Le bon moment…

Dans mes diverses activités et rencontres, je suis amené à souvent répondre à cette question (sans jamais vraiment y parvenir, d’ailleurs) : quand faut-il créer son entreprise ? Quel est le meilleur moment pour se lancer ?

Ma réponse « classique » est de dire que créer sa boite, c’est comme une envie de pisser : quand on a envie, on pisse. Le bon moment ne se déciderait donc pas, il se sentirait. Que l’on soit encore étudiant, tout juste diplômé, avec quelques années d’expérience en grand groupe ou en pme (ou même dans la fonction publique, hein), à 40 ans, à quelques années avant ou après la retraite… Avec le statut de l’auto-entrepreneur, en plus, on voit bien que n’importe qui à n’importe quel âge peut changer sa façon de travailler et passer sur un mode plus entrepreneur.

La vraie réflexion, en fait, ce n’est pas celle du bon moment : ce n’est en effet JAMAIS le bon moment. Et ce parce que la plupart des gens qui posent la question sont en plein doute : ils hésitent, ils doivent prendre une décisions. La création n’est jamais un acte par défaut (sauf dans de rares cas mais c’est très minime), une obligation vitale. Avoir un boulot qui paie les emprunts et les factures, oui, ça peut être une obligation.

Il y aura toujours une offre d’emploi, des études à finir, une famille à élever, une maison à construire, une voiture à changer, un voyage à faire. Forcément, il y a un sacrifice dans l’acte de se lancer, qui est d’ailleurs un acte de foi.C’est pour cela aussi qu’une fois le choix effectuer, la plupart des gens ressentent une période de légèreté : leur choix est assumé, ils larguent les amarres, et entament une nouvelle phase de leur vie.

Par ricochet, donc, c’est TOUJOURS le BON moment pour se lancer.

Et vous, qu’est-ce qui vous retient de vous lancer// qu’est-ce qui vous a poussé à le faire ?

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  1. Mes 2 centimes : Pour certain, j’ai créé au plus mauvais moment, 37 ans, titulaire dans une chambre de commerce (proche fonctionnaire), deux enfants qui ferons des études supérieures dans quelques années, une maison (et une voiture) à rembourser… et donc des besoins financiers par vraiment « modeste »

    Mais d’un autre coté : je crée quand je ne suis pas obligé de le faire, au top en terme de maturité professionnelle, avec l’expérience adaptée, avec le réseau, donc à mon avis, dans les meilleures conditions !

    Effectivement, c’est toujours le bon moment. De toute façon, il y a toujours des contraintes à gérer.

  2. C’est tellement vrai…

    Difficile de se dire que c’est le bon moment, surtout quand on a un boulot qui paye bien…

    Pour ma part, c’est beaucoup de soutien moral coté famille, et l’envie de ne pas passer à coté de quelque chose dans ma vie professionnelle (et de profiter du fait que je n’ai pas encore crédit / enfants / voiture break / chien à assumer).

  3. Mathieu Lemaire

    29 octobre 2009 at 16:19

    Je me suis lancé il y a 2 semaines, après avoir hésité pendant 2 ans… Et c’est exact, pendant ces 2 ans ce n’était jamais le bon moment – et pourtant j’avais tout du candidat idéal : célibataire, sorti tout frais de l’école, une idée sympa dans les cartons, un associé… etc.

    Au final c’est un déclic, ou un pur coup de chance qui m’a décidé : ma boîte a fait un plan social et là je n’ai pas hésité une seconde :).

    Je ne regrette malgré tout pas les 2 ans d’hésitation : mon idée avait entre temps muri, et moi même j’ai considérablement appris. Mais sans ce plan social… eh bien je ne lirai sûrement pas votre blog (que je trouve fantastique d’ailleurs, bravo !)

    Mathieu

  4. Avec mes potes, on s’est lancé dans la création d’entreprise avant même de sortir d’école d’ingé. Pour notre stage de troisième
    année. (pour être exact on est d’abord passé par
    un incubateur).

    Pour plusieurs personnes de notre entourage, ce n’était
    pas le bon moment. Aucune vraie expérience, pas un rond,
    pas de réseau professionnel.

    Pour nous c’était le bon moment. des idées, de projets, peu
    de dépenses (les patates et les pates, on connaissait), une
    envie d’en découdre.

    5 ans après, alors que l’on finit notre 4ieme année de jeune
    entreprise, je ne regrette rien, bien au contraire.

    En fait je pense que tu as raison, c’est toujours ou jamais
    le bon moment. Ca dépend simplement de son envie.

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