Les villes où il fait bon monter une startup…

 

Un classement établi par Telefonica et le Startup Genome tente de faire une hiérarchie dans les villes du monde où il fait bon entreprendre et monter des startups. Le Startup Genome, ce sont notamment ceux qui ont fait cette infographie sur les causes d’échec des startups.

Même si l’on peut remettre en cause la qualité de l’enquête (Lyon n’apparaît même pas, seules 20 villes sont été classées, …), on apprend quand même quelques petites choses sur comment sont perçues les grandes villes quand à leur capacité à favoriser l’émergence de belles boites, innovantes, tech, et de croissance.

Sans surprise, la Silicon Valley est le grand vainqueur, c’est bien simple les auteurs du classement l’ont mise en premier sur tous les critères (et même si ce n’est pas vraiment une ville, hein, mais un écosystème entier…).
Ce qui est un peu plus surprenant, c’est que 5 autres villes  américaines soient dans le classement, alors qu’à part pour New-York il faut bien admettre qu’on n’en entend pas particulièrement parler. On peut même considérer que Toronto et Vancouver peuvent être assimilées aux USA même si candaiennes. On aurait donc 8 des 10 premières villes du classement sur cette zone seule… ce qui me semble tout de même assez peu crédible.

Tel-Aviv arrive 2nd, et pour y être allé, je comprends pourquoi : des gens smart et jeunes, de l’argent, une météo de folie, de la formation… Et si l’on fait le classement « du reste du monde », on obtient donc le tiercé Tel-Aviv, Londres, Paris. Comme quoi, on arrive à tout en jouant un peu avec les chiffres 😉

Si l’on regarde maintenant les critères de classement (j’avoue ne pas tous les comprendre vraiment), on se rend compte que ce qui défavorise Paris dans son classement, ce sont les éléments suivants :

– le Startup Output Index : oui, nos belles startups ne sont pas assez visibles en externe, et pas assez rachetées cher par des acteurs « industriels » !
– le Funding Index :  d’après le classement, Paris fait partie des mauvais élèves en matières de financement des startups. Evidemment, il y aurait tant de choses à améliorer… mais je trouve quand même cela un peu dur, surtout que le classement privilégie les villes américaines, et Singapore (où la législation est clairement favorable aux investisseurs). N’espérez pas non plus faire vos emplettes à Moscou ou Santiago :)
– le Talent Index : où là on est carrément avant-derniers, ce qui est tout de même surprenant puisqu’en général on est plutôt reconnu pour nos ingénieurs et nos dév… même s’ils ne sont pas assez nombreux à faire le pari des startups…
– le Trendsetter Index : clairement, le fait de parler français nous pénalise : on manque de média (et de fortes têtes) pour se faire plus remarquer, et aussi on soufre (je pense) du manque de projet très ambitieux, visionnaires, qui arrivent à déplacer les curseurs de pans entiers du web.

Derniers points : le retard (pour l’instant ?) de Berlin sur le listing, malgré tous les efforts entrepris pour nous laisser croire que c’est THE écosystème de startups en Europe – comme quoi une bonne comm’ ne fait pas tout – et de manière plus rigolote la présence de Waterloo (?!).

Et vous, qu’en pensez-vous ?

 

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  1. Deux petit commentaires :
    – Il faut rappeler d’où viennent les données => de ceux qui utilisent le Startup Compass dans le monde. Donc s’il n’y a pas Lyon (mais Lyon dans un Top 20 mondial, vraiment? Faut vraiment que je vienne y faire un tour) c’est simplement que les startups de Lyon n’utilisent pas le Startup Genome Compass.
    – Je suis étonné que tu sois surpris de voir 5 villes américaines, et que tu dises ne pas en attendre parler. Il se passe plein de choses à Seattle, Boston etc. donc je ne suis perso pas étonné du tout. Et puis cf mon point 1, l’outil étant lancé depuis les US, forcément que globalement tout le Nord Américain a plus de chance de l’utiliser que l’Europe ou l’Asie.

  2. Bonjour,
    C’est dommage de ne pas voir apparaitre Lyon, qui pourtant fait partie du classement européen….

  3. Intéressant,
    Je pense que ce qui nous dessert en France, ce sont les finances.. Les levées de fonds, c’est compliqué comparé à d’autres pays, et souvent on est obligé d’aller voir des fonds étrangers…
    Y a des stats sur Montpellier ? :)

    Parce qu’on a le soleil, comme à la Silicon Valley, la bonne humeur, les talents, de superbes pépinières :)

  4. Quelqu’un a le rapport ??? Leur Dropbox est saturé XD

    Pour le Talent Index, il faut voir son calcul, s’ils se basent sur les diplômes, on (France) est plombé par les dev, un dev c’est majoritairement Bac+2/3, alors qu’aux US j’ai l’impression que c’est Bac+4/5.
    Donc même si nos dev sont meilleurs en pratique, sur le papier (diplôme) ils sont moins bons.

  5. C’est bon, j’ai reçu le rapport complet, je vous donne les explications des critères de classements:

    Startup Output Index: The startup output index represents the total activity of entrepreneurship in the region, controlling for population size and the maturity of startups in the region.
    Funding Index: The funding index measures how active and how comprehensive the risk capital is in a startup ecosystem.
    Company Performance Index: The Company Performance Index measures the total performance and performance potential of startups in a given startup ecosystem, taking into account variables such as revenue, job growth, and potential growth of companies in the startup ecosystem.
    Mindset Index: The mindset index measures how well the population of founders in a given ecosystem thinks like a great entrepreneur, where a great entrepreneur is visionary, resilient, has a high appetite for risk, a strong work ethic and an ability to overcome the typical challenges startups face.
    Trendsetter Index: The trendsetter index measures how quickly a startup ecosystem adopts new technologies, management processes, and business models. Where startup ecosystems that stay on the cutting edge are expected to perform better over time.
    There’s a good chance the trendsetter index is a leading indicator of the future success of a Startup Ecosystem. The trendsetter score for example corroborates with the prevailing excitement expressed about the Berlin and Sydney Startup Ecosystems, while also aligning with the anecdotal evidence we have received about the conservative culture and slow pace of adaptation in the Chicago and Tel Aviv startup ecosystems.
    Support Index: The support index measures the quality of the startup ecosystem’s support network, including the prevalence of mentorship, service providers and types of funding sources.
    Talent Index: The talented index basically measures how talented the founders in a given startup ecosystem are, taking into account age, education, startup experience, industry domain expertise, ability to mitigate risk and previous startup success rate.
    Differentiation Index: The differentiation index measures how different a startup ecosystem is to Silicon Valley, taking into account the demographics and what types of companies are started there.
    Since Silicon Valley is the #1 ecosystem it is assumed that other ecosystems will perform better if they differentiate themselves from Silicon Valley and establish their own strengths.

    Pour résumer rapidement leur analyse complète:
    l’écosystème parisien est équivalent en de nombreux points avec SV, mais où on perd beaucoup de terrain sur 3 points (très importants selon moi):
    -les levées de fond (surtout lors des stages 3 et 4)
    -le rapport à l’échec
    -peu d’entrepreneur en série (et donc de mentors)

    Voici ce qu’en dit le rapport:
    -Startups in Paris raise 62% less funding than startups in SV.
    -There is a significant funding gap after product market fit in Paris. In total, Paris startups raise 95% less capital in stage 3 (Efficiency Stage) and 91% less capital in stage 4 (Scale Stage) than SV startups.
    -Due to the dearth of super angels and venture capital in Paris, entrepreneurs are almost solely reliant on self- funding, friends and family, and incubators for capital.

    Du coup, je suis positif car nous travaillons justement à corriger nos points faibles (hormis pour les levées de fond mais avec le gvt actuel).

  6. Moi ce qui me chiffonne, c’est l’absence de villes comme Shanghai ou HongKong.
    Pour être en train de faire le tour des villes asiatiques du point de vue entrepreneuriat, je peux attester que le dynamisme est ENORME, même si au final la réussite ne prend peut être pas la même forme. Et c’est peut être ça fait qui fait que le classement ne les prend pas en compte…

    Les entrepreneurs qui s’en sortent, ont tous un resto, une marque de fringue, une boite de SI et un concept qui les fait marrer en side project. J’exagère un peu, mais ce qu’il faut comprendre c’est que ça créé des écosystèmes très solides, avec des cashflow qui soutiennent des pivots très intéressants dans un marché quasi vierge. Alors pas de grosses sorties, pas de mega funding mais de la très bonne qualité.

    Au final, si une des conclusions du rapport c’est que il faut que les villes se différentient de la Silicon Valley, et bien il faut savoir inclure des facteurs qui mettent ces différenciations en valeur.
    Moi en tout cas je n’hésiterai pas à m’installer dans le coin, c’est un très bon pari.
    N’hésitez à m’en demander plus si ça vous tente.

    @ Bangkok pour le moment

  7. C’est vrai qu’il est etonnant de ne pas voir lyon dans la liste, connaissant plusieurs amis ayant monté une SU dans cette ville, il y transparait un énorme dynamisme…

    En 2003, nous avions une startup sur les champs et il est vrai que les levés de fond n’étaient pas tout ce qu’il y avait de plus évident, il aurait sans doute été préférable de s’installer ailleurs, mais je ne pensais pas que la situation était identique aujourd’hui.

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