Dinosaures et Unicorns : l’enjeu de la rencontre entre startups et grands groupes…

Cela fait pas mal de temps que je réfléchis (sans trop écrire dessus malheureusement) sur le sujet de la « Digital Transformation », ou en français de la transition numérique ou de la transformation numérique (mais pas digitale, parce que c’est mal).

Derrière les mots à la mode, l’idée générale est que les groupes établis (grandes entreprises ou PME plus « classiques » ou familiales) sont et seront bien bousculées par l’énorme changement que peut apporter « le numérique » (notion qui ne veut pas dire grand chose de précis, on est d’accord) dans ces entreprises. Que ce soit sur les offres, l’apparition de nouveaux concurrents, le bouleversement des chaînes de valeur, l’organisation des équipes, les compétences nécessaires, la façon de générer des leads, de prendre la parole, de vendre (pensez e-commerce b2b par exemple), dans les outils utilisés, le comportement des collaborateurs…

Bref, tout ou presque peut changer, bloc par bloc. Et devenir un facteur de risque… mais aussi une formidable opportunité. Dépendant de la capacité des directions de ces entreprises à voir le verre à moitié vide ou celui à moitié plein, évidemment, leur future réussite et performance économique.

Fonds d’investissement corporate, incubateurs ou accélérateurs portés par des entreprises privées, concours de startups, création de « pôles innovation » ou de Direction de l’Innovation (Arggg !), de cellules de veille, de formations (prétotyping, hackathon internes…), de subvention ou de sponsoring d’événements « web & startups », de lectures autour de la thématiques : les « grosses boites » tentent, parfois désespérément, parfois mieux, de se rapprocher de là où se passe l’innovation. Et aujourd’hui, c’est bien souvent dans les startups, nouveaux labos autour des usages, des modèles économiques et des moyens de distribution de services, que l’innovation se trouve.

D’où une nécessité, plus que jamais, de réconcilier l’inconciliable : le changement de cap permanent versus la lenteur administrative et politique, les « tests permanents » versus la prédictibilité, les chaînes hiérarchiques « à plat » versus les comités de décisions et les allers-retours verticaux avant la moindre prise de décision, les moyennes d’âge de moins de trente ans versus celles de plus de quarante-cinq ans, l’informel versus le costard-cravate… sans doute un peu cliché… mais pas tant que ça en définitive.

Finalement, c’est un peu l’opposition de deux mondes, que j’aime bien représenter comme l’impossible rencontre entre deux organismes économiques : les dinosaures (en cours de fossilisation) et les « unicorns » (ou les startups qui souhaitent en devenir une).

La Digital Transformation ou transition numérique passe par le fait que plus de ponts soient lancés entre les entreprises établies, qui ont de la visibilité sur leurs processus et leurs marchés, et ces bêtes un peu particulières, presque fantasmagoriques aux yeux des premières, que sont les startups.

Je m’attarderai plus dans les semaines et mois qui viennent à réfléchir à ces sujets et partager avec vous quelques points de vue, idées, tests sur le sujet – peut-être d’ailleurs sur un blog dédié. N’hésitez pas à lancer en commentaire des pistes ou vos propres vécus et réflexions sur le sujet :)

Objectif Dinocorns, ou Unisaures 😉

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  1. C’est un super sujet et j’ai hâte d’en lire plus. En effet je trouve que la cassure entre les 2 mondes commence à être énorme et problématique. Dans notre parcours on a croisé tellement de clients qui fonctionnent à l’ancienne et qui malheureusement perdent temps et argent face à des problématiques qui seraient facilement résolues avec une petite transformation numérique et une approche moderne.

    On le voit également à plus petite échelle : lors de projets complexes on propose toujours une phase consulting « Product Design » qui donne d’excellents résultats sur la gestion d’un projet. Mais face aux bonnes vieilles réunions et cahiers des charges bancales écrits par les clients, parfois on peine à imposer cette vision novatrice. On évangélise, on sait mieux le vendre. Mais on voit clairement que beaucoup d’entrepreneurs révant de monter leur start-up n’ont pas les bases d’organisation, de compréhension de ce nouveau monde numérique, des méthodologies modernes (lean, product design…).

    Enfin, j’estime, que simplement avec un outil comme Trello, et des habitudes saines de travail (sortir la tête du guidon, faire de la veille, optimiser son organisation interne de temps en temps…) la plupart des entreprises que j’ai côtoyées pourraient être carrément mieux organisées, moins dans le rush, productives et plus rentables.

    Pour finir, je pense qu’une modernisation des outils numériques de notre gouvernement est un facteur clé pour nous proposer des services enfin fonctionnels (RSI je te regarde)

  2. Hello Guilhem,

    Totalement en phase avec toi. J’avais un écrit un billet là dessus d’ailleurs (https://www.linkedin.com/pulse/la-tran-toan-nguyen?trk=mp-reader-card)

    Actuellement, les grands groupes qui se rapprochent des start-up se trompent de combat. Elles cherchent de la technologie à bas prix, où à pseudo s’imprégner d’une culture d’innovation (sigh) là où l’enjeu majeur est d’apprendre à embrasser ce changement permanent, totalement incompatible avec leurs modes de pensée et d’organisation présentes…

    L’autre facteur est que la start-up est mue par son manque de cash permanent. C’est qui est structurellement quelque chose qu’un grand groupe ne peut pas appréhender (heureusement me direz-vous pour l’économie française…).

    Le tableau n’est pas si noir cependant, ça bouge et quelques grands groupes multiplient les tentatives sous différentes formes pour trouver la bonne formule. Un début de « Lean Grand Groupe » !!!

  3. Sujet crucial, et passionnant à ta disposition pour en parler.

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