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Oui, c’est important de nos jours d’être bien social comme il faut. En plus, aucune excuse pour ne pas l’être. Tout commence par un petit copain d’avant. J’ai résilié mon compte il y a quelques années lorsque je me souciais encore des traces laissées sur le web, et en plus c’était devenu payant et on n’était vraiment pas habitués à l’époque à payer pour un service Internet. Niveau 1 de la sociabilisation, on retrouve ses copains d’enfance, de collège, de lycée, d’études, même copains de boulot, mais voilà, ça reste très français, et en grandissant, on s’internationalise, c’est bien connu.

Alors on passe à un LinkedIn, tout en allant créer son petit réseau professionnalisant sur Viadeo. On commence tout juste à découvrir comment c’est marrant de voir le score de ses connaissances monter. Allez, je vais contacter des gens pour être plus social que mes amis. Et pour la première fois, on remplit son profil, on se livre, on raconte bien sa vie comme il faut.

C’est là que tout s’enchaîne, tout a tendance à aller plus vite de toute manière depuis que le monde est plus social. Tellement que j’ai du mal à m’en souvenir. Evidemment, on a commencé à tester de nouveaux réseaux sociaux, mais aucun n’a réussi à nous retenir, mais comme on est devenu discipliné, on a tout de même un profil dans à peu près tous les réseaux sociaux Viaduc/viadeo-like. Et puis juste se mettre en réseau, ça atteint ses limites, alors on blogue aussi, parce qu’on a plein de choses à dire même si on le dit pour personne. On ouvre un, deux, voire trois blogs sur diverses plateformes, DotClear ou WordPress pour les plus téméraires qui ont leur propre hébergement, SixApart, LiveJournal, Blogger pour ceux qui ont quand même du goût, ou pire Overblog ou Skyblog.

Tout accélère encore dans la sociabilisation. On ne se contente plus de déclarer connaître des gens ou exposer ses idées. Il faut tout partager puisque l’important, c’est ce que recommande les gens de notre réseau. La fameuse industrialisation du word-of-mouth ou bouche à oreille. On digg, on technorati, puis de la phase où l’on expose les sites que l’on visite, on en vient vite à raconter ce que l’on fait en tweetant sur Twitter, véritable drogue façon sms sur le web, où l’on est sur Doppler, etc. Bien évidemment on a au préalable créé son compte Facebook, social network killer application, qui a relancé la course au plus grand nombre de copains, tout en allant beaucoup plus loin que tout ce qui existe jusqu’alors. Et puis, on est dépassé par la machine, à courrir trop de lièvre, les informations se sont dupliquées et il est difficile de tout suivre.

Viennent alors les sites de convergence. Toutes les informations vont être rassemblées, les contacts sur Plaxo, les timelines sociales sur FriendFeed. Et puis finalement, dans une sorte de communisme Internet, tous les services commencent à converger encore plus. Mon Twitter relayé sur mon Facebook (Guilhem status) et sur mon Tumbler, puis sur mon Blog en fin de journée (post lui-même rebalancé sur mon Facebook et mon Twitter, d’ailleurs) et mon Digg et mon FriendFeed (qui reprend Digg + Facebook + Twitter), mon Tumbler listant tout ça assez fidèlement. On rajoute un coup de Pouwnce dans la balance, parce que ça fait bien. Une pause musique sur des réseaux musicaux sociaux, au minimum Imeem et Deezer, 2 c’est mieux de toute manière, et hop c’est reparti. Des “choses” sociales sortent toutes les minutes, si, si. Mobicue (share your life), Twing (share communities), Popularo (share news), Sazze (share buys), SocialThing (share your sharings)… Allez, on s’inscrit partout, on ré-interface tout en duplicant bien comme il faut, et bientôt il suffira de lancer un update sur l’un des réseau pour obtenir un bel effet “miroir dans un miroir dans un miroir dans un miroir dans un…” comme dans les ascenseurs où deux glaces se font face.

Un jour, j’écrirai un bouquin sur tout cela, c’est vraiment un phénomène de société. Je vais Twitter ça pour m’en souvenir !