On entend souvent les entrepreneurs dire que ce qu’ils aiment dans la création d’entreprise, outre le fait de se sentir libre, c’est de pouvoir partir d’une page blanche.
A vrai dire, c’est pas complètement faux pour une fois. Créer son entreprise, c’est un peu comme mettre son nom au milieu d’une feuille encore vierge, et partir dans un long effort solitaire ou en équipe pour noircir des lignes. Ces lignes sont parfois celles d’un business-plan, lorsque l’entrepreneur débutant se retrouve en panne d’inspiration ou de méthode. Dans tous les cas, il y a besoin d’un bon crayon pour tenir la distance et arriver, après moult croquis inadéquats à un dessin crédible, concret, pérenne de l’entreprise que l’on va diriger.
Mais dernièrement, une nouvelle réflexion a pris place dans ma petite tête. En fait, quand on crée, la page n’est pas blanche. Elle est déjà même presque totalement noircie. Noircie par des impressions à priori, par des données de marché, par des commentaires de son entourage, … Le premier vrai boulot de l’entrepreneur, c’est de donner un bon coup de gomme à tout cela. De décanter au forceps une masse d’information qui crée artificiellement un brouillard. Partir d’une page blanche signifierait qu’on voit parfaitement et que l’on a tous les choix possibles. On sait bien que ce n’est pas le cas.
Non, bien au contraire. L’entrepreneur, pour sortir de son brouillard et parvenir à voir plus loin que le bout de son nez, doit donc multiplier les rencontres, aller à la chasse au feedback objectif. Et ce n’est qu’une fois qu’il a usé de la gomme à information, en ne gardant que le pertinent, qu’il peut se mettre au boulot. Et tracer les plans de son futur bébé.
3 novembre 2009 at 20:14
il me semble même que c’est toi qui disait, que parfois en menant cette réflexion l’entrepreneur s’éloigne de son idée de d’origine. Au risque que le projet ne lui plaise plus.
Alors il faut remettre un coup de gomme là dedans, pour y trouver d’autres aspects, d’autres pistes.