Au moins les entrepreneurs ont les pieds sur terre, eux ! Ils créent de la vraie valeur, des vraies choses bien en lien avec le réel. C’est vrai, c’est quelque chose qui m’a toujours plus dans la création : on travaille avec des gens, sur des choses concrètes, des services et des produits derrière lesquels on peut mettre des utilisateurs en chair et en os.

Alors, les entrepreneurs, à l’abris de la crise de ces fous de Wall-Street et des grandes banques de la planète ? Pas si sûr que ça…

Et oui, le problème, c’est que la crise financière va bien avoir des répercutions sur la création d’entreprise. En positif comme en négatif d’ailleurs. Petites réflexions de ma part sur ce que cela pourrait changer pour les entrepreneurs dans les mois à venir… C’est du pêle-mêle, c’est de la prévision au doigt mouillé, mais allez, je me lance. On fera les comptes dans quelques temps pour voir si j’ai un avenir du côté de la BCE ou d’un Ministère quelconque :)

  • Les banquiers vont la jouer “âge de glace”. Frileux comme jamais, il va devenir très difficile de trouver de l’argent pour investir dans du développement. Seuls les projets à fort caractère tangible trouveront leur financement bancaire. Et ce sera très cher, niveau taux. D’ailleurs Sarkozy l’a bien vu (ou ses conseillers) et il a demandé aux banques de ne pas fermer la pompe à crédit… On a pu voir ces derniers temps comment le politique arrivait à maîtriser les banques, c’est pas gagné de ce côté.
  • Les entreprises vont voir affluer de nouveaux capitaux. Si les banques ne vont pas être les meilleures amies des entrepreneurs, ceux-ci vont toutefois pouvoir continuer (en tout cas les bons projets) à se financer, contre du capital. On va revenir à un capitalisme et un investissement de projets. Le fait que de plus en plus de fonds se dirigent vers de l’early-stage et du seed capital le prouve. Les grandes entreprises aussi vont se tourner vers les start-ups pour trouver des relais de croissance. Le dernier fond français en date, Serena Capital de Philippe Hayat va aussi dans ce sens.
  • Les changements de mode de financement se feront également côté Business Angels, secteur qui se développera ENFIN à plus grande échelle en France. Toutes les fortunes moyennes vont se détourner de la Bourse (quoi qu’il y a de bonnes affaires à faire, et que le détournement ne se fera que sur un certain pourcentage). Pour profiter de la loi TEPA, ceux-ci investiront dans les pme. D’ailleurs, plein de PME vont se développer sur l’intermédiation entre payeurs de l’ISF et startups.
  • L’immobilier d’entreprise va prendre un coup, ce qui ne sera ni bon, ni mauvais pour les startups. Cela coûtera moins cher de loger ses bureaux, mais les propriétaires vont se couvrir davantage…
  • Les moyennes et grandes entreprises vont serrer leurs dépenses marketing et de communication, et repartir vers des médias traditionnels. Sale temps pour toutes les petites boites novatrices dans le secteur de la pub. Après une inflation depuis les 10-12 dernières années, on va voir diminuer la diversité de supports de comm’.
  • Les startups vont pouvoir recruter davantage. L’emploi va se durcir, malgré la pyramide des âges, dans les grandes entreprises. Les mouvements de concentration feront forcément des dégâts, et il y aura de chouettes talents sur le marché. En plus, pas mal de cadres de la banque ou des métiers de la finance vont se retrouver sur le marché et vont monter des boîtes ! Par contre, on assistera toujours à un manque de commerciaux.
  • Le business model sera la clé. Fini les projets qui peut-être un jour généreront du cash, ou qui se valoriseront sur un nombre d’utilisateur. La croissance rentable et la génération rapide de CA sera LA clé principale d’évaluation d’un projet de création.
  • Les seniors vont créer plus. De petites structures, en freelance ou en consultant indépendants. Surtout ceux qui ont placé en bourse…
  • L’entrepreneur sera beaucoup plus admiré. C’est lui qui contribue à l’emploi, à la santé de l’économie, à l’innovation. Il était temps je pense que l’on oublie un peu les golden boys de la finance pour se tourner plus vers ceux qui au quotidien se battent pour faire avancer les choses et créer des richesses.

 

Voilà mes “2 cents”, comme on dit au pays où tout à commencer. Et vous, vous voyez quoi dans votre boule de cristal ?