Tout comme les produits ou les services qu’il met au point pour les vendre, l’entrepreneur a un cycle de vie et une date limite de conservation. Je parle ici des qualités et défauts du créateurs d’entreprise, mais force est de constater que ceux-ci évoluent avec le temps et la maturité du projet.

Plusieurs réflexions personnelles, rencontres et histoires d’entrepreneurs m’ont amené à me poser la question du « cycle de vie de l’entrepreneur ». Au niveau perso, je me suis toujours senti mal une fois l’offre mise au point et le modèle trouvé, au moment du passage à l’industrialisation. Une perte d’intérêt pour les phases suivantes m’a fait me poser la question de ma place dans une création ou dans un projet, pour me rendre compte que les qualités requises évoluent avec le temps. Récemment, en discutant avec des VCs, j’ai appris que plus de 80% des fondateurs de startups ne « survivaient » pas au 2ème ou 3ème tour de levée de fonds, et étaient remplacés par d’autres acteurs.

Quand on y pense, ce n’est pas du tout pareil de créer, faire grandir puis gérer une entreprise, et les qualités en jeu évoluent. Normal donc de changer les gens, si les gens n’arrivent pas, eux, à changer. Dans certains cas, c’est brutal, dans d’autres, pleinement assumé. mais quoi qu’il en soit, l’entreprise demande des hommes capables de mener les luttes nécessaires.

Voilà pourquoi je distingue aujourd’hui 4 phases dans la création, demandant 4 types d’entrepreneurs (ok, cela ne s’applique pas forcément aux projets « techno », vous avez l’habitude avec moi) :

  1. L’inventeur visionnaire : il amène la première idée, construit son équipe autour d’une volonté commune de partir de zéro, met au point son produit et trouve son marché.
  2. Le patron vendeur : il courre la France pour nouer des partenariats, convaincre des prospects, faire grimper la barre des ventes mensuelles, consolide les équipes avec un fort focus sur le CA.
  3. Le manager développeur : assis dans son bureau ou en RP, il met en place les premiers process et introduit quelques notions de contrôle de gestion. Il lance des offres dans de nouveaux secteurs, diversifie les clients, recherche de l’argent pour lancer de nouveaux projets. Gros renforcement des équipes également.
  4. Le gestionnaire : l’entreprise a bien grossi, il faut maintenant gagner en rentabilité et s’asseoir sur ses acquis. Un peu moins de créativité, les projets sont lancés après mure réflexion (et analyse excellienne).

Je pense qu’en sachant bien s’entourer, et en acceptant de se consacrer aux tâches sur lesquelles il excelle, l’entrepreneur peut durer dans une entreprise. Même si je pense qu’il est difficile de faire plus de 2 des 4 phases…

Et vous, vous en pensez quoi ? Vous voyez d’autres phases ? Vous vous situez où ?

[Photo Flickr : AlexPears]