Comment expliquer simplement sa levée de fonds…

Je sais, je sais, je suis un personnage complexe : je répète constamment qu’il faut tout faire pour éviter une levée de fonds, ne serait-ce que pour être mieux armé lorsqu’elle ne sera plus évitable, et dans le même temps, j’en parle dans 1 article sur 3. Et bien oui, et c’est pas très grave :)

Le fait est que lorsqu’il est en face de sa levée de fonds, l’entrepreneur en parle rarement de la meilleure des manière possibles. Voilà donc une petite astuce pour vous aider à mieux le faire : comparer cela à un escalier…

Toute l’idée c’est que votre création d’entreprise, c’est comme un grand escalier qui monte, qui monte…

(A) Vous êtes un gentil entrepreneur (ou une gentille, jeune, dynamique et super sympa entrepreneuse, of course). Vous êtes armé de votre bonne volonté, de vos petits bras, et vous commencez à parcourir le chemin de votre startup, en franchissant les quelques premières marches rituelles : se mettre à plein temps, faire une petite étude de marché, patati patata.

(B) Vous voyez de la lumière, au loin. Il s’agit ici de votre vision : vous êtes persuadé que votre marché va évoluer dans un sens (pas trop large et suffisamment lointain) pour justifier que vous continuiez de crapahuter encore un peu.

(C) A force de sueur, de labeur, de tests et d’erreurs (et ça rime), vous avez développé une première « base d’actifs ». Ce sont des choses très concrètes (un premier client, un proto, une marqui qui commence à être connue, une expertise, du référencement naturel, de la « traction »…), que l’on ne vous enlèvera plus. Bravo, vous êtes sur la première marche !! En gros, vous êtes capable ici de dire : « voilà ce que je suis fier d’avoir accompli ». Attention, on parle ici au passé, pas au futur, on ne dit pas « j’ai presque fait ça »…

Certes, avec le peu de moyens dont vous disposiez, vous avez déjà fait quelque chose d’extraordinaire, à la limite de l’impossible. Et surtout vous avez appris énormément, à tel point que maintenant, la voiture tient la route, et ça vaut le coup d’accélérer. Seulement voilà, il vous faut un peut d’argent pour cela…

(D) En gros, avec un peu plus d’argent, vous avez bien en tête la marche d’après, une marche de plus pour vous rapprocher de votre vision. Là encore, vous êtes très, très concret, et vous vous engagez sur des jalons bien définis, en terme d’audience, de CA, de recrutements, … On a envie ici de comprendre où vous serez dans un horizon de 12 à 18 mois, dans les faits. En quelque sorte, on pourrait reprendre votre promesse et cocher les cases, le moment venu.

(E) Et c’est bien ce passage d’une marche à une autre qui explique que vous ayez besoin d’argent et de conseils. D’ailleurs, vous chiffrez les différentes dépenses et parvenez à expliquer en quoi elles permettent d’atteindre les objectifs…

Normalement, vous avez là tous les ingrédients nécessaires pour expliquer votre levée de fonds !

Et pour vous, alors, ça donne quoi ?

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  1. Si j’ai bien compris, la clé c’est d’être concret.

    Quels sont les objectifs et pourquoi ça peut (va) marcher, concrètement ?

    À ce jour précis, j’ai quoi de concret à mon actif pour prouver que je me dirige vers ces objectifs ?

    Et très, très concrètement, pourquoi ai-je l’outrecuidance de demander de l’argent et en quoi est-ce lié (de manière concrète, je crois qu’on a compris) aux objectifs à atteindre ?

    Article vraiment très, très bien présenté. C’est clair et très loin de la langue de bois, tout en… restant concret, évidemment.

  2. j’aime bcp !

  3. Gilles, il est temps de changer la photo, quelqu’un va finir par t’accuser d’usurpation d’identité ou de publicité mensongère !

  4. mince, je crois lire le parcoure que je suis entrain de vivre…

  5. Effectivement, le concret est l’assise sur laquelle s’appuie l’investisseur potentiel. Mais pour monter l’escalier en toute sécurité, la rampe peut être utile. C’est le conseil d’un Mentor par exemple, ou d’un senior entrepreneur pouvant vous donner des coups de pouce.

  6. Super photo ! On partage le même point de vue sur la levée de fonds. Et en même temps il faut bien le dire, le « job » de l’entrepreneur c’est d’assurer le financement du développement de sa boite, ie lever des fonds (ds 90% des cas si on parle de start-ups).

  7. j’aime beaucoup mais est ce que ce n’est pas une vision tres francaise? ^^

    je me souviens d’américains disant qu’ils se fichaient des chiffres puisqu’ils seraient faux, que l’important c’était surtout l’équipe plus que le projet

    chiffrer sur un an pour une startup ca me semble limite malhonnète, meme si c’est ce que veulent les vc francais…

    de toute facon pour moi l’esprit c’est attendre la v1 avant d’envisager d’aller voir des investisseurs!

    mais j’aime bien le schéma :)

  8. je viens de découvrir votre blog et félicitations pour toutes ces explications et réflexions. Très utile !
    merci

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