup. Et ce n’est pas si arbitraire que cela. Voilà quelques raisons :

  • tout changeant tellement vite dans une startup, il est finalement important de se concentrer sur les choses ayant un impact court terme et qui vont permettre soit d’assurer la survie de l’entreprise encore quelques mois de plus (et il faut avoir alors des ressources au moins pour les 4 prochains mois), soit de poser de bons jalons pour favoriser une levée de fonds ou un financement par les clients.
  • la nature ayant horreur du vide, si vous vous donnez 5 mois pour faire quelque chose qui en prendra 3, vous êtes sûr de les utiliser pleinement… Créez donc un sentiment d’urgence et de rythme soutenu !
  • en général, les entrepreneurs ont une espérance de vie de 12 à 18 mois au moment où ils se lancent, que ce soit en termes de ressources personnelles, d’ASSEDICS, d’acceptation par l’entourage, de motivation personnelle…
  • 4 mois, c’est il me semble aussi un rythme intéressant pour resté concentrer sur des objectifs précis, en mode « monstre d’exécution » à dépiler la todo list à la chaîne. Et il faut bien reconnaître que ceux qui exécutent bien et vite ont un peu plus de chance…
  • procéder ainsi vous aide aussi dans votre relation à l’écosystème : vous avez plein de bonnes nouvelles à annoncer, régulièrement, en passant de phase en phase ou en pivotant à l’issue d’une phase. Cela vous donne aussi le rythme pour tenir vos advisory boards,  faire des fêtes de fin d’année avec vos équipes (work hard, play hard!), communiquer votre enthousiasme, ne pas vous endormir dans une mauvaise voie…

Alors tout penser à l’échelle de 4 mois, ça ne veut pas dire que l’on se fixe les mirettes juste sur le bout de son nez. Non, il est évidemment important, régulièrement, de prendre une semaine (entre 2 périodes de 4 mois, par exemple ?) pour sortir la tête du guidon. C’est à ce moment-là qu’on fera à la fois le bilan des choses créées, et que l’on fera le plan d’actions pour la phase d’après. Finalement, ce qu’on ferait tous les mois de janvier si on avait en tête que l’année dure 12 mois. Sauf qu’en création d’entreprise, on n’a pas vraiment le temps pour ça…

Et vous, combien de temps dure votre année ?

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  1. Ca fait un peu méthode Bulldozer, mais ça me semble un excellent moyen pour se focaliser sur l’essentiel et ne pas procrastiner.
    Se laisser trop de temps, c’est le meilleur moyen de ne rien faire.

  2. +1 pour le commentaire de Philippe. Le sentiment d’urgence crée un déséquilibre qui incite à l’action.

  3. Tout à fait d’accord et… même plus !
    Pour ma part, je parle souvent, pour les entrepreneurs, de « vie de chien » qui est une image sur la durée de vie de nos 4 pattes par rapport aux humains tout en étant un clin d’oeil.

    Effectivement, le « rythme biologique » des startups est de l’ordre de la semaine ou de la quinzaine en étant large lorsqu’il est du trimestre pour une société développée.

    Je profite de l’occasion pour le redire car on le dit jamais assez : c’est le jour du closing qu’il faut en prendre conscience. La moitié des startup ne passent pas la première année car lorsque les fonds sont arrivés, la pression retombe, il est vrai qu’un levée est souvent difficile : l’argent est là, on réfléchi aux recrutements prévus, aux locaux à agrandir, bref à tout sauf au business. Les premiers mois passent à vitesse grand V et parfois il est trop tard lorsque l’entrepreneur s’aperçoit qu’il a perdu 6 mois et qu’il ne lui reste que 3 mois à vivre.

    Si un jour vous me trouvez dans votre advisory board ou autre, ne vous étonnez pas du rythme que je vais impulser et j’aimerai que tous les BA qui accompagnent fassent de même.

  4. C’est vrai que se donner des délais courts incite à se concentrer sur l’essentiel des tâches et à ne pas se perdre dans des activités stériles : activité n’est pas efficacité !

  5. J’avais eu l’occasion un jour d’assister à une leçon de management par Thierry Breton, qui expliquait que pour relever les boites dont il prenait la tête, il fixait le principe d’une année = 6 mois.
    Je trouve ces logiques, que ce soit 4 ou 6 mois, très bénéfiques et j’applique personnellement. De mon coté, je suis parti sur une base de 6 mois, et je commence d’ailleurs ma deuxième tranche de 6 mois.

  6. Ou trouver des articles plus spécifiques notamment sur l’organigramme en terme de bonne pratique ?

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