Se fixer des objectifs au lancement d’une activité n’est pas facile, et on a vite tendance à courir tous les lièvres à la fois. Evidemment, pour ceux qui passent un peu de temps à écrire un business-plan, il y a les objectifs à 3 ans, hypothèse basse. Pour ceux plus tournés vers l’action, il y a la todo list. Pour ceux qui ont très vite des clients, il y a la production et la livraison des biens ou des prestations…
Ce ne sont pas de ces objectifs que je parle. Mais plutôt des objectifs de fond, ceux qui feront que structurellement l’entreprise marchera, ou pas, dans le futur.
Voilà donc une petite liste des choses qui me semblent importantes dans la démarche de création, et qui donnera tout son « jus » à votre p’tite boite :
- ouvrir vos oreilles
C’est assez facile lorsqu’on se lance de tout faire dans son coin, en attendant d’avoir tout bien préparé pour commencer à aller parler à ses clients. Evidemment, je le répète assez ici, je conseille d’aller, avant même d’avoir un produit ou un service finalisé, d’aller voir ses clients.
Mais la capacité à ouvrir ses oreilles, c’est quelque chose de plus large, et c’est un vrai trait de caractère qu’il faut avoir, qu’il faut développer, assumer, propager et disséminer dans ses équipes ensuite.
A l’incubateur, il n’est pas rare que l’un des nos porteurs de projets partage aux autres incubés un de ses plantages (voir LE plantage de sa startup) en expliquant pourquoi. Parler de ses erreurs est aussi un bon point d’ouvrir les oreilles et de montrer que cela sert…
- produire très vite du concret
Le timing et le « rythme » d’un projet sont primordiaux : nombreux sont ceux qui se lancent et qui ne parviennent pas à montrer quelque chose. On ne vous demande pas de réussir tout de suite en entrepreneuriat, on attend simplement de vous que vous FASSIEZ des choses, que vous vous plantiez, et que vous recommenciez plus fort.
Lorsque vous montez votre boite, c’est important de certes mettre au point votre produit et écrire votre BP, mais c’est tout aussi important de réussir à avoir de petit jalons, récurrents et fréquents, qui vous permettent de dire un peu partout que oui, ça avance. Définissez-vous un plan de « production » qui vous permette de très souvent avoir des bonnes nouvelles à annoncer, vous verrez que cela change beaucoup de choses !
- développer des attitudes frugales
Pour un entrepreneur, un sou, c’est un sou. Cherchez à dépenser le moins possible, et dites-vous qu’à chaque dépense c’est un peu de votre temps disponible qui s’en va. Perdre de l’argent, ce n’est pas trop grave en réalité, perdre du temps l’est beaucoup plus.
Finalement, les deux bonnes questions à se poser sont les suivantes, pour à peu près toutes les dépenses de plus de 150€ :
1- est-ce que je ne peux pas le faire pour moins cher ?
2- est-ce que la dépense me fait gagner du temps ou m’apporte vraiment quelque chose de clé pour continuer à avancer ?
- vous entourer et rendre ça intéressant pour les autres de bosser avec vous
Créer seul, ça craint. S’associer, prendre des stagiaires, embaucher, rencontrer d’autres entrepreneurs, se faire coacher ou conseiller, c’est nettement mieux !
Cependant, la « stratégie » d’entourage de l’entrepreneur est souvent inexistante, et tout se fait au gré des rencontres fortuites. Choisir dès le départ de s’entourer (quelle qu’en soit la manière, pas mal de choses dans cette rubrique), c’est se préparer à laisser faire à d’autres tout un tas de choses (et à leur faire confiance), à se montrer ouvert, et surtout à leur donner envie de travailler avec vous : fun, carrée et pro, avec des challenges pour chacun, une bonne ambiance, un respect des gens… voilà quelques ingrédients que vous devez imposer chez vous pour attirer les talents sur la durée…
- faire du reporting
Facile à oublier, le reporting… Combien d’entre-vous ont un tableau récap, mis à jour chaque mois, sur les 15-20 indicateurs principaux de votre business ?
Et pourtant, c’est peut-être un des points les plus structurants pour vous, pour les autres, et pour votre boite… Alors prenez l’habitude de le faire dès le début !
- ne pas faire que ça
Hé, il y a autre chose dans votre vie que votre boite, et ça, on a tendance à l’oublier un peu trop… Accordez-vous du temps pour vous, pour votre entourage (amis, copain/copine/femme/mari), pour faire du sport, pour assouvir une passion, etc.
Vous rajouteriez quoi ?
7 janvier 2011 at 11:41
Moi je dirai que c’est pas tellement au tout début qu’on a « tendance à courir tous les lièvres à la fois » mais plutôt quelques mois après. Lorsque le MVP est lancé, que le temps des feedbacks et du premier client pilote est arrivé et qu’il faut se fixer un cap et des priorités. C’est à mon avis à ce moment qu’il faut être très bon dans le planning et l’organisation du boulot. Finalement au début, y a pas trop de questions à se poser, faut foncer 😉
7 janvier 2011 at 12:33
1) considérer que la première source de financement est l’argent des clients
2) ne pas céder aux modes
3) établir des prévisions en considérant qu’on ne travaille que 4 heures par jour
4) externaliser un maximum
5) être capable de déménager tout son bureau en 3 heures de temps
6) ne pas courir après les aides et les investisseurs
7 janvier 2011 at 12:50
J’ajouterais personnellement deux choses :
– Continuer à apprendre : ce n’est jamais urgent mais toujours important et c’est ce qui fait souvent la différence sur le long terme, les gens qui réussissent sont ceux qui ont toujours sur qu’il pouvait apprendre davantage et ont fait cela jour après jour. Il n’y a rien de pire que d’apprendre que lorsqu’on a plus le choix.
– Faire les choses difficiles : Il y a toujours des choses qu’on aime pas faire, mais qui pourtant son inévitables : prospecter, prendre son téléphone, faire du reporting, mettre en place des processus. On peut toujours les reporter, ça ne fera qu’empirer. En faisant les choses difficiles, on se fait mal sur le coup, mais on progresse et on prend du muscle pour la suite. Là encore sur la longueur, ça fait une grosse différence.