Keep it simple, stupid

A voir autant de startups pitcher tous les jours dans autant de domaines a un avantage : au bout d’un moment on développe une forme de sagesse qui permet de dégager des tendances de fond. Par exemple :

  • qu’un pitch avec une démo (qui marche) ou un prototype a bien plus d’impact qu’une présentation sur papier uniquement ;
  • qu’un pitch qui présente directement l’offre et le besoin auquel elle répond est 1000 fois plus efficace qu’une présentation avec une intro « qui-on-est-pourquoi-on-est-la-comment-est-venue-l’idée » ;
  • que tout le monde ne doit pas forcément parler dans un pitch ;
  • que plus le pitch est court, mieux c’est ;
  • et que, quand même, quand on comprend de quoi on parle, c’est quand même mieux.

Ce dernier point est cruellement vrai : 1 fois sur 3 la première question que l’on se pose une fois le pitch terminé, c’est « qu’est-ce que le projet cherche à faire ? » ou « quelle est son offre ? » ou encore « à quel besoin est-ce que ça répond ? ».

Oui, 1 fois sur 3. Faites l’essai.

Cela n’est pas dû au fait que nous avons à faire à de parfaits abrutis (d’un côté comme de l’autre). Non, la plupart du temps, c’est un manque de simplicité qui tire le projet ainsi vers le bas. Trop de clients différents, trop de features, trop de marchés attaqués en même temps, trop de problèmes résolus. Le propre de l’entrepreneur, c’est d’enlever des choses et d’être extrêmement obnubilé par un très petit nombre de choses.

Un problème, chez un segment de clientèle bien défini, avec une offre et un pricing limpide. Voilà ce qui sauve la startup en puissance. Privilégiez donc la simplicité, vous verrez que cela vous aidera à prendre des décisions et à faire adhérer les gens à votre projet. Sans compter qu’ils pourront reparler de vous sans dire de bêtises…

Trop limité ? Pas si une vision vient chapeauter le tout et donne de la hauteur à l’ensemble du projet. Une vision simple, concrète, limpide. Évidemment.

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  1. Bonjour Guilhem et un grand merci pour cet article simple et clair :)
    Tes conseils pour simplifier un pitch : i.e. se concentrer sur la vision et l’opération de cette vision sont des pépites.
    Et je confirme qu’il est très désagréable d’écouter un pitch et de se demander à la fin : « mais que fait cette startup? » Et ce n’est pas si peu courant…
    J’ai également écrit il y a peu un article sur la simplification via le rasoir d’Occam : http://jnchaintreuil.com/blog/2010/03/19/kiss-et-le-rasoir-doccam-ou-l%E2%80%99art-de-la-simplicite-des-offres-de-service/
    Merci encore et à bientôt!

  2. Je reconnais ici les grandes qualités d’un pitch que l’on m’a enseigné à l’EML! Mais en tant que scientifique et sur un domaine hyper techno, il est à été complexe pour moi de passer dans un mode qui est: certes ce que je dis est inexact, grossier, ne met pas forcément en avant le coeur de la techno, etc… mais c’est compréhensible par le commun des mortels!
    En tant que scientifique qui veut créer une boîte innovante on cherche à mettre en avant les innovations technique… mais on se perd en explications, en détails, qui d’un point de vue business n’ont pas forcément de plus-value, voire même une moins-value parce qu’en effet, à la fin l’auditoire se demande encore ce que l’on fait.
    Et ton ratio de 1/3 est déjà bon je trouve, car en ce qui concerne les startups innovantes …si l’on est à 1/5 voire moins je ne serais pas surpris…
    Merci en tout cas!

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