Comprendre l’échec des startups est très certainement une chose intéressante lorsque… l’on veut réussir… et pourtant c’est encore à l’heure actuelle quelque chose de compliqué à comprendre, car trop peu souvent basé sur des témoignages, mais pas sur des chiffres (ou alors ils sont noyés dans ceux, plus généraux – et plus généreux) de la création d’entreprise, quand ce n’est pas avec ceux de l’auto-entrepreneurs qui a du plomb dans l’aile actuellement.
Cette infographie de Visual.ly, pour le compte du Génome Project, reprend les données de 32000 startups qui ont ouvert leur coeur et leurs chiffres, pour essayer d’y voir plus clair. Certes, les chiffres sont « américanisés », ce qui est toujours à prendre avec des pincettes puisque de notre côté de l’Atlantique tout est très différent, mais on peut tout de même rencontrer quelques chiffres et données intéressantes. Parmi elles, j’ai retenu :
- le rappel que la phase « startup » n’est qu’un passage, qui se termine par la capacité à « scaler », c’est-à-dire à grossir de manière industrialisée et efficiente.
- du découpage en 4 phases de la vie de la startup : la découverte (trouver le problème à résoudre), la validation (prouver que les gens sont intéressés dans le produit qu’on a mis au point pour résoudre le problème), l’efficacité (pour trouver le bon business model et savoir comment acquérir – efficacement – des clients) et finalement la « scalabilité » (pour grandir de manière agressive).
- que les montants moyens levés sont de 0,2m$ en phase 1 (petit tour de BA classique), 0,8 et 0,9 M$ en phase 2 et 3, finalement avec assez peu de différence entre les deux, et finalement 3M$ pour la phase de passage à l’échelle.
- qu’il faut en moyenne 7 mois en phase 1, et 17 mois avant de scaler, ce qui confirme mon théorème pas du tout scientifique selon lequel l’entrepreneur a 18 mois pour vraiment faire en sorte qu’il se passe un truc !
- que les startups qui ont tendance à échouer se valorisent beaucoup plus cher que celles qui se valorisent raisonnablement (12M$ contre 0,8M$ !)
- qu’une croisssance trop rapide des utilisateurs dans les phases 1-2 n’indique en rien une réussite ensuite !
- qu’il n’est pas non plus forcément un bon présage d’avoir trop rapidement des utilisateurs payants en B2B
- que les startups qui se plantent écrivent beaucoup plus de ligne de code que celles qui réussissent
Allez, je vous laisse déguster les chiffres par vous-mêmes !!
19 juin 2012 at 11:38
Tres interessant
19 juin 2012 at 23:27
Underdo your competition! ◦que les startups qui se plantent écrivent beaucoup plus de ligne de code que celles qui réussissent
Bien vu 😉
Luc
20 juin 2012 at 0:51
Super article car on apprend toujours des échecs. Au niveau de la forme, pourquoi enchaines-tu les anglicismes hardcore sur le blog ? « scaler »… Pourquoi ne pas écrire directement en anglais au final ? Ca toucherait plein de lecteurs.
20 juin 2012 at 0:58
Bonne question
Je ne suis pas sûr d’avoir envie d’écrire en anglais directement, et malheureusement certains mots sont difficiles à passer en français…
20 juin 2012 at 8:06
Le livre de Ferguson « High stakes, no prisoners » raconte comment une startup nommée Vermeer a été vendue après 3 ans à Microsoft pour 130 millions de $ (qui a renommé le produit FrontPage). L’un des fondateurs sortait d’un échec dans une startup. Il semblerait que les startups qui réussissent rassemblent des personnes ayant l’expérience d’un échec.
20 juin 2012 at 8:54
Très intéressant…
J’aime bien le « les entreprises qui échouent ont tendance à écrire plus de code que celles qui réussissent ». C’est assez significatif du « déni » d’échec, mais assez révélateur de l’esprit d’entreprendre du porteur de projet qui va aller au bout du bout de son processus.
23 août 2012 at 11:15
Bonjour,
L’échec est la meilleure chose qui peut arriver pour un entrepreneur pour autant qu’il arrive à saisir l’opportunité d’apprendre de son échec. J’ai également écrit un article sur les 5 erreurs de ma première startup : http://www.roadtoentrepreneur.com/creer-une-entreprise-erreurs-startup
Peut-être que ça pourra en aider certains
Jérémy Goldyn