Entrepreneurview : Jérémy Oinino et Olivier Cahané, de CapAngel

Salut Jérémy et Olivier. Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
24 et 25 ans, entrepreneurs tardifs 😉 Plus sérieusement, nous venons  tout juste de lancer le service CapAngel après nos études à HEC. Et  nous sommes aujourd’hui incubés dans notre ancienne école.


Vous venez de lancer officiellement CapAngel. Qu’est-ce que c’est et à quel besoins cherchez-vous à répondre ?
CapAngel est une plateforme de levée de fonds pour les PME à  l’amorçage. Nous cherchons à repondre au déficit structurel de  financement à l’amorçage en France. La solution que nous avons  imaginée est simple: pouvoir collecter facilement des montants adaptés  à l’amorçage, en sollicitant les membres de ses réseaux (via une appli  facebook, linkedin, widget). Nous proposons une solution qui facilite  toutes les démarches: présentation du projet, collecte des fonds et  génération de la documentation juridique pré-remplie.

A qui vous adressez-vous ?

C’est simple: soit tu es une star et tu lèves des millions sur un  powerpoint, soit tu n’es pas connu et tu ne trouveras rien avant de  faire au moins 100.000€ de chiffre. Nous nous adressons à ceux qui  n’intéressent personne pour deux raisons :
–  les montants recherchés sont trop faibles, entre 5.000€ et  100.000€, ce qui est trop petit pour les réseaux de business angels et  les fonds d’investissement
– les projets sont jugés « trop petits », dans des secteurs plus ou  moins abandonnés au profit des nouvelles technologies et internet

Nous pensons qu’il y a de la place pour les petits projets, qui n’ont  pas besoin de beaucoup de financement et qui apportent soit une  innovation technologique, soit une innovation de service.
Et très souvent c’est à ce stade crucial qu’il faut être soutenu, non  seulement financièrement, mais aussi psychologiquement. C’est là  qu’interviennent les financements de proximité.

Pour de vrai, aujourd’hui, c’est difficile de trouver de l’argent pour lancer son activité ?
Nous pensons qu’auprès des investisseurs privés tels que business angels ou fonds d’investissement, c’est presque impossible de lever des fonds pour lancer son activité, surtout en cette période. Nous voyons deux alternatives de financement pour le démarrage:
– les financements publics et autres aides: Oseo, concours de création, PCE, aides régionales
– les financements de proximité (réseaux personnels et professionnels)

Et surtout, il ne faut pas se priver d’explorer toutes les sources de financement possibles.

Quand on a à peine 25 ans, qu’est-ce qui pousse à faire une croix sur un poste plus tranquille dans une grosse boite pour se lancer dans un projet aussi fou ?
C’est une bonne question 😉 Il y a beaucoup d’avantages à entreprendre quand on est jeune, et nous avons tendance à penser que plus on attend, plus ce sera difficile de s’y mettre. Nous avons choisi cette voie car elle nous permet de fixer nos propres objectifs et challenges, de rencontrer plein de personnes intéressantes, et d’avoir une vie professionnelle stimulante.
Et puis quand on est jeune, on a soif de reconnaissance et envie de réussir; on est focus et on pense à l’essentiel: faut que ça marche. Et si ça marche pas, c’est pas grave, on aura appris, et on recommencera peut-être un jour.

Vous organisez un concours avec 20K€ à la clé. Un petit conseil pour nos lecteurs ?
Il s’agit effectivement d’un concours avec 20.000€ en capital investi par des business angels que nous avons sélectionné pour leurs compétences. Ils sont tous reconnus dans leur domaine et apportent avec leur investissement un savoir-faire unique. Au delà de cela, nous apportons une couverture presse qui permettra au gagnant d’avoir une bonne exposition.

L’important est surtout de bien montrer votre passion et votre capacité à faire avancer votre projet.

J’ai le plaisir de vous suivre à l’Incubateur HEC. Que diriez-vous pour faire ma pub ? 😉
Guilhem on t’aime!! 😉 On apprécie beaucoup tes conseils et ton énergie pour faire que tes « petits incubés » comme tu les appelles :
1) sentent qu’ils font partie d’un incubateur qui crée une émulation
2) échangent avec leurs pairs
3) last but not least qu’ils réussissent.

Merci Jérémy et Olivier !

1 Commentaire

  1. Belle initiative et très courageuse par les temps qui courent.
    L’amorçage est difficile en France mais je peux vous garantir que cette situation n’est pas unique et au Canada, nous vivons depuis quelques années le même déficit de financement pour la phase pré-démarrage/démarrage (j’en parle souvent sur mon blog : http://akova.wordpress.com/2008/11/12/crise-du-capital-de-risque-au-quebec-un-record-tristement-historique/). Par contre, je fais partie de ceux qui croient qu’en situation de crise, l’issue positive passe par l’innovation et la créativité et je suis persuadé que votre démarche s’inscrit dans cette dynamique et trouvera sa place.

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