C’est marrant comme il existe des modes en création d’entreprise. D’un mois sur l’autre, on rencontre des « types » de projets bien différents. Une fois dans du 2.0 social, une autre fois dans de la restauration rapide, encore après dans du e-commerce spécialisé en développement durable, en modes d’achat alternatifs ou en mono-produit décalé au niveau marketing.

C’est sûrement l’innovation de grappe que décrivait l’ami Schumpeter. L’entrepreneur sent donc l’air du temps, observe, et contribue à pousser dans un sens en innovant sur les innovations des autres. Il n’est pas rare donc de voir surgir tout un tas de concepts similaires à peut près au même moment.

Comment se fait la différence entre ces « concurrents » ? Evidemment, la qualité des équipes, les moyens à disposition, les choix effectués, la capacité à passer à l’action… tout cela importe beaucoup et joue sur le palmarès en fin de course. La chance a son mot à dire, qu’elle soit réelle ou provoquée. Mais un autre élément est à prendre en compte : le timing.

Trop tôt, et les gens ne sont pas près à entendre ce que vous voulez leur dire. Vous prêchez dans le désert, sans parvenir à convaincre. Trop tôt encore et les conditions technologiques ou sociales ne sont pas réunies. Trop tôt et forcément, manquant de repères, vous essuyez les plâtres pour le reste de la troupe, en leur indiquant les erreurs à ne pas commettre.

Trop tard, et il vous sera difficile de rattraper votre retard. Trop tard et les barrières à l’entrée sont déjà érigées, vous empêchant d’accéder aux ressources ou à la taille critique nécessaires pour au moins proposer une offre viable. Trop tard et il vous est quasi impossible de vous démarquer : tout a déjà été fait et vous ne pourriez qu’apporter des retouches cosmétiques, décelées trop facilement. Trop tard enfin et vous êtes déjà has-been avant d’avoir commencé, relayé au rang de vulgaire me-too suiveur vilain pas beau.

Alors oui, le timing importe, il faut être sur le devant de la vague sans forcément être celui qui déblaye le terrain pour les petits copains. Être capable d’agir vite, de courir pour rester dans le peloton de tête, en jouant des coudes pour vous créer votre espace tout en profitant peut-être de l’aspiration d’un poisson-pilote. Comme en cyclisme, c’est rarement celui qui part en costaud qui gagne à la fin…

Et vous, où vous situez-vous dans votre peloton ?