YesCamp

Samedi, j’ai eu le plaisir de me rendre au yes-camp (comprenez débat entre jeunes entrepreneurs) organisé conjointement par le medef et lance-toi.com. Au programme, 4 heures d’échange entre près de 130 jeunes entrepreneurs, étudiants et futurs créateurs d’entreprise.

J’ai participé à 2 discussions et en ai animé une; qui est sans doute celle qui a connu le moins de succès de l’après-midi :)

  • « Apprendre en tombant » proposé par Raphaël Labbé, où nous avons échangés sur le fait d’apprendre de ses erreurs et sur la perception de l’échec en France. Je suis toujours très remonté quand j’entends des trucs du genre « En France lorsque tu te plantes tu es finis ». C’est complètement faux, il suffit d’arriver à montrer qu’on a compris ses erreurs, qu’on s’est remis en cause et qu’on a grandi grâce à l’expérience même douloureuse. Très bonne idée en conclusion en proposant de rajouter aux CV une partie « mes échecs », je pense même que ce devrait être la première rubrique, ou alors avoir un point « échecs » en dessous de chaque expérience pro.
  • « Entrepreneur : un métier de mecs ? » que j’avais proposé. Je suis assez surpris en effet de ne pas voir beaucoup de filles créer, alors que lorsqu’elles se lancent elles ont de jolies réussites. Le groupe a bien échangé, notamment sur l’instinct grégaire des hommes et à leur plus faible perception du risque. Les filles auraient-elles besoin d’une plus grande sécurité ? Question de longue haleine, mais qui me travaille depuis longtemps et j’avoue que je n’ai pas encore trouvé de réponses satisfaisantes !
  • « L’importance du réseau » animé par Hugues de Revel et Guillaume Alonso. Peut-être l’un des sessions où les participants ont le plus participé, montrant l’intérêt du sujet. Je ferai un post là-dessus dans quelques jours d’ailleurs. Le réseau est perçu comme très important lors d’une création, et qu’il faut d’abord donner avant de recevoir. Quelques bonnes pratiques ont émergé : créer un blog pour se poser comme expert, interviewer d’autres personnes pour entrer en contact avec elles, se faire recommander par des gens qu’on connaît déjà, s’intéresser aux autres en règle générale.
  • L’organisation a été excellente et c’est toujours très enthousiasmant de rencontrer autant de dynamisme au m² :) En revanche, je déplore toujours dans ce genre d’événements la « trop » grande présence de projets web, c’est à croire que les jeunes ne créent « que » des services Internet. Je sais qu’il y a forcément un biais puisque que genre d’événement s’organise par le web, vient des communautés web, et s’adresse aux jeunes qui sont mécaniquement plus portés sur des métiers peu gourmands en capital et collant à nos habitudes (digital natives), mais quand même, je trouve ça dommage pour l’ouverture. peut-être l’occasion d’une prochaine édition offrant plus de « mixité entrepreneuriale » ?

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  1. J’ai déjà frôlé la faillite avec une autre entreprise et comme tu dis les erreurs doivent servir à avancer. Mais malgré tu fais quand même l’objet d’un « étiquetage » qui te suit partout et qui ferme de nombreuses portes. La semaine dernière mon commissaire aux comptes me disait voir trop d’entrepreneur reproduirent leurs erreurs (ouf je n’étais pas concerné).

  2. Je voulais rebondir sur l’acceptation de l’échec.
    Je crois que pour certains, l’échec est encore synonyme d’incompétence. Par exemple, Stéphane Roussel, DRH de SFR, évoquait, lors de la Conférence Anuelle des Entrepreneurs, le fait que si un candidat présentait un CV comprenant un echec sur un projet d’entreprise qui lui paraissait « sans difficulté », cette partie du CV aurait un impact négatif sur son jugement.
    Je suis d’accord qu’il faut savoir expliquer son échec pour vraiment le valoriser, mais je pense que ce temoignage est symptomatique de l’attitude française: un échec n’est accepté que si il n’est qu’un accident non responsable de la part de l’entrepreneur.

  3. Merci beaucoup. Le sujet qui soulève beaucoup d’enthousiasme mériterait d’etre approfondi. J’aurais bien aimé trouvé le temps d’écrire qq chose de plus dense (mon résumé était un peu synthètique et avec pas mal de coquilles) car il y a vraiment un interet pour la question.

    En tout cas merci pour ce retour, c’est totalement dans cette idée que je l’ai fait.

  4. My pleasure :)

  5. Bon, je me décide à commenter cet article.
    – Pour l’échec, je suis d’accord avec tout ce qui a été dit, en France c’est très dur de survivre ‘socialement » à un échec et continuer à entreprendre (trouver des appuis). On fait d’ailleurs souvent la comparaison avec les Etats-Unis où là-bas quelqu’un peut échouer, être sur la sellette avec sa maison à vendre, et retomber sur ses pieds en créant à nouveau. En comparaison, les américains sont aussi beaucoup plus enclins à « recommencer » une vie après un déménagement, ce qui se fait rarement en France. Et pour l’idée d’une ligne « échec » sur son CV, je suis totalement pour, mais encore faudrait-il que j’en ai vécu un :)
    – Un métier de mec, no comment, mais il y a des femmes qui ont très bien réussies, par exemple Catherine Barba, pionnière du web avec Cashstore (on en entend parlé en ce moment d’ailleurs avec le Cyber Monday)
    – Enfin concernant l’importante du réseau, je ne peux être que d’accord, un bon réseau offre des opportunités énormes, alors réseautons !

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