Ça ne marchera jamais !

Créer son entreprise, c’est (presque) comme le loto : les chances de gagner le gros lot sont très minces. Mais finalement, ce n’est pas vraiment pour ça qu’on le fait : c’est bien plus pour la sensation que cela procure. C’est donc bien dans le fait de créer, dans le processus même, que réside la plus grande partie du plaisir. Contrairement au loto, par contre, créer sa boite est loin d’être facile : préparez-vous à remonter vos manches et à fournir de l’huile de coude.

Quand on crée sa boite, donc, il y a pas mal de chance (en fait, environ 1 sur 2) que ça ne marche pas comme l’on souhaite. D’où la réaction normale de certains, qui disent à l’envi que « ça ne marchera jamais ». Il n’est pas vraiment possible de répondre à cette objection (autrement que par un grand éclat de rire, ou par une bonne claque…) tout en étant constructif. En revanche, il est possible d’éviter certaines des grandes erreurs qui font qu’effectivement, ça ne marchera jamais…

  • Être trop auto-centré
    Vous parlez de votre service ou produit, de comment il est tellement meilleur que les concurrents (quand il en a !), de la beauté de la technologie… bref, c’est sûr que tout le monde va se l’arracher ! Par contre, vous oubliez allègrement de parler des gens qui vont l’utiliser et sortir leur porte-monnaie pour devenir des CLIENTS !
  • Viser un énorme marché
    Allez, hop, si seulement 1 personne sur 1000 achète mon produit, sur ce secteur [XXX] super porteur (+16% de crois sance annuelle, 2,1 milliards d’euros en 2011), je serai méga riche. Et franchement, ce n’est sûrement pas très compliqué de prendre ne serait-ce qu’1% de ce marché ! Non non, pas compliqué du tout…
  • Vivre dans excel
    Mais si vous en connaissez aussi ! C’est vrai qu’à force de jouer de la cellule et de la formule, c’est assez facile de prouver tout et n’importe quoi. Certains se cachent donc derrière cet exercice (important mais pas nécessaire) pour inventer une vraie entreprise virtuelle. Souvent, ça ne fonctionne pas comme ça et aucun chiffre ne se confirme dans la vraie vie…
  • Surestimer l’équipe
    Equipe confirmée, complémentaire, entente parfaite, a déjà travaillé 6 mois ensemble… Encore une fois, sur le papier, tout va bien et personne ne manque. Sauf que quand vient l’épreuve du feu, finalement… Mieux vaux encore une équipe consciente de ses manques et qui fait tout pour les combler le plus rapidement possible ! Et aussi une bonne communication pour clarifier la situation de chacun !
  • Se croire au Pays des Merveilles
    Certains ont un super plan A. Et pas de plan B. Hors, on ne le répétera jamais assez, mais rien ne se passe jamais comme prévu en création d’entreprise (d’ailleurs, c’en est presque décourageant d’essayer). Il faut donc être bien conscient des risques, ne serait-ce que pour commencer à songer à des plans B, C, … au cas où ça tourne mal. Le pire n’est pas d’avoir un accident, c’est d’être pris de court lorsqu’il se produit.
  • Mettre la charrue avant les boeufs
    J’ai déjà rencontré plein de super beaux business, bien pensés, élégants dans leur réflexion, à la stratégie adaptée… mais pour le second temps de développement. Avant d’avoir 200 clients, c’est bien d’en avoir 1, puis 2, etc.

Et vous, c’est quoi LA règle de bon sens ou qui vous guide pour éviter les gros accidents de parcours ?
[Photo : Amin Tabrizi]

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  1. Rien n’est jamais acquis… tout reste à inventer 😉

  2. Avoir du temps, ne pas imaginer que du jour au lendemain l’argent vous sourit. Pouvoir faire les choses sereinement.

  3. Je pense que 2 autres éléments fondamentaux sont:

    1. Anticiper suffisamment bien les besoins en capital dans tous les cas : développement rapide, éventuellement plus rapide qu’espéré dans ses rêves les plus fous (sauf qu’il y a une telle explosion du BFE que la trésorerie ne suit plus !), et, surtout, dans le cas beaucoup plus probable d’un développement beaucoup plus lent qu’espéré (capacité financière des associés + éventuels investisseurs extérieurs réellement suffisante…)

    2. Avoir une grande cohérence entre la taille du projet à horizon x mois, et les besoins de financement initiaux. Mieux vaut aller plus doucement dans le développement (démarrer seul, à 2…) et tout maîtriser / limiter ses coûts au début (locaux, etc.) pour maximiser ses probabilité de succès… plutôt que de vouloir sur-recruter / sur-investir dès le début et tout jouer sur un démarrage en trombe.

    L’entrepreneuriat est déjà intrinsèquement suffisamment risqué pour ne pas ajouter des « risques peu utiles », ou, en tout cas, trop élevés par rapport à aux avantages qu’on peut en retirer (« non économiquement valables » ?)

  4. Rien ne se passe comme prévu… c’est tout à fait vrai.
    Le meilleur atout de l’entrepreneur reste sa capacité à rester flexible et ouvert face aux « accidents » de parcours. Il ne s’agit d’ailleurs pas vraiment d’accidents, mais le plus souvent d’opportunités, qu’il faut saisir en usant d’un grand pragmatisme.

    J’avais d’ailleurs fait un post sur la nécessité de rester ouvert aux opportunités relatives à un changement de business modèle, suite aux premiers retours du marché.

    http://blog.gillespoupardin.com/2009/04/business-model-open-your-mind-.html

  5. Malgré ma faible expérience, j’aimerai rebondir sur les premières lignes de cet article: « Créer son entreprise, c’est (presque) comme le loto : les chances de gagner le gros lot sont très minces. »

    Le loto est un pure jeu de hasard dans lequel nous n’avons absolument aucun moyen d’influer sur les probabilités de gagner. Deux personnes qui investiront la même somme auront exactement la même chance de toucher le gros lot.

    En revanche, lors de la création d’une entreprise, la « chance » n’est qu’un des nombreux critères de réussite, derrière de nombreux autres paramètres sur lesquels, nous pouvons totalement influer. En effet, avec une bonne analyse du marché en amont, un business modèle très réfléchi et optimisé et un business plan global réalisé en bonne et due forme, les chances de réussites sont déjà beaucoup plus élevée.

    A cela bien entendu, doivent s’ajouter les compétences que doit posséder un entrepreneur, la flexibilité (pour revenir sur un des précédent post) la forte capacité d’adaptation et de réaction a l’environnement; ainsi qu’une extrême motivation, une « foie » démesurée en son projet et une implication a 100% dans l’exploitation du business.

    Pour revenir sur la « chance », oui il en faut, mais il ne s’agit pas de la même chance qu’au loto, on ne parle pas de « hasard », mais bel et bien « d’exploitation » des opportunités (plus ou moins évidentes) qui se présentent à nous, comme l’explique de façon pertinente cette vidéo:

    http://www.facebook.com/home.php#/video/video.php?v=1090609992665&ref=share

    A part ça, il y a des choses intéressantes dans l’article, bien que selon moi, il faudrait insister plus sur ce qu’il faudrait faire plutôt que sur ce qu’il ne faudrait pas faire.

  6. @G.Bertil : la chance fait en effet partie de l’aventure de la création, mais c’est avant tout du travail, nous sommes bien d’accord. Pour ce qui est d’insister sur ce qu’il faudrait faire plus que sur les erreurs à ne pas commettre, bien d’accord encore une fois. C’est un peu ce que je m’efforce d’écrire sur les autres articles de ce blog, je crois :)

  7. C’est le premier de vos post sur lequel que je lisais, je découvrirai les autres avec beaucoup d’intérêt et de plaisir.

  8. Plusieurs facteurs entre en jeux dans la réussite de votre entreprise. Je vous invite à visiter le blog http://entreprendre.ardeche.fr , qui vous propose une panoplie de conseils financiers pour mieux gérer votre société.

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