8 conseils pour créer sa boite tout en conservant son job

Si vous avez déjà créé votre boite, vous avez dû vous en rendre compte : beaucoup autour de vous souhaiteraient faire la même chose et se lancer dans le grand bain. Seulement, voilà, c’est quand même beaucoup de risques (ah bon ?), et tout un tas de freins existent, et ce notamment lorsque l’on est déjà salarié (pour les étudiants ou les chômeurs, c’est une autre histoire) :

  • le confort d’avoir un travail défini, où l’on sait que faire, avec un salaire qui tombe
  • l’étiquette sociale collée à ce travail
  • le manque de temps pour chercher une idée
  • le manque de temps pour creuser une idée une fois qu’on l’a
  • le manque d’entourage, pour ceux qui ne veulent ou ne peuvent pas se lancer seuls
  • le manque « d’appétit », parce que finalement on n’est pas vraiment obligé de se faire mal et qu’il y a toujours des choses plus urgentes ou importantes…

Licence Creative Commons - Photo par sun dazed

Bref, se lancer quand on a un taf (ou day-job, diraient les américains, pour qui la notion de night-job est beaucoup plus évidente), ce n’est pas facile. Et pourtant, ce n’est pas forcément une mauvaise idée que de chercher à rester au chaud pendant les premiers temps de son projet… Finalement, tout un tas de choses peuvent être faites avant de déclencher le compte à rebours et de quitter son job

Voilà donc quelques conseils :

  • faire preuve de volonté
    Une chose est sûre : monter sa boîte c’est dur, et ça le reste même si on travaille encore. D’ailleurs, c’est même plus dur puisqu’il faut mener de front deux vies… Il va donc falloir, dès le départ, s’armer de détermination et bien savoir pourquoi on veut créer : ce doit devenir une obsession puisque, par définition, un jour on basculera à temps plein dessus (sauf pour le cas d’un « side-project », que j’exclue ici). La route va donc être longue, et il va pouvoir se passer jusqu’à 2 ans avant que vous voliez de propres ailes. Evidemment, plus la période sera courte, mieux ce sera pour votre motivation…
  • organiser son travail
    Donc, vous cumulez deux boulots. Il va vous falloir garder des plages horaires bien spécifiques pour avancer : tôt le matin, le temps du déjeuner, les soirées, le week-end, les vacances… Tous ces moments qui normalement sont réservés à des activités sociales, des loisirs, ou du repos. Un peu d’organisation ne nuit donc pas : détaillez des plages horaires fixes à l’avance, et gardez quand même du temps pour vous et votre entourage.
    Et éventuellement, si votre travail vous le permet, gardez des moments pendant votre travail, pour faire des choses moins visibles : recherches web, échanges de mail, lectures, data crunching, chat si vous êtes à plusieurs sur le projet…
  • se forcer à en parler
    Trouvez autour de vous des entrepreneurs qui ont vécu la même chose, et discutez régulièrement avec eux, cela vous permettra de vous rendre compte que d’autres personnes sont passées par là avant vous, et d’obtenir leurs conseils et encouragements. Vous pouvez aussi, et c’est fréquent, décider de créer avec quelqu’un d’autre, peut-être en poste lui aussi. Dans ce cas là, soyez « pro » dans vos discussions : faites un ordre du jour, des comptes-rendus, et trouvez un rythme qui ne vous laisse pas vous endormir dans votre costume : sans pression, c’est facile d’oublier que le temps presse, en création d’entreprise.
  • produire quelque chose de concret
    Vous avez quelques mois devant vous, profitez-en pour construire quelque chose de tangible, que vous pourrez montrer, et qui cristallisera vos efforts. Une maquette de site, un proto de votre produit, une démo, une mission de conseil type, des recos pour un client potentiel, …
  • lever le pied côté boulot
    Normalement, vous êtes dans la démarche « je VEUX créer une boite », pas « tiens ce serait cool de regarder, éventuellement, si une idée ne serait pas sympa pour peut-être monter une boite, comme certains de mes copains même si ça a l’air vachement dur ». Vous ne jouez donc plus tout à fait le même jeu au travail : levez le pied, faites vos horaires, trouvez comment vous pouvez vous en sortir en passant le moins de temps sur votre job…
  • ne pas être en conflit d’intérêt avec son employeur
    Evidemment,  si vous profitez de votre poste pour récupérer des données confidentielles ou détourner de la clientèle pour votre future boite, c’est vilain, et vous le paierez un jour, de toute manière. Si vous montez un concurrent de votre employeur actuel : partez tout de suite ou cherchez quelque chose de moins directement en conflit !
  • savoir tirer sa révérence
    Vous allez rester un moment en poste, mais il faudra bien partir… Il existe dans l’arsenal juridique du Code du Travail tout un tas de choses permettant de partir proprement, notamment la rupture conventionnelle, faites-en bon usage. Au-delà de l’aspect « administratif », c’est finalement le timing et la communication qui importent le plus… Expliquez calmement pourquoi vous partez, comment ça va se passer, comment les gens avec qui vous vous entendiez bien peuvent vous aider ensuite… Essayez toujours de partir en bons termes, sans claquer la porte, en laissant la place nette voire en aidant à recruter et former votre successeur. Sur le long terme, vous verrez que ça paie…
  • rassurer son entourage
    Avant et après le départ, c’est important de toujours communiquer avec – et rassurer – son entourage. Parents, concubin(e)/époux(se), amis, ce sont ces gens-là qui seront vos premiers soutiens et votre sas de décompression quand vous serez dans le dur (et vous y serez)… Et ils ne vous connaissent probablement pas sous votre jour d’entrepreneur, mais bien sous celui d’employé… La rupture peut être brutale une fois que vous vous retrouvez chez vous, dans le salon, en pyjama, à vous demander ce que vous allez faire de votre journée… Donc tâchez d’expliquer un peu quelle est votre démarche, votre ambition, vos points de passage, …

Vous avez quitté votre job pour monter une boite ? Vous êtes en poste et usez de tous les stratagèmes possibles pour bosser sur votre projet ? Commentez !!!!

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  1. J’ai quitté mon employeur la 10eme année pour complètement changer de vie, mais pas de Job. Je suis graphiste et mon rêve était de partir de Paris pour aller vivre en auvergne. Il a fallu 2 an de travail et de reflexion pour monter mon projet de création d’agence de com. Aujourd’hui Couleur Vive à un an et mon premier client a été mon ancien employeur :-)
    Donc un changement tout en douceur pour initier de la confiance

  2. Bonjour,

    Je me retrouve dans pas mal de tes points. J’ai créé ma boite tout en conservant mon emploi en contrat d’apprentissage. La tâche n’est pas aisée, en particulier quand les associés sont loin (géographiquement) et qu’on manque de temps pour aider sur le projet. Lorsqu’on a un peu de temps libre au bureau, on hésite à se mettre dessus, par conscience professionnelle peut-être… Effectivement l’énorme question est toujours : « quand ? » Quand vais-je y aller à plein temps, suis-je prêt à prendre le risque ? Ma famille, ma conjointe l’accepteront-ils ? De nombreuses nuits de réflexion en perspective !

  3. Bonjour,

    Il existe des dispositifs légaux qui permettent de partir en douceur. On peut utiliser le temps partiel pour la création d’entreprise, ou le congé création d’entreprise. J’utilise le temps partiel actuellement et c’est très efficace, on dispose ainsi d’une ou plusieurs journées de travail complètes pour notre création.

    http://vosdroits.service-public.fr/F1547.xhtml

  4. Je suis actuellement exactement dans cette situation, et je suis d’accord et applique tous tes conseils : j’en ai parlé tôt à mon employeur, lui ai laissé le temps de digérer, aide au recrutement de mon successeur.
    J’évite de travailler sur ma boite au boulot, et me réserve des créneaux (pour moi, c’est tôt le matin).

    Le plus difficile : je n’avance pas vite et c’est assez frustrant.

    Autre difficulté : en dehors des heures de boulot, on ne peut faire que du travail intellectuel (affinage business plan, étude de marché, conception produit), mais il est très difficile de passer à l’étape suivante (commercialiser, rencontrer des clients).

    Vivement cet été !

  5. Autre possibilité quand on est en poste dans une grosse boite (vérifié pour EADS et SFR au moins), il existe des structures dédiées pour aider à la création d’entreprise. Tout est prévu pour quitter l’entreprise dans les meilleures conditions.

    Ces entités permettent de trouver des arrangements

    – en terme de temps de travail
    – vis à vis des clauses particulières des contrats de travail (non concurrence en particulier)
    – par rapport à la hiérarchie de l’employé qui ne voit pas forcément d’un très bon oeil le départ imminent de celui-ci

    Et il y a également des ressources dédiées au conseil et à l’accompagnement des personnes souhaitant se lancer à leur compte.

  6. Outre le temps partiel, il existe également le CCE ou Congé Création d’Entreprise.
    http://www.apce.com/pid901/conge-creation.html

    Enfin, n’oublions que certaines entreprises ont des services adaptés à leurs salariés créateurs d’entreprise (conseils, formalités juridiques du contrat, financements). Ce que l’on appelle par « essaimage ».
    http://www.apce.com/pid525/essaimage.html?espace=1&tp=1

  7. y a toujours des conflit d’intérêt pour la boite, en parler à son chef, c’est pas toujours la meilleur solution, mais on voit certains chef encourager leurs employés si ces dernier deviennent des client potentiel pour eux !

    merci encore pour le commentaire !

    • Bah non, ça dépend bien des situations.
      Dans mon cas et vu ma profession il est carrément impossible qu’il y ait conflit d’intérêt avec l’activité que je souhaite lancer. D’ailleurs, c’est le type d’activité qui ferait rire tous mes collègues de bureaux :D.

  8. J’ai moi aussi commencé en douceur, en testant un peu le marché tout en étant salarié.
    Cela m’a donné plusieurs mois d’avance, et m’a permis de structure mon offre et de réussir aujourd’hui !

  9. Le congé à mi-temps pour création d’entreprise, c’est THE bonne idée pour transitionner en douceur.
    Dans mon cas, j’ai fait presque 3 ans aux 3/5ème (la loi c’est 1 an, renouvelable 1 an, mais j’ai rallongé avec des congés mat’, BB2 et BB3 sont arrivés au milieu de tout ça…)
    Donc 3 jours dans un grand groupe, avec 3/5ème de salaire, la mutuelle, les avantages et surtout les collègues pour ne pas être isolé trop vite, et… 2 jours + 7 soirées (nuits ?) pour ma boite, sans compter les congés payés pour les RDV client et les salons professionnels.
    Je recommande vivement !

  10. Sauf à vouloir un effet de rupture de carriere , il est logique de chercher à capitaliser sur vos relations professionnelles etablies tout au long de votre carriere : l’art et la maniere de vous faire « aider » par votre ( vos ) derniers employeurs vous entrainera aussi à apprendre à ..vendre vos idées .

  11. Pour résumer cet excellent article j’utiliserai la règle des 5 P, de David Loudin, Associé chez 123 consulting : une Parfaite Préparation Prévient la Piètre Performance.

  12. Excellent site, j’adore le style direct et efficace :). (le résumé de stéphane par contre est à l’opposé de ce que je pense du site /troll).

  13. Bonjour,

    Pour ma part, j’ai amorcé cette démarche en m’inscrivant en tant qu’autoentrepreneur. Tout en m’assurant la sécurité du revenu de l’emploi que j’occupais à l’époque, j’ai pu ainsi commencer à mettre le pied à l’étrier et à évaluer la pertinence de mon projet sans prendre trop de risques. Après une année à me rassurer sur le potentiel de mon idée et sur ma capacité à y arriver, j’ai décidé de franchir le pas.

    Et comme pour me persuader du bien-fondé de ma démarche, des événements se sont enchainés de telle sorte que j’ai pu m’associer avec des personnes de confiance, qui renforcent encore plus la solidité de notre structure.

    Alors ça y est, nous nous lançons. Nous avons obtenu une rupture conventionnelle auprès de nos employeurs respectifs afin de pouvoir bénéficier d’aides par la suite, ce qui sera non négligeable. Qui plus est cela nous permet d’allonger notre préavis pour pouvoir préparer sereinement notre départ et la création de l’entreprise.

    Dans l’article il est fait mention de l’entourage. Je dirais même que c’est la priorité et la première chose à se soucier. Lancer son entreprise est engageant, aussi bien physiquement (c’est du temps à passer) et financièrement. Et de prime abord c’est évident que c’est inquiétant pour nos proches. Il faut donc prendre le temps de bien tout expliquer, de montrer que l’on maitrise son sujet et ses incidences. Ce qui est motivant par la suite, c’est de voir le soutien et les encouragements que nous apportent nos proches et nos relations. Ca nous conforte dans nos choix et dans notre évolution.

    Nous avons pris l’initiative de faire partager cette aventure, vous pouvez la suivre sur http://www.je-monte-ma-boite.fr

  14. Des conseils importants, effectivement quand on décide de se lancer pour devenir son propre patron faut y aller et savoir un peu lever le pied coté boulot pour se consacrer à son projet . Mais vraiment le risque en vaut la chandelle! Persévarance et patience sont de mise.

  15. Bonjour,

    Je suis sur le point de me mettre à temps partiel pour monter ma boite. J’ai plusieurs personnes qui bosserons sur le sujet avec moi et ne suis donc pas isolé. Une question se pose tout de même : Comment ventiler le temps partiel ?
    1 jour au boulot 1 jour sur le projet ?
    Le matin au boulot, l’après-midi sur le projet ?
    1 semaine au boulot, 1 semaine sur le projet ?

    Je vous remercie de vos réponses et vous souhaite une bonne fin de journée,
    A bientôt,
    Nico.

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