Une heure avant la compétition de startups au congrès MIPTV Connected Creativity, on a eu droit à une chouette table-ronde sur les VCs, animée par Olivier Ezratty. Les deux VCs qui ont partagé leur point de vue étaient Jean Bourcereau – de Ventech, et Dharmash Mistry – de Balderton Capital.

Ce que les VCs veulent voir dans une startup en ce moment...

Ce qu’il faut pour plaire aujourd’hui à un VC (sortez vos crayons et cochez les points qu’il vous faut travailler !) :

Une équipe : du point de vue de l’investisseur, il faut pouvoir travailler bien, et vite, avec les fondateurs. Evidemment, un peu d’expérience est la bienvenue (le fameux track record), mais le plus important c’est l’implication, l’exécution et la vision que l’équipe a de sa startup et du marché.

Un produit : en anglais on dirait « an outstanding product », difficile de traduire cela en français, mais en gros il vous faut un produit « qui saute aux yeux » et qui vraiment ne laisse aucun doute sur sa pertinence. Cela pointe du doigt l’impérieuse nécessité pour les équipes mentionnées ci-dessus d’avoir la main sur le code… et de montrer leur capacité à s’entourer de super techies…

Croissance virale, traction, engagement : corollaire du point précédent, le produit générant du bouche à oreille, les investisseurs veulent que les entrepreneurs aient prouvé que le produit se propage. Si tous les produits / services ne sont pas tous dotés du même potentiel viral, il faut quand même créer un vrai lien avec ses users.

Capacité à « scaler » le business, et à partir à l’international (bonus) : les investisseurs veulent de « gros » projets, pas des projets qui auront du mal à grandir de façon rentable (et de plus en plus rentable).

Idées disruptives : pas forcément de me-too, mais plutôt une vraie envie de changer les choses en prenant des risques (et d’innover sur le business, sans aller jusqu’à changer le monde).

Gros marché potentiel : il faut prouver qu’au-delà du premier produit / segment / niche / … il sera possible d’attaquer des marchés à très grands potentiel. Donc, être dans l’action et montrer un début de traction sur une petite cible bien identifiée (early adopters, notamment), puis montrer aussi qu’on a de la suite dans les idées…

Être dans un des « macro-trends » : Les investisseurs subissent (ou créent ?) un peu les modes (ou grappes, ou bulles ?) et cherchent donc à se plugger sur de grandes tendances… En ce moment : services autour de la musique, les technologies de monétisation de contenus ou d’audiences, les services locaux / et géolocalisés, les services s’intégrant à des plateformes (tablets, androïd, Facebook, …), etc. Donc sans aller jusqu’à dire qu’il faut maquiller son projet pour se fondre dans ces tendances, il est important de montrer 1/ qu’on les connaît et 2/ qu’on en tire parti.

La discussion a aussi porté sur la question du CA généré et du business-model… et si ces deux choses étaient nécessaires pour aller parler à des investisseurs. Il en ressort que s’ils ne cherchent pas forcément des boites avec déjà des revenus (même si pour de vrai c’est presque un passage obligé), ils veulent voir que les entrepreneurs ont en tête les façons intéressantes de prendre l’argent dans la poche du client. De leur propre aveu, ils regardent de très près les modèles suivants :

  • freemium models : beaucoup de personnes utilisent le service gratuitement (et le font connaître) et quelques uns paient pour plus
  • eat all you can : abonnement mensuel (pour tous), puis service illimité
  • virtual goods
  • à la carte : chacun paie pour sa consommation réelle, en terme de chiffres ou de features
  • micro transactions : petits paiements sur tout un tas d’actions (et de moyens de paiement)