Doute(s)

Pour avoir entendu quelques milliers de pitchs – certains très bons, d’autres très mauvais – et presque tout autant d’idées de création d’entreprises – certaines très bonnes, d’autres très mauvaises, et pas forcément les mêmes que la catégorie précédente – j’ai toujours été frappé par celles et ceux parmi les entrepreneurs les présentant qui avaient une force de conviction particulière. Même si leur projet semblerait irréalisable à n’importe qui de normalement constitué, elles et eux y croient. Et emportent tout sur leur passage, en tout cas pendant un certain temps : conviction, investissements, premiers collaborateurs « piquousés » et entrant presque en religion… Il y a certainement plein de raisons à cela : charisme, leadership, aura naturelle… j’analyse cela plus grossièrement par la confiance qu’ils et elles ont en eux.

Sans tomber dans l’over-confidence (ou sur-confiance, pour parler un peu français) qui pousse souvent à l’arrogance et rend un peu aveugle et sourd à la réalité, la confiance est un élément clé de la réussite d’un entrepreneur, et quelque chose de très compliqué à préserver sur le long terme. Sans doute ceux qui réussissent sont aussi ceux qui arrivent à prendre du recul et se remotiver, parfois en quelques secondes seulement, pour reprendre leur bâton de pèlerin lorqu’un écueil s’est mis en travers de leur route.

Si c’est important, c’est parce qu’elle est – en tout cas jusqu’à un certain point – communicative.

Vos premiers clients ont besoin d’être en confiance avec vous pour oser se jeter à l’eau et passer commande à une entreprise qui sort de nulle part.

Votre entourage a besoin de sentir que vous avez confiance dans le projet, pour de vrai et une fois enlevé le masque commercial, pour pouvoir vous supporter, encourager, financer parfois, accepter de mettre des choses de côté bien souvent.

Vos associés ont besoin de cette confiance aussi pour se tirer les uns les autres vers le haut et voir la lumière, la vision… au-delà de toutes les péripéties quotidiennes.

Vos salariés ont besoin que vous injectiez de la confiance, de l’enthousiasme, de la sérénité dans vos prises de décision comme dans votre quotidien.

Vos futurs (et actuels, d’ailleurs) investisseurs ont besoin de sentir qu’il y a quelqu’un aux commandes, qui va avoir la confiance nécessaire et la niake pour ne pas se laisser abattre par les nombreux up & down de la création d’une startup.

 

Construire sa confiance (car on peut en avoir naturellement au début, mais pas toujours) prend du temps et est soumis à tout un tas de petites pressions négatives, internes comme externes. Un retour « cash » sur son projet (même si la capacité de remise en cause vient là tourner les critiques en positif, pour avancer), un concurrent qui semble prendre de l’avance, des doutes sur un associé, un clash en interne lorsque l’on se plante sur un recrutement, un prospect-qui-devait-signer-à-coup-sûr qui finalement ne va pas devenir client, un impayé qu’on ne récupèrera pas, la soupe à la grimace de sa/son conjoint(e) parce qu’on rentre tard ou qu’on ne pourra pas partir en vacances cette année… tous ces éléments viennent ronger la confiance acquise patiemment.

Avoir des doutes est normal, c’est sain, jusqu’à un certain point. Ces doutes ne doivent en effet pas vous empêcher d’avancer, de faire des choses, de vous réfugier parfois dans l’action. C’est de là que l’on apprend et que l’on avance. Et c’est ce qui redonne la fameuse confiance. Avec un entourage bienveillant et des choses « pour vous sortir la tête du taf » (sport, art, lecture, humanitaire, relaxation, ce qui marche pour vous quoi), histoire d’avoir un équilibre pour soi, et avec ceux qui comptent à vos yeux…

Et si vous vous sentez baisser les bras, posez-vous cette question : quelles sont les choses positives que vous avez accomplies dans ce projet ? Comment les reproduire ? Et mettez-vous en mouvement !

1 Commentaire

  1. Je dirai même plus, ne pas avoir de doutes lors de la création d’une entreprise paraît louche. Un bon leader est quelqu’un de sceptique qui remet en question le système pour justement trouver le nouveau besoin et la nouvelle demande. Un doute est souvent positif pour pouvoir aller poser des questions à son entourage et ainsi définir le meilleur pour son challenge.

    Un bon entrepreneur ou gérant aura toujours des doutes pour faire avancer sa société, ses employés et son produit/service. Ensuite, il prend une décision et passe à l’action, c’est l’autre critère important pour un entrepreneur.

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