[Série d’articles réalisés dans le cadre de la conférence Next12 à Berlin]
A Berlin, on a bien compris que le grand jeu des startups consistait à faire grandir les startups et à les internationaliser. Il existe aujourd’hui une palanquée d’accélérateurs qui se sont montés sur le modèle de Rocket Internet (des frères Samwer), et qui voient les choses en grand (comparativement à la France, en terme de moyens et d’ambition des projets portés dans l’accélérateur). Notons par exemple Team Europe ou Project-A. Et le principe d’internationalisation est toujours le même : lancer vite en Allemagne, puis trouver – tout aussi rapidement – des entrepreneurs qui dupliquent le modèle (comme une forme de master franchise, mais dans le web) dans plusieurs pays en parallèle.
Et pour enfoncer le clou dans l’impression que Berlin est en train de prendre une longueur d’avance sur quelques autres villes européennes, Deutsche Telekom a profité de la conférence pour annoncer le lancement de HubRaum, son accélérateur de startups, avec une vraie envie de mettre le paquet au niveau financement et accélération de la commercialisation. A voir dans le temps donc, surtout lorsque l’on connaît la réussite « modérée » des « opérateurs historiques » en la matière…
Quoi qu’il en soit, c’est dans une ambiance un peu euphorique que se tenait ainsi le premier panel « startup » de la conférence, modéré par Mikkel Svane (fondateur et CEO de Zendesk), en compagnie de Thomas Grüderich (TestCloud), Carsten Steffen (ApplaudTo), Nate Elliot (Forrester Research), Maks Giordano (Nunatak Group) et Felix Petersen (Amen) – ce dernier ayant ma préférence pour son franc-parler tout au long de la table-ronde (et sa moustache)
Dans ce premier panel donc, le « crowdsomething » était à l’honneur, clairement ! plein d’idées business autour de l’utilisation des « masses » (sorry, c’est moche, mais bon, ça veut bien dire ce que ça veut dire)… C’est la preuve, d’après moi que :
- la technologie est acceptée par leplus grand nombre et qu’il est désormais possible qu’un nombre massif de personnes passent de simplesconsommateurs (de services, de contenus, …) au rôle de producteurs !
- de plus en plus de business sont mieux faits parla foule, grâce à un bon contrôle (et encore une fois grâce aux technos qui le rendent possibles et automatisable).
Bien ancrées dans ce « trend », les deux startups « cool » découvertes et rencontrées ce matin :
- TestCloud : une startup qui crowdsource le test decode : les testeurs testent (yeah !) avec leur propre matériel, dans de vraies conditions.
- Amen : Mobile App assez intéressante. Elle consiste à recueillir, par la voix, les avis des utilisateurs avec unestructure toujours identique « …. is the best … in … « , comme par exemple « Lyon is the best city to found a startup inEurope ». Les autres utilisateurs peuvent dire « Amen » pour montrer leur accord.
Pêles-mêles, car notées sans accès web et sans prise de courant – sûrement le seul point noir de la matinée – voiciquelques citations sympa, piquées à droite et à gauche :
Le vrai moteur de l’entrepreneur, ce n’est pas de vouloir gagner beaucoup d’argent, ou construire le prochain Google.C’est de s’attaquer à un gros besoin.
Le coût pour lancer une compagnie a baissé jusqu’à zéro euro. Pour réussir, c’est une autre question… et il faut de plusen plus d’argent pour cela.
Ce sont aujourd’hui les petits détails qui font la différence entre un service qui reste et devient une habitude pour sesutilisateurs, et les services qui disparaissent rapidement, même après avoir été essayés par beaucoup d’utilisateurs. Il ne faut pas confondre la vraie utilisation, pérenne, avec le ‘hype’.
Une startup, c’est comme une formule chimique : il y a plein de petits ingrédients qu’il faut identifier, connaître, affiner,tester encore et encore.
Beaucoup trop d’entrepreneurs ont le réflexe reptilien d’ajouter ‘encore une fonctionnalité’ avant d’accepter de lancer.
Il ne sert à rien de se lancer sur plusieurs plateformes en même temps, ou dans plusieurs pays en même temps. Il fautd’abord trouver ce qui marche avant d’essayer de reproduire ailleurs.
Pour construire un service b2c qui puisse grandir, il faut d’abord qu’il soit simple, qu’il soit fun, et qu’il soit élégant. Lebusiness-model ne peut venir qu’ensuite.
Il est très compliqué pour une startup de grandir vite dans une zone géographique où il n’y a pas de grandesentreprises technologiques : cela est trop dur de recruter ensuite des talents qui ont l’expérience de la croissancerapide d’une entreprise, des processus à mettre en place, …
Et celle-ci, assez magistrale :
C’est génial, il y a plein de startups. Tout le monde veut créer, rejoindre ou investir dansune startup. Mais soyons francs : il y a aussi beaucoup de merdes !
Allez, c’est tout pour le moment !!
Vous pouvez aussi suivre le streaming (de la plénière) ici !