Depuis plusieurs semaines, avec les copains Gilles et Jean-Hubert, on ferait presque passer l’entrepreneur pour l’anti-gendre-idéal : monomaniaque, inconscient, grand enfant, égoïste, beurk !!!
Et bien on continue dans le léger pour ce post croisé du vendredi, car en plus de tous ces indéniables défauts, l’entrepreneur est un indécrottable dragueur. Oui, c’est comme ça.
C’est vrai quoi, l’entrepreneur est quand même plus proche d’un mix d’Aldo Macione et de vieux crooner espagnol, que d’un binoclard timide, boutonneux et avec un gros appareil dentaire (même si statistiquement, il y a de forte chances qu’il l’ait été).
Mais encore une fois, il n’y a pas de secret : l’entrepreneur DOIT être dragueur, c’est plus fort que lui… Voilà quelques pistes d’explication…
- Entreprendre, c’est séduire : un client, un investisseur, un partenaire, un employé, un futur associé… Et comme on ne sait jamais à quelle heure il va falloir défendre son bout de gras, c’est plus facile d’être dragueur tout le temps, avec tout le monde. C’est comme ça, ça va avec le package entrepreneur.
- L’entrepreneur est un pur produit du darwinisme : c’est la femelle ou le mâle dominant(e) de la meute (en tout cas de sa meute), qui en assume donc le statut : parade, port altier, museau et crinière au vent, sourire all-bright, assurance à tout casser. C’est comme ça, c’est son ADN.
- L’entrepreneur est joueur, et qu’est-ce que c’est que la drague si ce n’est un jeu ? Et malheureusement pour lui, l’entrepreneur est bien obligé, par manque de temps et d’argent, de jouer « à pas cher » et « à pas loin »… C’est comme ça, c’est le pouvoir d’achat.
- L’entrepreneur est un commercial né. C’est plus fort que lui, il doit vendre ce qui lui tombe sous la main. Et parfois, il n’a que lui-même à vendre, alors, il obéit à son instinct, et rentre dans une relation de prospection/vente avec les personnes du sexe opposé (entre autres). Et comme tout bon commercial, il excelle dans la phase découverte. Parfois aussi il excelle dans la conclusion. C’est comme ça, c’est de la technique de vente.
- L’entrepreneur attire, forcément, avec son magnétisme et son aura naturelle. C’est rageant, oui, c’est sûr, pour les autres. D’ailleurs, c’est bien pour ça qu’ils sont 300.000 de plus chaque année. On a même créé un statut exprès pour ceux qui voudraient aussi avoir cette chance, c’est ce qu’on appelle l’auto-dragueur. C’est comme ça, c’est la classe.
Bref, vous l’aurez compris, c’est du grand n’importe quoi tout ça, mais l’entrepreneur (donc le dragueur), c’est aussi celui qui sait vous embobiner avec de belles histoires que vous voulez écouter jusqu’au bout… Sur ce, je vous laisse avec une bande de joyeux drilles dont je vous conseille la lecture des billets doux sur le même thème : Gilles Poupardin et Le Tribulateur !
30 octobre 2009 at 20:07
Ah le fameux Aldo. Comment n’ai-je pu penser qu’à Pépé le pew? Hein?
Je me suis particulièrement délecté du paragraphe sur le darwinisme!!!
1 novembre 2009 at 9:11
Je comprends mieux l’envolée de création auto-entrepreneur…
12 novembre 2009 at 23:02
Merci pour l’article, qui d’ailleurs passe brillament le Bullshit Test car le point de vue et son contraire sont défendables. Mais justement, remettons un peu de pondération et prenons cet article à contrepied.
Il serait très simple de démontrer (et pour le coup, chiffres à l’appui), que ces cinq points ont TOUT FAUX !
C’est peut-être vrai pour la population d’entrepreneurs visible qui a du succès, mais sachant que l’entrepreneur c’est moins de 3% de la population active, et que l’entrepreneur à succès est moins de 1% des entrepreneurs, recadrons tout cela, de l’argument le plus basique et convaincant, au plus trollesque et violent.
Entreprendre ce n’est pas séduire. Ça devrait, bien sûr.
Mais pour trop de gens, entreprendre c’est rejeter. Rejeter son ancien métier, son ancienne hiérarchie.
L’entrepreneur n’est pas joueur. Il suffit de voir combien refusent de parler de leur idée de peur de de la faire voler.
J’en connais plus d’un qui n’a pas lancé sa boîte à cause de diverses peurs.
L’entrepreneur n’est pas un commercial né. C’est là que tant échouent.
D’ailleurs, plus il a de compétences spécifiques, plus ça rate.
Le geek préfèrera coder que vendre, l’universitaire publier que vendre, le roi du social bloguer et faire des soirées que vendre.
L’entrepreneur n’attire pas. Ou alors pas en France. Vous avez vu les chiffres ?
Parfois on est soutenu par les proches (c’est agréable mais c’est pas toujours bien d’ailleurs),
mais combien de fois avez-vous été découragés par vos proches, ou incompris par le français moyen ?
L’entrepreneur n’est pas un mâle alpha au top de la chaîne alimentaire, au top de l’évolution.
S’il l’était, il serait riche. Sans attaquer bassement là-dessus, à quoi rime ce point ?
C’est de la branlette d’égo, ni plus ni moins. Ça fait plaisir d’appartenir à une communauté, de s’ériger en héros… mais de qui l’entrepreneur est-il un héros en dehors de la communauté des entrepreneurs ?
Je comprends ce besoin psychologique basique d’appartenance et de reconnaissance, mais des fois il faut se reconsidérer.
Pourquoi ce besoin d’avoir l’impression de toucher les étoiles ? À cause du rejet des autres, peut-être…
Les commerciaux-nés sont les entrepreneurs qui réussissent, et c’est facile de ne parler que d’eux. Mais les autres ?
Il est facile d’appeler quelqu’un « joueur avisé » à postériori. Mais combien sont des pigeons qui ont joué et perdu ?
13 novembre 2009 at 0:49
Sly, tout dragueur n’est pas forcément un don Juan.
On peut donc draguer à tout va sans jamais (ou rarement) chopper!
Je vois le fait de draguer comme d’essayer. On ne transforme pas toujours. Voire quelques fois (trop) rarement.
La fameuse tentative sans assurance de réussir.
La meilleure manière de ne pas se tromper ou de ne pas échouer étant de ne jamais rien tenter…
13 novembre 2009 at 20:17
Hey, c’est un bon post que tu nous offres là, Sly !
Tu ne souhaites pas poster avec nous un de ces vendredis ?