L’entrepreneur est un grand enfant

J’ai plutôt l’habitude d’écrire sur des sujets sérieux, à destination de créateurs d’entreprise. De fait, le lectorat de ce blog est très spécialisé et jusqu’à récemment, j’avais tendance à penser que j’avais intérêt à aller encore plus dans cette direction. Mais, l’automne arrivant, je suis pris de quelques doutes : et si je faisais fausse route ? Et si finalement ce n’est pas à des adultes qu’il fallait que je m’adresse, mais bien à des enfants ?

Non que je crois, chère lectrice / cher lecteur, que tu ne sois pas capable de comprendre ce que je raconte ça et là sur le business-plan ou toutes ces autres choses de la création d’entreprise, mais bien car finalement, tu es un enfant. Bon, ok, un grand enfant. Et je ne dis pas ça à la légère, la preuve par 5 !

L’entrepreneur joue.

Tout comme un enfant, une caractéristique commune de 95% des entrepreneurs est qu’ils sont joueurs. Tout simplement car la vie (et notamment professionnelle) est beaucoup plus intéressante lorsqu’elle est prise comme un jeu. Jouer, c’est utiliser le réel pour en sortir un peu, ou tout du moins pour l’adapter à soi. Beaucoup d’entrepreneurs souhaitent “s’amuser” au quotidien, dans leur création d’entreprise. Si ce n’est pas forcément le moteur premier de tous, c’est un vrai élément différentiant, notamment par comparaison avec un “boulot normal”.

Oui, mais on a dit “grand” enfant : le jeu auquel joue l’entrepreneur implique de l’argent, parfois aussi des amis, et a des répercutions sur son entourage proche. On ne joue pas pour du beurre !

L’entrepreneur apprend.

Tous les jours, parfois douloureusement, mais l’entrepreneur apprend et il aime ça ! Tout comme l’enfance, la création d’entreprise est un moment de découverte très intense, comme si on apprenait à lire le monde d’une nouvelle façon. On apprend aussi énormément sur soi et sur les autres. Cette soif de connaissances s’accompagne par une vraie volonté d’apprendre au contact des autres, en “aspirant” l’expérience et les témoignages d’autres entrepreneurs. Finalement, comme un enfant, l’entrepreneur adore les belles histoires et sait retenir les morales de celles-ci.

Oui, mais on a dit “grand” enfant : le champ de découverte de l’entrepreneur a un peu tendance à devenir assez limité : en vieillissant, on doit devenir monomaniaque, sûrement…

L’entrepreneur essaie.

Et ce même si c’est impossible. Je me souviens, quand j’étais plus petit, j’arrivais à sauter les 14 marches d’escalier de chez mon grand père en un seul bond. J’ai des frissons rien qu’à l’idée de devoir faire cela aujourd’hui. Lorsque l’on est un enfant, on tente des choses, sans trop savoir quelles seront les conséquences. L’entrepreneur est avant tout un testeur, qui avance par essais/erreurs. Bien souvent d’ailleurs, ce n’est pas au premier essai qu’on réussit !

Oui, mais on a dit “grand” enfant : on essaie mais après avoir qualifié les problèmes potentiels. On est dans le risque maîtrisé.

L’entrepreneur a des rêves.

Devenir pompier, aller sur la lune, piloter un avion de chasse, puis créer sa boite et en vivre, changer le monde ou en tout cas l’améliorer un peu… L’entrepreneur est un rêveur, un doux dingue qui n’a pas vraiment les pieds sur terre (ou en tout cas pas les deux en permanence). C’est finalement un luxe et une nécessité pour lui : c’est en rêvant que c’est possible qu’il ose se lancer et qu’il continue à se fixer des objectifs trop grand pour lui !

Oui, mais on a dit “grand” enfant : il rêve en grand !

L’entrepreneur désobéit.

Comme un enfant, c’est difficile de garder un entrepreneur dans un carcan de règles. Entreprendre, c’est en effet vouloir bousculer l’ordre établi et tenter de sortir du statu-quo, quel qu’il soit. Être le chien dans le jeu de quilles d’un secteur, arriver avec un regard neuf et de nouvelles manières de faire, ne pas s’arrêter aux premières remontrances et persévérer car on pense que c’est le bon chemin…

Oui, mais on a dit “grand” enfant : s’il désobéit par moments, l’entrepreneur est en revanche très strict sur certaines règles, qui sont en quelque sorte ses propres valeurs. Et permet souvent de modifier les règles du jeu pour permettre à plus de joueurs de tenter leur chance !

J’ai plein d’autres preuves qui me viennent en tête : les problèmes de focalisation de son attention, les concours de kiki, la capacité à être parfois insupportable, … Vous voyez d’autres choses ?

[C’est bien beau tout cela, mais je vous recommande TRES fortement d’aller passer un moment de la récré chez deux grands enfants terribles, qui traitent également du même sujet, dans le cadre de nos posts croisés du vendredi :

Moi, je retourne jouer, apprendre, essayer, rêver et… désobéir un peu aussi.]

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  1. Très gros post aussi !! vous étiez en forme avec J-H 😉
    Je dois dire que le thème était particulièrement délicieux à traiter… Ah les souvenir de l’enfance… Heureusement qu’on y est resté en devenant entrepreneur !!

    Un bémol : l’enfant aussi rêve en grand et souvent plus grand que l’adulte !

  2. I meant no disrespect, but, dis donc, ne pas respecter les règles mais être pétri de principes, c’est comme les mafieux dis-moi? :)

    (Guilhem, bravo, très bon post. Tout comme Gilles, je pense que le sujet fut inspirant et que nous l’avons tous trois traité avec une certaine délectation)

  3. « L’entrepreneur désobéit », n’accepte pas le statu-quo
    très vrai! j’aime beaucoup!
    Il veut faire les choses à sa manière, donc mieux (forcément!)

Les commentaires sont fermés.

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