Une bonne discussion ce midi sous le beau soleil lyonnais (réunion de travail pour Blend, conférence à laquelle je vous invite vivement à participer les 1er et 2 octobre prochains) avec des entrepreneurs nous a fait nous rêver en « politiques », en tout cas à l’échelon local… « Maire », voilà qui en apparence est un chouette métier : bâtir une ville, lancer des projets, tout ça tout ça…

Pour notre génération (nous avons tous la trentaine), évidemment, être maire c’est jouer à SimCity. En tout cas, lorsque l’on est entrepreneur et qu’effectivement le côté « bâtisseur » est très important à nos yeux.

Sauf que, voilà, SimCity est un jeu et qu’il est bien éloigné de la réalité – ce qui montre sûrement à sa manière l’éloignement aujourd’hui entre les entrepreneurs et le monde politique, ou l’inverse – et ce malgré les dernières annonces en matière d’encouragement à l’esprit d’initiative.

Si SimCity était la réalité, on ne pourrait en effet pas créer une école d’un simple clic de souris… cela prendrait des dizaines de consultations, de réunions, de réunions publiques, de manifestations d’opposants, de dossiers administratifs, de demandes de financements, d’attribution des marché publics, de retards de production, de derniers rebondissements suite à des normes de sécurités qui ont évolué entre temps (les extincteurs doivent être placés à une certaine distance des fenêtres, par exemple), puis de calendrier politique pas complètement coordonné…

Ce n’est là qu’un exemple, évidemment.

En fait, et c’est ce qui explique sûrement pourquoi il n’y a pas plus (et c’est bien dommage) d’entrepreneurs en politique, en-dehors des aficionados de SimCity, lorsque l’on aime *faire* les choses, l’entreprise est tout de même la meilleure place possible et imaginable. Certes, les premiers pas peuvent être – et sont – douloureux. Certes il y a des risques. Certes le « coût » social est parfois élevé. Mais la satisfaction d’avoir les manettes (et de voir qu’elles répondent !) est telle que c’est bien cela qui explique qu’on continue et qu’on est fier de notre métier. Et que l’on se tient éloigné de la politique, malgré parfois les tentations de se dire que notre talent y serait sûrement bien utile.

C’est aussi ce qui explique que bien des patrons entrepreneurs ont un comportement très humain, long terme,  et ne sont pas tant que cela motivés par l’appât du gain… C’est parce qu’au fond d’eux sommeille le maire de SimCity…