Déclaration d’amour aux entrepreneurs : les points concernés… et la suite…

Une année de crise, de chômage, d’erreurs maladroites, et de mesurettes mal expliquées et pas concertées pour que l’on se rende compte de la place primordiale des entrepreneurs dans ce pays. Pas tant que les années précédentes aient franchement été mieux, mais il semblerait qu’il y ait désormais un cycle réglementaire de 5 ans pour pousser à la création d’entreprise : 2003 avec les lois Dutreil (simplification administrative, pas de capital social minimum, …) puis en 2008 avec l’auto-entrepreneur (capacité pour chacun d’avoir son petit business de manière très (?!) simple). 2013 pourrait donc bien être l’année d’or pour les entrepreneurs, avec des mesures qui ne s’arrêtent pas à une simple réécriture à la marge. De là à dire que c’est suffisant, loin s’en faut, et l’on ne peut qu’appeler des nos vœux que la mécanique se poursuive au-delà de ces quelques points remontés des assises de l’entrepreneuriat ! Maintenant que l’on s’est mis debout, il faut avancer :)

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  • Simplification du système de taxation des plus-values : outre le côté « simplification » qu’on ne peut qu’aimer, la mesure essaie un peu plus de faire preuve de bon sens, protégeant les entrepreneurs « long-terme » et ceux qui vendent pour partir à la retraite.
  • L’entrepreneuriat au collège : forcément ce point est l’un de ceux qui me plaît le plus, depuis 7 ans que j’essaie de faire bouger les choses avec Lucy&Valentin, avec près de 200.000 élèves sensibilisés à ce jour (oui, l’équivalent de 6000 et quelques classes :) ). Si quelqu’un au gouvernement me lit (ou que vous y avez vos entrées), pourquoi ne pas généraliser cette approche qui a fait ses preuves ?
    J’en profite ici pour trouver un peu dommage la réaction de ce responsable d’un syndicat d’enseignant (entendue ce matin sur france Info – il était de l’UNSA je crois) qui, quelques heures après les annonces s’opposait déjà à cette « matière », dont « il ne concevait même pas bien les contours », alors « qu’une réforme a déjà eu lieu ces derniers mois ». Voilà une façon optimiste, positive et constructive d’accueillir la nouvelle :)
  • L’entrepreneuriat dans l’enseignement supérieur : comprendre « à l’université » et dans les formations courtes car il faut bien avouer que bon nombre d’écoles n’ont pas attendu que 350 personnes s’assoient autour d’une table pour en saisir l’impérieuse nécessité de cette « matière » à la fois dans comme compétence transversale pour les futurs jeunes professionnels, et comme débouché potentiel pour ceux-ci.
  • Le statut d’entrepreneur étudiant : ENFIN !!!!! Je me souviens qu’en 2003 à l’occasion d’un déjeuner avec Renaud Dutreil (je précise que nous étions plus de 120, et les étudiants relégués à la table n° 13 au fond de la salle – c’est ça les déjeuners intimistes :) ), quelques compères étudiants entrepreneurs et moi avions remonté ce point en disant qu’en plus de devoir mentir à notre banquier pour récupérer sous forme de prêt étudiant les 5 ou 6000€ nécessaires pour se lancer, nous n’avions aucune case à cocher dans les papiers administratifs, si ce n’est le combo « étudiant + chômeur + créateur d’entreprise » mais ne donnant droit à aucune couverture sociale…
  • Le Visa Entrepreneurs : là encore, réparation d’une énorme injustice que les lois Guéant avaient fini de creuser. Bon, alors il va falloir maintenant prouver que la France est un pays accueillant pour le business et pas seulement pour les démarches à la préfecture :) Parce que n’est pas le visa qui attire, ce sont les écosystèmes, les autres entrepreneurs, la capacité à vite grandir…
  • Fin de l’indicateur Banque de France après la première faillite : enfin, le marquage au fer rouge prend fin. Pas mal de copains ont du boire un coup hier :)
  • Des incubateurs à l’étranger pour les entreprises françaises souhaitant se développer : voilà une bonne idée, bon courage pour l’implémentation :p on en reparle bientôt !
  • Prises de participation facilitées par les grands groupes dans les PME innovantes : la démarche est intéressante tant il est vrai que l’on manque de partenariats et de rachats de startups par les grandes entreprises. Espérons que l’incitation fiscale (car c’est de cela qu’il s’agit, uniquement, pour le moment), mais je ne pense pas que cela fasse changer les esprits des dirigeants des grandes entreprises, et malheureusement sur le plan concret il va rester difficile pour gros et petits de se parler de manière satisfaisante…
  • Tout un tas de choses autour du statut de JEI, de la mobilisation d’épargne pour les PME et startups, … et un push assez fort sur le crowdfunding (sans qu’aucune mesure n’ait été annoncée), qui est un peu du marketing puisque cela ne coûte rien à l’Etat et que par essence ça marche en jouant sur le nombre et l’action individuelle. C’est assez rigolo à ce titre de voir l’évolution des politiques (ou des dogmes politiques) pour finalement voir que le format le plus proche d’un marché 100% libéral avec concurrence pure et parfaite et loi de l’offre et de la demande soit poussé par un gouvernement de gauche :)

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Et vous, que retenez-vous de ces mesures ? Ça va dans le bon sens ? Fleur Pellerin est notre amie à nouveau ?

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  1. Oui ça va dans le bon sens, mais il est dommage de sacrifier (je sais j’y vais un peu fort) les retraités pour favoriser les startups (et je dis ça en étant fondateur de startup) : jusqu’à présent un départ à la retraite était exonéré de taxation sur les plus-values, alors que là il va devoir payer 23,5%…
    Et comme le nombre de départs à la retraite est bien supérieur au nombre de startups, on voit tout de suite comment l’équilibre a été négocié par les « pigeons ».
    C’est quand même un peu dommage, et je pense à tous les artisans, patrons de petites PME/TPE, qui vont se voir impactés lourdement alors qu’ils n’ont rien demandé à personne.

    • En effet, à voir quel effet sur toutes les « autres » entreprises – mais normalement il s’agira d’entreprises plus anciennement créées, donc l’abattement sera maximal non ?

    • Erreur : Ceux qui partent à la retraite bénéficieront de l’abattement de 85% avec une franchise d’impôts de 500 000€, comme les JEI.

      Les autres bénéficieront d’un abattement de 50% au bout de 2 ans et 65% à 8 ans.

  2. Merci Guilhem pour cet article détaillé,
    Je me demande bien ce qui se passe dans la tête de nos gouvernants schizophrènes…
    disons que ces mesures sont bonnes à prendre 😉
    Bon courage à tous les entrepreneurs !

  3. Ouais on n’y est pas encore mais ça progresse… je suppose que le candidat-président Hollande n’a pas voulu revenir sur son non-sens économique de considérer la plus-value comme un revenu.

    Néanmoins, cela ne fait que revenir sur la situation pré-PLF 2013 (plus ou moins), il reste toujours à appliquer CSG, RDS etc… sur la plus-value ce qui augmente sensiblement la facture ! En outre, des problèmes de fond de toute entreprise ne sont pas toujours pas abordé comme tout ce qui concerne le « social » (droit du travail et charges sociales) et imposition sur les dividendes mais, il n’est aucun politique (de gauche ou de droite) pour oser toucher à cela de toute façon…

    Conclusion : est-ce que cela empêchera les entrepreneurs de continuer à quitter la France ? Je ne suis pas sûr, en revanche, ça les retiendra sans doute un peu plus longtemps sur le territoire avant de faire leurs bagages…

  4. Ce sont de très bonnes choses mais est on allé au fond des choses ou a t’on donner du grain aux pigeons ?

    L’incubateur à l’étranger c’est pour conserver les impôts en France ?

    Wilfrid

    • Hello,
      Je pense que la réflexion est peut-être celle-ci, mais je pense surtout que c’est la prise de conscience qu’aujourd’hui, on n’arrive pas à faire grandir nos boites à l’étranger, ou pas suffisamment… et que c’est vraiment une étape importante !

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