J-18 mois

Chère lectrice ou cher lecteur qui te lance actuellement sur la voie de la création d’entreprise, voici un petit chiffre qui peut faire froid dans le dos, mais qu’il est bon d’entendre :

au moment où tu te lances, tu déclenches un compte à rebours, d’environ 18 mois. C’est le temps, en gros, qu’il te reste avant de te planter et de devoir débrancher la prise.

Certes, ça peut paraître assez raide comme statistique, et je n’ai que mon expérience pifométrique pour l’étoffer. Mais pour beaucoup de projets que j’ai vus passer, la statistique à plus ou moins 3 mois près s’est révélée juste. Parfois, ça va aussi beaucoup plus vite, c’est alors en général un peu moins grave, avec un peu moins de casse morale et financière pour l’entrepreneur (ou les entrepreneurs).

Le compte à rebours est lancé ! Soyez-en conscient…

Je m’explique :

– Quand on se lance, on a en général la fleur au fusil, plein de rêves, on pense que dans 6 mois son site est lancé, qu’on a fait tout son marketing, qu’on peut passer à la phase de croissance, de levée de fonds si tant est qu’on le souhaite, …

– Evidemment, 12 mois plus tard, on commence tout juste à mieux comprendre son business et avoir les premières touches clients, les premières réalisations tangibles, à être un peu visible…

– Et si on a eu la mauvaise idée de travailler avec une agence pour le développement de son site / service, on se rend compte qu’on a payé assez cher quelque chose livré en retard, à 70% seulement, et qui ne correspond plus à la réalité du business…

– Rapidement la pression financière, amicale, dans le couple, par les parents si l’on est encore assez jeune… se met en place. Celle entre associés aussi, plus le temps passe, et moins il y a matière à « rêver » le projet. On rentre dans le dur, et il est compliqué de trouver la sérénité nécessaire pour travailler dans la durée.

– On est, petit à petit, aussi catalogué comme un projet qui stagne, qui n’avance pas, comme un vieux projet, surtout dans le petit microcosme de la création et des startups. Si en plus ça fait un moment que vous cherchez sans en trouver des fonds, vous allez vite être catalogué comme un projet qui tourne en rond. Ce n’est jamais bon pour le moral, sans parler de l’impact sur un financement éventuel…

– En général, quelques mois plus tard, si un « vrai quelque chose » ne s’est pas passé pour le projet (levée de fonds, premiers clients, renforts dans l’équipe, …), cela devient vraiment difficile de continuer, et l’on commence à se faire un peu mal, à piocher, à avoir la pression ce qui n’est jamais bon, puisque l’on se montre vis-à-vis de l’extérieur comme aux aguets.

– Voilà, cela fait 18 mois que vous vous êtes lancés. Ensuite, toute la question est de savoir s’il faut débrancher la prise ou non, et là j’avoue que je n’ai pas de solution miracle pour savoir s’il faut passer à autre chose ou si ce n’est qu’une question de persévérance… désolé !

Des commentaires, des histoires à partager ? Vous en êtes dans quelle phase ?

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  1. J’aime bien cette idée de compte à rebours avant décès de la startup, ça rajoute de l’adrénaline !
    Pour ma part cela fait 13 mois, et on va juste sortir de la beta privée – donc avec les 6 mois de retard classiques mentionnés dans le post ^^
    Je pense pouvoir encore tenir 5 mois à base de pâtes au poivre tous les midis. Plus longtemps ? Pas sûr…!
    En tout cas bon courage à tous !

  2. Ce n’est pas un peu rude d’affirmer qu’il est forcément mauvais de faire développer son site en agence ?

    • Si, je généralise, mais dans 90% des cas c’est une mauvaise idée pour une startup. A part peut-être sur un site e-commerce…

      • Bonjour Guihem,

        C’est intéressant ce que vous dites sur le développement de site en Agence.
        Pourquoi est ce une mauvaise idée d’après vous ?
        Je suis en pleine réflexion là-dessus.
        Je viens de perdre plus de 2000€ à faire développer un site e-commerce par un webmaster et presque 1 an de délai plus tard, le site ne ressemble à rien: trop d’erreurs et beaucoup de choses à reprendre y compris pour le référencement.
        Ce matin, je me suis levée en me disant: « et si je développais mon site e-commerce moi même, même si ça doit me prendre encore 1 an »
        Quelle plateforme de développement de site e-commerce PAR SOI MEME me conseilleriez vous ?
        NB: je ne sis pas du monde de l’informatique mais je crois pouvoir me débrouiller avec le temps.
        Merci de réponses à tous.
        Je compte sur vous tous. Merci !
        Anta

      • Bonjour Anta,

        pour moi, WordPress répond à votre besoin, mais les experts / visiteurs de ce site devraient vous apporter une réponse plus précise

        Cédric

      • Oui, Cédric, ma 1ère idée va d’abord à WordPress par le simple fait que j’ai déjà un blog dessus, pas terrible mais qui existe.
        Le tout est de pulvériser mon blocage sur la technique et la compréhension d’internet, du référencement etc…mais ça doit être surmontable.

        Vous dites Cédric, qu’on peut avoir peur du quand dira-t-on si ça ne marche pas. C’est vrai, beaucoup le redoute et s’accrochent à tout prix surtout s’ils ont crié haut et fort qu’ils y arriveraient.
        Perso, j’ai la chance de m’affranchir de ces considérations.

        Vous connaissez peut-être la citation qui dit:
        « Lorsque tu fais quelque chose, sache que tu auras contre toi : ceux qui voudraient faire la même chose, ceux qui voudraient faire le contraire, et l’immense majorité de ceux qui ne veulent rien faire ».
        Je me suis forgée une carapace contre les réflexions malveillantes.

        Et comme vous dites si bien, toutes les expériences, heureuses ou malheureuses sont bonnes de par leur enseignement si on sait en tirer profit.
        Encore merci d’avoir partagé vos réflexions pertinentes

        Vivez avec Passion
        Amicalement
        Anta

  3. Article rassurant dans un sens… 18 mois, c’est exactement le temps que je me suis laissé pour avoir une structure pérenne :-).

    Avoir un compte à rebours visuel comme ceux qui illustrent l’article avec le titre « Failure », ça peut être une source de motivation ou de stress, mais je vais y réfléchir 😉
    De toutes façons, il y a des comptes à rebours implicites avec le suivi des metrics et des divers plan d’actions…

    Bonne journée

  4. Et la question de toute suite apres c’est : comment arrêter proprement l’activité?
    Surement aussi dur que de la lancer…

  5. En fait, j’aurais dû appeler ce post « failing soon » :)

  6. Commencé en Avril 2011, monté la boite en Octobre 2011, reste… 3 mois de survie alors :) (on est confiant !!)

  7. Et toi mon cher Guilhem, il te reste combien de mois?… :)

  8. Nombreux sont ceux qui – comme Donald Trump – annoncent haut et fort « never quit !! ».

    Mais la limite entre tenacité et obstination est mince.

    J’ai créé une première affaire qui n’a jamais décollé en 3 ans. J’ai fini par lacher. Mais l’affaire suivante, que j’ai lancée – non pas avec du capital mais avec les dettes de feu la société n°1 – en avril 2012 (après 6 mois de BP et étude) bénéficie d’une solide expérience de tout ce qu’il ne faut pas faire.

    En gros, j’ai pris la direction opposée, et ça marche plutot bien, avec des partenariats stratégiques qui se montent assez facilement pour se voir recommander des clients (comme de l’affiliation, mais physique). Je rencontre déjà des prospects (après un été difficile pour avancer), et 6 entrepreuneurs m’ont spontanément proposé de rentrer au capital de la future SAS.

    Débrancher la prise n’est pas un probleme. Admettre de mettre la clé sous la porte n’est pas un probleme. Combien ont fait fortune dès leur 1ere société ? Si vous vous intéressez aux parcours des grands (Dell, Amazon, Apple etc …), ce sont des surdoués qui ont fait leur premier 10.000 USD à 14 ans.

    « never quit » est toujours vrai, mais après une société qui a coulée, si vous continuer à chercher votre voie dans la création de valeur. Votre vocation profonde – changer le monde – a une raison d’être ! C’est vous !

    « never quit » s’applique très bien d’une société à l’autre, et en lisant, vous apprendrez que certains gros businessman ont d’abord coulé 4 sociétés en 3 ans avant de trouver le bon business (histoire vraie).

    Peut-être avez-vous peur du « qu’en dira-t-on » si vous laissez tomber ? Mais a votre avis, que pensent les gens autour de moi lorsqu’ils me voient recommencer une affaire de 0, une innovation de service haut de gamme à Grenoble (tu es sûr qu’il y a un marché las bas ???) avec 24.000e de dettes personnelles ?

    je vais vous le dire : ils me trouvent courageux et me respectent (enfin, c’est ce qu’il disent ;o)

    Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise expérience. Il n’y a que des expériences. Servez-vous en. Dans ce business-ci, ou dans le prochain. Mais je vous en prie, continuez de croire en vous, levez vous et faites ce que vous avez à faire.

    Le monde attend toujours que vous le changiez !

    Cédric
    34 ans – Grenoble
    (qui aurait tellement aimé avoir eu le courage – comme vous – de créer une affaire 10 ans plus tot …)

    • Très belles réflexions Cédric,
      Pour moi pour l’instant, après 12 mois de mise en place et pas de dettes, c’est résultat nul en terme de ventes et l’état d’esprit est à « Never Quit ».

      J’essaie de tenir le coup et d’aller de l’avant.
      Merci pour vos idées sur la persévérance ou l’entêtement.
      Il est vrai que la frontière est mince.

      Le tout est de ne pas se mettre dans une telle difficulté (avec soi, avec les tiers) qu’on ne sait plus comment s’en sortir.

      A plus tard pour la suite de mes aventures si cela vous intéresse.

      Vivez avec Passion

      Anta

  9. Mon expérience appuie le point comme quoi les agences web au lancement, ça peut être la cata. Alors même que notre prestataire avait pris des parts chez nous, c’est dire à quel point c’est pas gagné !
    Sinon, ici selon où on met le starting point, on en est entre 14 et 21 mois. Avec un an de retard sur le lancement du site (!), ça démarre enfin (non pas qu’on ait attendu que ça passe, jusqu’ici, pourtant !), et on a toujours « des étoiles plein les yeux » (ok, pas tous les jours non plus 😉 ).

    Sinon, je m’interroge sur l’objectif du post (ça n’est pas une critique) ? Un entrepreneur qui lit ça ne peut que se dire « ça ne me concerne pas parce que… ». Parce que s’il se sent concerné… il n’a pas fini de paniquer !

  10. Moi, j’en connais certains qui ont pédalé pendant 24 mois sans se payer 😉 Et ça a finit par décoller
    J’ai toujours quelques courbatures mais plus aucun regret en tout cas..

    Je crois qu’il faut vraiment savoir s’accrocher.. après tout dépend à quoi on s’accroche.. Je pourrais facilement m’accrocher 4 ans sur un excellent business model et abandonner en 3 mois un mauvais projet

    Bises mon petit guilhem :)

  11. C’est vraiment cool de constaté que la vie de la plus parts des startup est similaire xD

  12. Pour développer du web, juste, rapidement à moindre prix, et flexiblement au fur des remontées terrain,
    une solution géniale, http://www.aspectize.com
    L’informaticien écoute le responsable MOA exprimer ses besoins progressivement en lui livrant
    dans les délais très courts des versions operationnelles (jour, semaine…) de plus en plus riches.
    Il s’agit libérer la MOA (créateur de startup par ex) de l’extrême difficulté pour elle d’écrire un cahier des charges détaillé complet avant de se faire faire un devis, de commander et d’attendre la première livraison , s’apercevoir que cela ne le fait pas ou que, en quelques semaines, l’important a changé…
    A la fin de ce process interactif, l’application finale marche et convient parfaitement dans un délai trois fois plus faible qu’avec une approche agile classique.
    La méthode est bonne, mais le succès sur le terrain des utilisateurs et des payeurs dépend aussi de la qualité du projet de la MOA … voir le Pretotyping.org et de cette MOA. Une MOA riche peut tatonner plusieurs fois sans remords car les évolutions sont très rapides et miracle de l’architecture Aspectize, ne créent pas de régression ! Appelez les ! Startupiens ou WebAgency

  13. À Dictanova on est à 10 mois… pas forcément 10 mois faciles mais on avance bien et on devrait réussir à aller au-delà des 18 mois fatidiques :)

    En tous les cas, ton billet m’a motivé pour dresser un premier bilan de ces premiers mois : http://www.dictanova-blog.com/post/2012/09/14/J10-mois. C’est sympa de prendre le temps de se retourner pour regarder le chemin parcouru.

  14. 15 jours pour ma part… (lol) Enfin en tous cas, je suis conscient d’avoir aussi devant moi un mur, encore loin, mais qui avance vite. Deux solutions : soit l’élan est suffisant pour l’escalader, soit c’est le drame. 😉 Challenge à surmonter avant environ 14/15 mois pour moi, mais pour l’instant, la trajectoire va bien ! ^^

  15. Lancement de ma petite boite mi-juillet et ça va pas trop mal :) Intéressant en tous les cas cet article, mais faut pas être trop négatif non plus 😉 Avec un bon business plan et une préparation optimale il est possible de réduire énormément le facteur risque. Et surtout, toujours prendre en compte dans son prévisionnel les éventuels pépins en cours de route !

  16. Pour ma part ça fait 3 mois à temps complet (avant j’avais un cdd temps complet, pas facile de faire les deux). Pour l’instant, je suis ma trajectoire et mon planning avec des fois de bonne surprise (un client !). Niveau site internet pas de retard, normal c’est mon métier. D’ailleur, je ne savais pas que les agences les rendaient en retard, c’est bon à savoir !

  17. Dans la phase de réflexion et de maturation du projet, il est aussi indispensable de jeter un oeil sur ce qui marche, ce qui a planté, et cerner pourquoi et comment … il y a plein de forums sur les e-commercants qui permettent de se faire une idée en lisant les témoignages. Cela peut donc éviter une grande perte de temps, voire un fail édifiant !

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