Oh les filles, oh les filles…

Bon, 8 mars oblige, parlons meufs (même si c’est *aussi* la journée de la paix – ce post ne me fera pas l’avoir, je sens :)

voilà un phénomène déjà assez vieux, mais qui fait tâche d’huile au point que j’aimerais passer le balais une fois pour toute dessus : les filles qui créent des boîtes ressentent le moyen impérieux de se retrouver entre elles.

En soit, ce n’est pas vraiment un souci, c’est même plutôt cool. Le seul truc, c’est qu’on est un peu jaloux : on n’a pas vraiment de club pour nous, les hommes. Pas un panel de conférence qui n’est sa touche féminine, au choix et pour ne citer qu’elles : Catherine Barba, Céline Lazorthes, Emilie Gobin, Lara Rouyrès, Orianne Garcia, Margaux Pelen, Sandra Legrand, Stéphanie Pelaprat, le bataillon des Mompreneurs et Anne-Laure Contanza en tête, etc. Non, pas moyen d’être peinards, entre hommes, pour vraiment parler business (déjà qu’on nous a supprimé le cigare lors des réunions…).

Heeeeeeelp

Le pire, c’est qu’elle pénètrent maintenant, du haut de leurs escarpins, toutes les dimensions de l’entrepreneuriat, de l’investissement (Femmes Business Angels, que des femmes qui ont de l’argent et qui refusent la présence d’un membre masculin parmi elles – « mais elles acceptent quand même les projets portés par un homme » – ouf !) au sacro-saint concours de pitch avec la sulfureuse « lady pitch night » à venir, en passant même par les incubateurs (Paris Pionnières)… On croit rêver.

Le pire du pire, c’est qu’elles envahissent aussi le net. , , , , , , , , ou encore , par exemple, sur les quelques premiers résultats qui apparaissent. Heureusement, la pub Meetic vient à notre secours cliquesque pour nous proposer un accès à des femmes célibataires (entreprenantes, sûrement, celles-là).

On peut quand même trouver quelques petits clins d’oeil sympas qui peuvent nous laisser une petite chance : comme à la ville, les filles sont indécises (entrepreneure ? entrepreneuse ?), se chamaillent (GirlsInTech ? GirlzInWeb ?), perte de l’argument de la différence de salaire (je ne vois pas comment elles pourraient moins se payer que nous quand nous ne nous payons pas – au début – et qu’ensuite nous décidons de notre salaire – ah ah !!)…

Bref, autant profiter de la journée qui nous est offerte, une fois l’an, pour faire entendre notre voix et demander, nous aussi l’égalité de traitement : oui, nous voulons un club d’entrepreneurs (Boys In Tech, par exemple), un club d’investisseurs (Les Mecs Business-Angels, MBA, on prend), une version de StartInParis « Boyz Only » où l’on puisse être un minimum macho dans les pitchs – et dans les commentaires), et bien sûr des conférences rien qu’à notre honneur (qui ne soit pas la FailConf, où là ok il n’y a quasi que des mecs, on doit avoir un don pour ça).

Allez les filles, chiches de nous laisser avoir notre petit espace de liberté aussi ?

 

 

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  1. Bonjour Guilhem,
    la coutume ayant l’air d’être le tutoiement sur ce blog je me permettrais de te tutoyer.

    Alors voilà, j’aime te suivre et lire tes posts, que je trouve ouverts et intelligents… Mais là je dois intervenir et jouer le rôle de contradicteur au nom de la gent féminine qui entreprend !

    Tous les hommes que je côtoie, y compris mes 2 supers associés me pose la question : « Mais à quoi ça sert de faire partie d’Action’elles ? » (Association d’accompagnement des entrepreneurES). et visiblement tu te poses la même question, allant même jusqu’à renverser le constat fait par les femmes en disant : « elles créent des sectes d’entrepreneures interdites aux hommes » (bon d’accord je caricature un peu).

    En lisant ce billet je me suis dit : « ils ne peuvent pas comprendre car ils ne vivent pas ce que l’on subit au quotidien »… Ah, comme il est difficile pour les hommes et les femmes de se comprendre !

    Alors je vais t’expliquer. Tu déplores le fait que vous n’ayez pas de clubs à vous, les hommes. FAUX ! Vous représentez 70% des entrepreneurs, et vous dominez le monde économique depuis des milliers d’années = conclusion : à la base les cercles, clubs et autres réseaux SONT masculins. Et certains le sont encore exclusivement, même si la règle n’est qu’implicite.
    Donc lorsque nous arrivons dans de tels cercles, nous sommes toujours en minorité. Soit en proie à l’indifférence ou au mépris des machos, soit dans l’impossibilité de faire entendre notre petite voix fluette au milieu de tous ces mâles dominants économiques.

    Donc, pour ne pas être en minorité tout le temps, nous nous sommes regroupées dans des cercles où nous sommes en majorité ! Ça nous permet de souffler de temps en temps, et de parler de nos entreprises sans être obligées d’en faire plus. Car les femmes étant moins considérées, elles doivent en faire plus pour convaincre de leur réussite au milieu des hommes. Cela nous redonne force et motivation pour aller de l’avant ! Voilà le pourquoi du comment.

    Alors bien sûr ce que je dis est très généraliste et il faut le nuancer, car tous les hommes ne nous voient pas comme des sous-entrepreneurs, et toutes les femmes ne ressentent pas ce besoin de se retrouver entre elles.

    Moi-même j’aime beaucoup travailler avec des hommes, la complémentarité est notre plus grande force. Mais j’avoue que de temps en temps, parler business sans avoir l’impression d’être jugée parce qu’on a un peu peur de décrocher son téléphone pour faire de la prospection, ça fait du bien.

    Rien de personnel dans tout cela bien sûr ! J’espère juste avoir réussi à faire comprendre aux hommes que nous regrouper, c’est un moyen de prendre notre place dans ce monde économique impitoyable.

  2. On n’est pas toutes fans des événements ou associations « girls only », Guilhem !
    Je pense que ce n’est pas le meilleur moyen de faire valoir la cause féminine.
    Les inégalités sont réelles (et les blagues sexistes aussi ;), et n’oublions pas que nous en prenons deux fois plus aujourd’hui !), mais je préfère mépriser ceux qui les véhiculent (pas les blagues, certaines sont drôles) que m’élever contre eux, ce qui les braquerait encore plus.

  3. Et oui très juste pour toutes celles qui pestent (et elle ont raisons) contre les différences de salaires entre les hommes et les femmes, dans le monde de l’entrepreneuriat au moins il n’y en a pas :)

  4. Je trouve en effet assez triste qu’elles aient besoin de se rassembler pour pouvoir exister. Mais c’est parce que le plafond de verre existe bien.
    Quant au type de métier dans lequel je suis, c’est plus triste encore. Les vannes sexistes et phallocrates sont légion, en directe relation avec la proportion de femmes qui font du développement. J’en ai presque honte. Et non, pas besoin d’être dans un club d’investisseurs « men only » pour entendre des commentaires machos.

  5. Moi j’adooore

  6. hehe, si tu écris ce billet, c’est que la journée de la femme et les réseaux féminins ont bien réussi ! :)

    par contre, oui, nous voyons plein de femmes entrepreneurs dans les conférences, mais trouve-moi l’équivalent de Marc Simoncini, Xavier Niel, Jacques-Antoine Granjon, PKM, etc. Oui, Natalie Massenet…et ensuite ? Nous avons encore du boulot à faire :)

  7. Mouai…
    et qui qui va s’occuper des enfants si elles se mettent à entreprendre ????
    Sans compter qu’on va finir par bouffer que du surgelé avec ces utopies révolutionnaires. Déjà que les premières années d’entrepreneuriat nous font passer de « pates aux pates » à « pates au beurre » puis « pates au beure ET lardon »… si les principales ressources décident de rêver liberté…ben on est pas arrivé.
    A moins d’entreprendre en femme de ménage, là ça peut être utile oui, puis pas de pb de compétence ni de pseudo complexe avec les hommes. Mais bon, entre nous, avait on besoin de tant de bruit pour ça ?

  8. Allez, un peu de démago en ces temps de campagne électorale.
    Vive la mixité, notamment dans les créations d’entreprise.
    Cordialement.
    Patrick

  9. J’aime le ton décalé, bravo! le bon vieux club anglais, interdit aux femmes, avec des canapés chesterfields, un bon whisky voilà la vrais vie!! :=)

    le monde superficiel de la cosmétique est on ne peu plus féminin et quand on a du poil aux pattes il faut savoir faire preuve de diplomatie et d’écoute, même si j’ai parfois l’impression que les hautes fréquences sont difficiles à capter par une oreille masculine:=)

  10. Bravo ! J’adore le ton décalé =]
    Je pense en effet qu’il n’y a aucune raison que les hommes ne puissent pas avoir leurs propres clubs aussi. Si les femmes éprouvent ce besoin, pourquoi les hommes ne l’éprouveraient-ils pas aussi ?

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