Post Mortem – 3 ans à l’incubateur HEC

Il y a 3 ans jour pour jour, le 1er septembre 2008, je débarquais sur le campus HEC avec pour mission de monter l’incubateur HEC. Nous sommes aujourd’hui le 1er septembre 2011, et j’entame une nouvelle aventure, avec (enfin) le retour à ce que je préfère, le lancement de startup. Ce combo « date anniversaire + page qui se tourne » m’a donné envie, autant pour moi que pour le partage, de faire un bilan de ces 3 années…

Beaucoup d’apprentissage(s)…

Si je fais le bilan de mon passage à la tête de l’incubateur HEC, je retiens d’abord l’incroyable chance en termes de formation pour moi : passer trois ans à décortiquer les clés du succès des entrepreneurs, à apprendre de leurs erreurs, à vivre aux côtés de plus de 80 startups, à rencontrer des entrepreneurs qui ont réussi et fait grandir de belles pousses… forcément qu’il en reste quelque chose !

Voilà, pêle-mêle (possible que j’édite et mette à jour au fur et à mesure, d’ailleurs, tellement il y en a), quelques points que j’espère garder en tête dans les prochains mois ou années (désolé, mais ils passent mieux en anglais, je trouve qu’il y a nettement plus d’impact et « d’action » comme cela) :

  • develop a vision : trop de startups se focalisent sur les premières fonctionnalités de leur produit et ne donnent pas suffisamment « d’air » à leur projet. Il est important, surtout dans les moments de doute, de garder un cap vers un horizon plus lointain, d’avoir un « mojo » qui va marquer durablement la personnalité de la jeune pousse.

 

  • know (and love) your key metrics : on ne réussit pas ce que l’on ne mesure pas. Dès le départ, même lorsque les chiffres sont « flat », il est primordial de connaître quels sont les chiffres importants pour son business. Je « sens » souvent si un entrepreneur a fait suffisamment de chemin sur son projet pour être crédible lorsqu’il est capable, en quelques chiffres, de m’expliquer son business, son marché, ses clients, ses forces ou faiblesses. Et je « sens » aussi s’il est, lui personnellement, suffisamment mûr comme entrepreneur lorsqu’il a compris que les chiffres « étaient ses amis », lui permettant de piloter son entreprise, de s’évaluer (et d’évaluer ses équipes), … Monter une boîte, c’est mettre au point un petit bolide de course : sans données chiffrées, on ne peut pas survivre à la compétition !

 

  • run fast (for a long time) : pas la peine de vouloir aller plus vite que la musique. Si vous pensez « réussir » en 6, 12, ou même 18 mois, vous allez droit dans le mur. En réalité, il est fort possible que tout ce que vous allez faire lors des 12 à 18 premiers mois ne soit que de « l’amorçage », ce qui porte bien son nom : vous préparez le terrain, semez les graines, pour qu’à un moment donné, tout s’accélère comme par magie. Par contre, au quotidien, il faut sprinter :)

 

  • always be positive : en face-à-face avec des clients / prospects / investisseurs / …, lors d’une présentation, en parlant de vos concurrents, dans votre communication perso, vos newsletters, … : n’annoncez que de supers bonnes nouvelles et souriez !

 

  • stay focus & avoid distractions : événements, todo lists à rallonge, réseaux sociaux, trends et buzzwords à la mode, features secondaires, écriture de business plan, concours de pitchs… l’entrepreneur doit réussir à garder le cap, se concentrer sur l’essentiel, et trouver le bon mix « Client – Problème – Solution » sans trop papillonner ! Faites preuve de volonté et apprenez à enlever tout ce qui est superflu pour votre « métier » d’entrepreneur. Concentrez-vous sur ce qui fait *concrètement* avancer le projet.

 

  • do something (pµ+@1n !) : plutôt que de réfléchir trop longtemps, testez plein de choses, soyez concrets, dans l’action. J’ai vu trop d’entrepreneurs brillants manquer le passage à l’acte… Je crois que pour entreprendre, il faut quand même être un peu bourrin sur les bords, agir d’abord et penser ensuite (plutôt que l’inverse, même si une minute de réflexion ne nuit pas…)

 

  • it’s all about people : difficile de monter sa boîte *vraiment* tout seul. Associés, salariés, freelances, partenaires, pairs, … vous allez devoir apprendre à socialiser, networker, comprendre l’humain. Et surtout aimer cela tellement que ça en deviendra naturel…

 

  • learn to fail : l’échec, c’est bien, c’est comme les baffes, ça raffermit le cuir ! En se lançant dans la création d’entreprise, on fait tous tout un tas de conneries, plus ou moins grandes, de l’association foireuse à des dépenses marketing qui n’ont pas de retombées, etc. En fait, on a tous une très bonne aptitude à se planter.

 

  • celebrate (even small) victories : la création d’entreprise, ça fait mal. Il y a très peu de moment simples, cool, heureux… Tout n’est que déséquilibre, inconnu, prise de risques que l’on essaie de maîtriser. Il y a peu de rétribution avant un bon moment, si ce n’est ce sentiment diffus d’être libre et de faire quelque chose qui a du sens. Apprenez donc à célébrer et à communiquer les « petites » victoires. Si vous attendez d’avoir de gros trucs à fêter, vous allez vous dégoûter rapidement…

 

  • « sell » your project to your relatives : c’est capital que vos amis proches, votre famille, vos parents, … vous suivent complètement dans votre envie, vous soutiennent, vous comprennent. Tâchez donc de prendre soin de leur expliquer comment tout cela se passe dans votre tête et comment ils doivent se comporter pour ne pas rajouter de pression malsaine sur vos épaules. Et surtout, n’oubliez pas de prendre soin d’eux aussi : gardez-vous des moments privilégiés pour débrancher (oui, c’est dur) et passer du temps avec eux…

 

  • (do not) listen : voilà un truc paradoxal… il va vous falloir apprendre à écouter, à déboucher vos oreilles, et à engranger l’expérience des autres. Mais aussi apprendre à ne pas vous laisser trop influencer. Gardez votre vision, définissez votre plan d’action, puis seulement demandez conseil sur la meilleure façon de l’appliquer du mieux possible, grâce aux expertises que vous pourrez mobiliser. Tout le monde voudra en effet vous donner des conseils (souvent contradictoires) sur à peu près tout dans votre projet. Ne choisissez que quelques mentors et faites plus confiance à votre intuition.

 

  • know when to unplug : la vie est longue ! A la fin de ma première aventure entrepreneuriale, j’ai vraiment cru avoir tout vécu, j’en repartais un peu perdu, avec plein de frustrations, de rencontres, de joies, de réussites, d’échecs, … Et puis les mois passent et finalement on a d’autres aventures ensuite, armé de ses précédentes expériences, un peu plus adulte en tout cas. Et parfois (si vous vous lancez maintenant, vous n’avez que 20% de chance d’arriver au bout…), il faut arriver à tirer un trait, faire son bilan, se remettre en selle avant de recommencer plus tard, mieux.

 

Nous avons enfin un écosystème de startups : la machine est en marche !

Si vous passez de temps en temps par ici, c’est un thème que j’aborde souvent. Mais qu’est-ce que c’est devenu bien, la France !!! Ça fourmille de tous les côtés, les gens sont positifs et volontaires pour donner des coups de main,  les événements rassemblent de plus en plus de monde, bref, ça prend le bon chemin.

Certes, il reste quand même beaucoup à faire du côté de la sensibilisation. C’est un enjeu majeur : continuer à disséminer l’esprit d’initiative, à prêcher pour l’entrepreneuriat auprès des jeunes (et moins jeunes d’ailleurs). Donner des cours très tôt à l’école, donner la parole (en les mettant encore plus en exergue) aux entrepreneurs, faire mieux comprendre le rôle de la petite entreprise dans l’économie, réconcilier prise de risque et rétribution de celle-ci… Cela restera un de mes combats dans les prochaines années c’est sûr !

Côté accompagnement de startups, je crois que l’on en est aussi au tout début. Avec l’incubateur HEC, je crois qu’on a déblayé le terrain et un peu lancé la mécanique. De nouvelles formes de structures sont arrivées, inspirées directement des « accelerators » américains, et c’est vrai que c’est rafraîchissant. Je crois qu’on a maintenant la maturité pour lancer des modèles « à la française », qui ne lorgnent pas seulement sur ce qui se fait ailleurs, mais qui tirent profit de notre particularité, de notre écosystème, de nos forces.

J’ai enfin l’impression qu’une nouvelle génération d’investisseurs arrive. Plus d’argent, peut-être, mais surtout cycles de décision plus rapides, plus grande proximité, plus grande transparence dans les critères de sélection et dans les feedbacks… tout cela augure de bonnes choses pour la suite.

En fait, je crois tout simplement que nous sommes décomplexés : nous avons compris qu’on pouvait faire de très belles choses ici, et que finalement il suffisait de s’y mettre, de bosser, de faire bouger les choses pour que ça avance… Y’a plus qu’à continuer :)

Merci à « mes petit(e)s incubé(e)s » !

Sans vouloir paraître « vieux con », j’ai quand même l’impression d’avoir eu une grande chance de croiser, ces trois dernières années, une génération d’entrepreneurs. Tous n’ont pas réussi de manière uniforme, tous ont encore plein de choses à prouver et la ligne d’arrivée est encore loin. Mais ils se sont tous alignés au départ, et je suis sûr, quelle que soit la fin de leur aventure actuelle, qu’on les reverra plus tard. Ce sont en tout cas, comme beaucoup d’entrepreneurs, des gens biens, qui aiment partager, créer, essayer, et ça c’est quand même rassurant.

Ils m’ont tous fait grandir, à leur manière. Grâce à eux, j’ai quand même dû me coltiner des secteurs d’activité très divers : la vente de pneus sur Internet, les paiements de gré à gré pour faire des cadeaux commun, les daily deals, les agrégateurs de daily deals, la location de chèvres (et de plus de 50000 autres trucs), des services pour centres d’appels ou services clients, des applis mobiles pour les salons pro, du tirage d’albums photo communautaires, des sorties et loisirs en groupe, du soft pour gérer ses contrats, de la restauration rapide mexicaine, des chaussures sur mesure, le la livraison à vélo de bons petits plats chauds, des cours de bonnes manières, des pilules anti gueule de bois, un service permettant de trouver les meilleurs talents sur le web, un service pour trouver un photographe, un carnet de vocabulaire intelligent pour apprendre le français, un camion magique pour prendre en rafale des photos de produits pour le ecommerce (et faire ça en 360° HD), des tests pour savoir si on est bon ou pas sur Excel, des cosmétiques pour – et c’est joliment dit – les peaux matures, des vêtements de designers crowdsourcés, de la gestion de questions-réponses dans les conférences, de la levée de fonds communautaire, de l’absinthe made in france, des chaussettes rouges, de la détection de places libres pour garer sa voiture, un outil de cours de maths à distance, un magazine sur la bande-dessinée, des panneaux photo-voltaïques, une télé pour les sourds, un site de jeu pour gagner des voyages, du standard téléphonique, une grand e-magasin de produits bio/éthiques/durables, un outil pour les zicos qui veulent se faire connaître, des compléments alimentaires pour les jeunes femmes actives, du streaming, des équipements de protection pour les artisans, un moteur de recherche de publications de recherche, des lunettes bien sous tout rapport, du comparateur de voyages, des QRcodes qui deviennent un super truc pour rendre son site lisible sur mobiles et tablettes, du comparateur de déménagement, de l’EVG de folie à l’étranger, une revue pro pour les vétérinaires, une boutique de l’apéritif et des cocktails, un site pour les fans de plongée, une appli de social shopping, du quantified-self gamifié, de la photo d’art communautaire sur un super support bois, des joujous (pour grands) qui rendent plus intelligents…

Je ne sais pas s’ils s’en sont rendu compte, mais 1/ ils sont fous et 2/ ils ont quand même bien joué avec mes nerfs pendant ces 3 années :)

Bref, merci et bonne route à vous toutes et tous, ainsi qu’à tous les autres chouettes entrepreneurs que j’ai croisés !

Frustrations ?

Evidemment ! Je ne crois pas qu’on puisse sortir d’une telle aventure sans quelques regrets. Celui déjà de ne pas avoir fait plus, plus vite, mais finalement, c’est bien un sentiment que ressent tout entrepreneur, non ?

Celui également de n’avoir pas pu, tant pour des raisons internes qu’externes, porter complètement une vision au bout : lien plus fort avec les investisseurs, plus grand nombre encore de startups suivies dans des programmes couvrant tout le « spectre » de la création, parcours de formation pas totalement optimal, pas de locaux dédiés permettant vraiment d’aller au bout des choses pour l’ambiance, l’entraide, le sentiment d’appartenance à un groupe soudé, celui de parfois avoir dû céder aux jeux politiques inhérents au type d’institution qu’est HEC…

En tout cas, tout cela n’est vraiment rien par rapport à l’incroyable somme de choses positives que je retire de l’expérience… et il y aura bien d’autres occasions, en repartant dans d’autres conditions et from scratch, de mettre en route de nouvelles choses dans l’accompagnement de startups :)

Et puis, comme c’est tout de même une drogue, je ne suis pas totalement « out » de l’accompagnement de startups, avec quelques rôles d’advisor ou de « mini-angel » qui me permettent de continuer à vivre, non opérationnellement, des aventures entrepreneuriales…

Voilà, long post en définitive, vous aurez eu bien du courage de me lire jusqu’au bout ! Une nouvelle aventure commence pour moi, du « bon » côté de la barrière cette fois-ci. Et je suis sûr qu’il y aura encore plein de choses à raconter dans ces colonnes :)

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  1. Ô capitaine, mon capitaine !

  2. « un service permettant de trouver les meilleurs talents sur le web »

    On l’a trouvé, c’est toi !

    Bonne continuation pour la suite !

  3. Beau bilan au final.
    La prise de recul et le « Mojo » comme tu dis me semblent importants même si c’est difficilement compatible avec le rush d’une nouvelle activité sur internet. Pour les autres, qui créent « hors internet » c’est probablement plus facile de prendre un mois ou deux de plus pour bien éclaircir les idées.
    Par la force des choses, ma création s’étale dans le temps et je suis étonné de voir à quel point ma vision s’est affûtée dans des moments où je ne travaillais pas (le soir dans le lit, en courant ou en faisant la cuisine !!).
    Si vous cherchez à créer en ayant déjà un boulot, mettez-vous en « mode entrepreneurial » dès aujourd’hui pour prendre ce recul nécessaire avant de plonger dans le grand bain.

  4. Excellent retour d’expérience. Il est vrai que tout le monde rêve de l’entreprenariat mais que malheureusement en France, créer une startup ou tout entreprise, demande beaucoup de courage.
    Toutefois à la lecture de votre billet, nous ressentons la joie et le plaisir que vous avez dû partager avec tous ces entrepreneurs et ça donne vraiment envie de créer, recréer.
    Etant moi-même entrepreneur dans l’âme, je partage la majorité de votre retour d’expérience et j’espère qu’un jour l’Aura de la Sillicon Valey (pour ce qui est de l’IT et du Software) rayonnera sur la France et que des nouvelles idées comme Facebook ou Twitter naîtrons sur notre territoire. Nous en avons les capacités mais il est crucial de garder les talents avec des initiatives adaptées, mais là, seuls les politiques peuvent changer certaines règles.
    Omid.

  5. Bravo! Merci! a bientot!

    ps : il manque la meilleure startup ever de l’incubateur.

  6. To the point!! Congrats…

  7. Encore bravo à toi Guilhem, tu as fait un job incroyable que peu imaginaient en te voyant arriver en 2008. Bonne route pour la suite ! Emm.

  8. Très sympa comme bilan mais penses tu avoir trouvé la formule magique pour lancer une start-up durant ces trois ? :)

  9. Bravo Guilhem!

    C’est vrai que des locaux parisiens auraient été un plus mais tu as réussi à créer un groupe solidaire avec un super esprit d’équipe.

    Bonne route et surtout dis nous vite ce que tu vas faire :)

  10. Tout ceci est encourageant ! Merci pour les conseils et bonne continuation ! Hâte d’en savoir plus sur ton projet :)

  11. Bonne chance pour la suite!
    @ une prochaine.
    C.

  12. Bravo et bon vent au cours de tes nouvelles aventures mister !

    Ah et aussi… on t’a déjà dit que tu devrais écrire un bouquin là dessus ? 😉

  13. J’ai entendu dire que le maire de Mijoux/Lajoux te remercie from the bottom of his heart et te souhaite bonne chance dans ta création.
    Je fais passer le message :) C.

  14. Une expérience du « bon » coté un peu trop courte à mon goût (janvier-aout) mais nul doute qu’on suivra de près tes nouvelles aventures !

    Olivier

  15. Pleins de belles choses pour ta prochaine aventure.

    Et comme on dit :
    http://www.youtube.com/watch?v=SmHeP9Sve48

  16. Bravo et bon vent pour la suite de l’aventure !

  17. Beau boulot.
    La suite va être encore plus excitante!

  18. « It’s all about people » a dit un sage. Alors Merci L’incubateur et merci à toi pour m’avoir soutenue et aidée dans cette aventure !
    Good luck pour la suite ! A bientôt.

  19. Une (dernière ?) fois de +, du grand GB !!
    Demain, des milliers (millions ?) d’entrepreneurs vont se retrouver sans leur e-coach préferé (snif !)
    Je propose de créer un Fan club, en attendant l’e-book qui pourrait être une synthèse de ce millier de posts.

  20. Merci pour ce bilan et ces conseils. Ca fait plaisir de voir que le « agir d’abord et penser ensuite » est accepté et même recommandé ici ! Pareil pour le « (do not) listen ». Et sinon, quel est ce service pour dénicher les meilleurs talents du web ? ça m’intéresse…

  21. Merci pour ce retour plein de bon sens.100% d’accord sur tes observations.
    Ce qui fait le plus mal : un bon projet avec un mauvais communicant.
    Ce qui fait le plus plaisir: au delà de l’emploi, voir un de ses exincubés sortir de sa microniche et se développer.

    Moi ça fait 6 mois que j’ai arrêté de diriger un incubateur (après l’avoir relancé, pendant 4 ans) pour l’instant je tiens bon (malgré quelques conseils, on peut pas s’en empêcher, un peu comme un vieux loup de mer), mais on n’est assurément plus le même après, ça marque à vie.

    En conclusion: si les incubés accumulent les sprints, les accompagnateurs qui se mouillent cumulent les marathons…

  22. Merci @tous de vos retours, ça me fait très plaisir ! A bientôt dans ces lignes pour vous tenir au courant de la suite :)

  23. Bravo et bon vent pour la suite de l’aventure !

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