Business-planque

N'écrivez pas un business-planque !

J’en parlais, il y a quelques temps, mais la tendance s’affirme : je vois de plus en plus de gens qui font du business-plan la première étape de leur création d’entreprise. Parfois, ce n’est même pas l’étape 1, mais l’étape 0 : de la rédaction de celui-ci va dépendre la décision de se lancer.

Le problème, c’est que se lancer trop tôt dans l’écriture d’un business-plan est dangereux à plus d’un titre :

  • on va y passer beaucoup de temps et d’énergie, car on n’a pas encore assez d’informations terrain pour le remplir convenablement, et qu’au final on s’isole un peu chez soi, derrière son PC…
  • on va D’ABORD écrire des choses dedans, puis s’évertuer à les mettre en oeuvre. J’ai vu des tas d’entrepreneurs se battre jusqu’à épuisement pour rendre vivant le business-plan qu’ils avaient écrit. C’est comme si Asimov passait sa vie, après son premier ouvrage, à tenter de changer le monde pour qu’il colle à sa vision initiale…
  • on se ferme des portes, puisque tout le temps passé à s’écouter soi-même ne l’est pas à écouter les autres et à construire son écosystème.

Au final, le business-plan devient un business-planque. Plus on attend pour aller sur le terrain, plus on va se conforter dans la tâche même d’écriture du business-plan. Je ne dis pas là qu’il n’en faut pas du tout, mais qu’il faut l’utiliser à bon escient, c’est-à-dire lors d’allers-retours permanents avec le terrain, le marché, vos clients, la vraie vie.

Que vous ayez déjà pris ou pas la décision de vous lancer, ne vous planquez donc pas derrière cet outil, en l’utilisant comme un filtre entre vous et votre environnement. Plutôt que de démarrer une fois de plus votre excel ou votre word, prenez votre téléphone ou envoyez un mail ! Et seulement après passez à la phase de rédaction !

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  1. Les gens confondent peut-être Business Plan et Business Model ?
    Il est primordial de savoir assez tôt comment on va gagner de l’argent et quelle est la taille approximative de son marché, mais pour ce qui concerne l’étude de marché et la compréhension global de l’écosystème on doit prendre son temps et vraiment accepter ce que l’on découvre.

    Tout à fait d’accord avec ce billet en somme …

    SP.

  2. Bonjour et merci pour ce billet car il me soulage 😉
    En effet, j’ai été accompagnée par une couveuse d’entreprises pour la création de mon activité. Au demeurant, j’ai été très satisfaite de ce parcours.
    Cependant, au tout début, je me suis pliée à l’exercice de réalisation du BP. Arf, quelle prise de tête ! Je me souviens avoir pesté car je n’arrêtais pas de dire que je ne connaissais pas suffisamment la réalité du terrain et que je n’avais pas de boule de cristal. Au final, oui, j’ai monté mon BP mais, je l’avoue humblement, il était totalement irréaliste.
    Promis, le prochain sera vraiment un outil de pilotage efficace !
    Merci de m’avoir un peu déculpabilisée !

    Cdlt
    Yvette VERGER DEL BOVE
    Altena Conseils

  3. La faute revient peut-être aussi à l’environnement du porteur de projet: on entend un peu trop que le business plan est crucial pour tout porteur de projet.

    Ce conseil est évidemment juste, mais, comme indiqué dans le post, il faut également savoir s’en détacher.

    De plus, certains ont plus de facilités à rédiger ce genre de documents que d’autres… Mettre la pression sur le porteur du projet sur la rédaction d’un BP peut également le décourager d’aller plus loin…

  4. Bravo, c’est le meilleur document que j’ai trouvé sur le net autour du business plan. Plein de bon sens.
    J’ai fonctionné jusqu’à maintenant avec un cahier de recherche, fouillis plus ou moins classés de toutes mes recherches, idées et observations. J’incubais finalement ! Je me rend compte à la lecture de votre document que je suis dans la bonne direction. Je vais pouvoir formaliser et explorer de manière plus approfondie les points qu’il me reste à préciser. Je suis conforté dans la démarche de différentiation dans laquelle je vais m’engager. Et donc merci!

  5. Le business plan revêt plusieurs fonctions. Il doit séduire les éventuels partenaires, associés et financiers. Il doit surtout conforter le porteur de projet dans le lancement de son activité. On peut parler d’étude de faisabilité–. Go ou NO GO ; Il nous permet d’imaginer des hypothèses et de nous confronter à la réalité. Le Bp n’est pas obligatoire, mais si l’on veut se lancer dans des conditions optimales, il est nécessaire. Les institutions (banques et autres investisseurs etc.) le réclament afin de voir si le créateur a pensé à l’ensemble des composantes qui concourent à la réussite du projet. Il ne faut donc pas le prendre à la légère et le réaliser avec soin. De nombreux organismes (APCE, CCI, Fédérations) et entreprises (KPMG, 123 consulting etc.) offrent des services de grande qualité. Les récentes réformes de l’Etat (NACRE) permettent également aux demandeurs d’emplois désireux de devenir entrepreneurs d’obtenir ce précieux document gratuitement.
    Vous pouvez trouver de nombreuses informations sur http://www.apce.fr ou bien sur http://www.123consulting.fr
    Bon courage à tous les entrepreneurs!

  6. Merci de cet article « déculpabilisant » dont je partage le fond.
    Cependant,lorsqu’un porteur de projet me contacte pour que je l’aide, je lui demande toujours où il en est et le BP est à ce moment bien utile pour en savoir plus sur lui. Une autre solution, allant dans votre sens, est de leur demander de prendre en compte le SOMMAIRE d’un BP « classique » pour qu’il s’en inspire pour élaborer ses guides d’entretien auprès des acteurs du marché visé. Ensuite, par ces « Allers-Retours que vous préconisez et qui sont essentiels pour coller au marché et à la concurrence, il peut remplir peu à peu « en vrai » son BP.
    Le Business « Planque » devient alors un Business « Full Contact », permettant au PPP (Porteur de Projet Porteur…) de sortir de sa confortable Tour d’Ivoire, et surtout d’avoir des réponses du « terrain » aux interrogations que ne manqueront pas de lui oser ses éventuels investisseurs et partenaires.
    Car « étudier un marché, c’est déjà l’ouvrir », si l’on sait y faire. Et la rédaction du BP peut être un très bon prétexte pour ouvrir des portes d’avenir, chez les futures « parties prenantes »…

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