Taisez-vous et écoutez !

On m’a pointé du doigt cette excellente vidéo de Ernesto Sirolli (merci Jerry !), et j’avoue qu’en plus d’un story-telling assez bluffant, on en retire plein de points intéressants.

Un certain nombre d’entre eux résonnent particulièrement à mes yeux, pour deux publics qui me tiennent à coeur : les entrepreneurs, d’une part, et les accompagnateurs d’incubateurs d’autre part. Voici quelques points saillants que j’en retire personnellement.

 

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  • « La planification est incompatible avec l’entrepreneuriat – c’est en fait son arrêt de mort » (repris de Peter Drucker)
    Je ne peux qu’adhérer à ce point. Pour avoir monté pas mal de boites, rien ne s’est jamais passé comme prévu. La seule clé de survie, c’est la capacité à s’adapter aux conditions du terrain d’une part, et d’autre part en allant plus loin la volonté d’épouser ce qu’est vraiment l’entrepreneuriat : le brouillard le plus complet.
    C’est pour cela que je m’insurge un peu contre les « concours de business-plans » que l’on voit ici ou là, encore aujourd’hui. Si l’on cherche à récompenser des gratte-papier aux talents Excel et Word, c’est top. Mais ce n’est pas de l’entrepreneuriat et c’est toxique de faire croire que le BP est un point de passage obligé vers la création auprès des jeunes.
    Paradoxalement, j’ai écrit un ebook sur le sujet… en voulant essayer de désamorcer deux points bien précis : 1. le business plan ne sanctionne pas un lancement (ou pas) d’une entreprise mais doit intervenir bien plus tard dans le processus et 2. il n’est pas quelque chose de compliqué et formel, juste la verbalisation de ce qu’on sait de son business pour faciliter l’échange…
  • S’asseoir et écouter, ne pas vouloir débarquer avec ses leçons toutes faites
    Plus je cotoie les entrepreneurs, moins je crois qu’il y a des « patterns » – des schémas de réussite. Ni finalement de vraie méthode à suivre coûte que coûte. On peut réussir à partir de vraiment n’importe quelle idée. Même si évidemment quelques fondamentaux existent : travailler dur, être ouvert à la critique (et la provoquer), avoir à coeur d’écouter ses clients, écouter encore plus ses équipes, …
    « S’asseoir et écouter » : quelle belle maxime pour le commercial, mais aussi pour mettre au point son produit, trouver un associé…
    C’est aussi très vrai pour les incubateurs / accélérateurs : passer du temps à comprendre les entrepreneurs plutôt que faire tourner ses méthodos et son propre calendrier « parce que c’est plus pratique / industriel / reproductible »… Ce serait chouette !
  • Il faut donner intimité, proximité, confidentialité, donner envie de venir parler, être fantastique et passionné dans l’accompagnement
    Pas grand chose à rajouter ici. Je crois que le business des incubateur a un peu fait oublier ces choses de base.
  • Qui peut vraiment provoquer le changement ? Les Universités ? Le Gouvernement ?
    Evidemment non, les entrepreneurs. Ils sont les seuls assez fous pour oublier un instant l’appât du gain et foncer pour remplir une mission et faire vivre leur vision. Les grands changements arrivent de personnes « folles » de toute manière.
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    La parabole des chevaux et de New-York (13ème minute)
    Je vous conseille vraiment de voir ce morceau, c’est applicable pour plein de problèmes ! « On ne peut pas faire une école avec plus de 400 étudiants dans une salle » -> Les MOOCs. « Les taxis sont mauvais » -> Les VTC. « Il y a plein de bons projets qui ne verront jamais le jour » -> Kickstarter and co. « Les trains, c’est cher » -> BlablaCar… les exemples sont légion de problèmes qui ont été résolus de manière complètement « out of the box », à grand coup de techno et de marketing… et de passion !

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    Personne n’a lancé d’entreprise seul – il faut savoir créer un produit, le vendre / le marketer, et s’occuper de l’argent
    Voilà qui relance le débat de la MVT – la Minimum Viable Team. Et de ce besoin crucial de savoir « bien » s’associer, connaître ses forces et faiblesses, travailler en équipe…

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Je vous laisse regarder la vidéo par vous-même, c’est bien mieux – tirez-en les conclusions que vous voulez et n’hésitez pas à commenter ci-dessous !

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  1. Ce qui me frappe aussi (notamment car le propos est riche) : le lâcher prise dans l’acceptation que rien n’est écrit, que les situations se transforment et que souvent les choses se passent autrement que prévues. Merci pour ce partage très inspirant, et ces commentaires, on y sent du vécu dans les 2 cas!

  2. Top ! J’adhère à 100%.

  3. Très juste et très révélateur de sa façon de penser de mettre le Marketing en avant alors que d’autres auraient mis la force de vente. On devine, entre Keynes et Smith, de quel côté son coeur balance 😉

  4. Je ne sais pas pourquoi, mais la vidéo ne marche pas. Cela dit, je suis 100% d’accord avec ce que vous écrivez. Pour réussir sa vie professionnelle, il faut être passionné par ce que l’on fait.

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