Comment (bien) se répartir le capital de départ… (partie 1)

[Article en plusieurs parties sur la répartition du capital de départ. N’hésitez pas à commenter au fur et à mesure, j’intégrerai remarques, idées, critiques & co dans les prochaines parties !]

Je crois qu’en quelques années passées en tant qu’entrepreneur ou aux cotés de ceux-ci, j’ai vu à peu près toutes les configurations de répartition de capital. Et je dois bien avouer qu’en plus toutes ou presque ont semblé fonctionner dans certains cas. Tout comme lamentablement conduire au conflit, dans les autres.

S’il est donc un sujet sur lequel il est difficile d’écrire, c’est bien sur la répartition de ces fameuses parts sociales. Et je vais tâcher aujourd’hui de me pencher plus précisément sur la façon dont on peut se partager une entreprise alors qu’elle n’existe pas encore et qu’on n’est que quelques entrepreneurs sans le sou…

Comment diviser le capital social à la création de la startup ?

La plupart du temps, l’entrepreneur est assez « communiste » dans son approche de la répartition : s’il y a deux créateurs, ce sera du 50-50. A trois, du 33,3% chacun. Et à quatre, pourquoi ne pas avoir chacun un quart du capital ?

Il est vrai qu’à ce moment de la création de l’entreprise, il reste encore beaucoup de choses à faire (note : ce n’est pas valable pour les projets technologiques où l’un des associés amène le brevet / la techno), et que pour avancer vite l’énergie et l’implication de tous est nécessaire.

Cependant, on se rend vite compte qu’en réalité, tout le monde n’apporte pas la même chose au projet, sur les mêmes problématiques, ou au même moment dans le déroulé du projet (ou alors, vous vous associez avec votre clône… fuyez vite !).

Et pour beaucoup d’entrepreneurs, c’est le moment précis où à la fois le projet prend naissance… et où une des raisons de ses difficultés futures (ou raison d’échec ?) est insérée dans son ADN. Quand, en plus, vous choisissez le mauvais partenaire (ne rigolez pas, ça m’est arrivé), vous voilà mal barré (heureusement, maintenant j’ai une checklist) !

Le deuxième niveau de réflexion donc, côté entrepreneurs, surtout s’ils se sont fait tancés quelque peu lors de jurys ou de réunions divers sur ce point précis, est de désigner un « chef », qui aura plus de parts au capital, ou en tout cas de travailler fortement sur « la façon de prendre les décisions », afin de montrer qu’en aucun cas il n’y aura de blocage de la startup, dans les mois et années à venir.

Force est de constater ici que l’on commence à partir dans des discussions bien douloureuses, peu basées sur des éléments concrets, et que bien souvent c’est celui qui parle le mieux (ou qui amène un peu plus d’argent) qui va réussir à devenir chef. On se distribue alors les rôles de directeur, pour tout de suite gommer la déception de l’un ou l’autre et montrer que chacun a son territoire bien délimité, et que si les décisions sont in fine prises par « le chef », chacun reste le maître sur son champ de compétences.

Cette réflexion est un poil meilleure que la première façon de couper le capital « à la hussarde », mais n’est évidemment pas encore optimale : on s’arrête trop souvent sur l’état actuel des besoins de l’entreprise, sans pour autant se projeter assez loin pour comprendre de quoi sera fait le quotidien de la startup dans quelques mois ou années.

Le troisième niveau de réflexion, alors, est de se dire que le capital n’est pas figé à jamais, mais que des mouvements futurs pourront avoir lieu, en fonction de certains aléas ou de certaines décisions. On peut alors choisir d’acter ces conditions de mouvement de parts dans un pacte d’associés, ou tout simplement les garder en tête, en conservant l’esprit qui animait les associés de départ.

Quoi qu’il en soit, on se rend compte que les éléments sur lesquels se base la décision de répartition de capital sont souvent peu rationnels, et l’affaire de tractations et allers-retours entre les futurs associés, jusqu’à ce que tout le monde se sente, si ce n’est « à l’aise », en tout cas le moins frustré possible.

Comment faire alors ? Existe-t-il une technique précise pour savoir combien donner à chacun ?

C’est justement ce que l’on verra dans la seconde partie de ce sujet :)
En attendant, n’hésitez pas à nous dire comment vous vous avez fait (et si ça marche !), juste ci-dessous dans les commentaires !

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  1. Merci pour la qualité des articles que tu rédiges Guilhem. Je n’ai pas encore crée d’entreprise mais effectivement, lors des différents projets que j’ai eu à réaliser la répartition des parts était généralement établie sur la base du 50/50.

    J’attend la suite de cet article avec impatience.

    Michel

  2. Sur ma première boîte, on était neuf associés, donc on a divisé en neuf. Ça nous a semblé logique. :)

  3. A la création de shareFLOCK Limited, je souhaitais faire une répartition qui me permettrait de conserver le “pouvoir absolu”. Nous étions donc partis sur 52% du capital pour moi et 24% pour chacun de mes deux associés.

    Lorsqu’est venu le temps d’effectuer les démarches légales, je me suis rendu compte que ce type de partage n’avait que peu de sens et j’ai demandé à mes partenaires à quel niveau d’implication ils souhaitaient s’engager. Cela nous a conduit tout naturellement à choisir une répartition 45/33/22.

    Résultat, je ne suis plus majoritaire mais nous avons maintenant une idée plus claire de l’engagement personnel de chacun et la répartition du capital en est le reflet.

  4. J’attends la suite avec impatience !

  5. De mon expérience précédente, le partage égalitaire est à éviter absolument!
    Nous étions 8 associés à part égale. Au début, tout va bien, tout le monde est content. Mais une start-up n’est jamais figée, il faut faire évoluer ses plans, son business-model, voire son marché… Et lorsqu’il n’y a plus de partage d’une vision, les parts égalitaires deviennent un enfer.
    Il faut impérativement un majoritaire, le « capitaine » qui dirige le bateau.

  6. Ah le 33.3% xD Vraiment un point difficile surtout quand t’es associés c’est tes meilleurs amis 😛

  7. Bonjour,

    Voilà nous sommes deux sur un projet et l’on s’associe mais j’ai quelque question à vous poser.
    Au niveau du travail on se répartit les taches mais au niveau finance j’apporte les 2/3 mais j’aurais aimée que l’on soit 50/50.
    Comment garantir mon capital?

    Corinne Delion

    • @Delion : une manière de procéder pour découpler l’apport en numéraire (et donc la capacité financière) de chaque associés et la répartition du capital est la suivante. Si votre associé peut mettre 25k€ et vous 50k€, répartissez votre apport personnel en 25k€ d’apport en capital (comme ça vous serez à 50/50) et 25k€ d’apport en compte courant d’associé.

  8. Bonjour, je suis en train de monter mon entreprise pour laquelle j’ai eu moi-même l’idée,pour laquelle j’ai réalisé toutes les démarches ( partenariat, recherche de local, fournisseurs… et pour laquelle j’apporte le capital de départ. Cependant, juste avant de franchir le pas, j’ai fait appel à une amie qui pourra m »apporter les compétences que je n’ai pas mais celle-ci n’a aucun argent à investir et me propose un 50/50 dès le départ en me proposant d’investir l’argent à sa place et que je récupère ce que j’ai investi pour elle dès les premiers bénéfices afin qu’elle parte au même départ ?! Sans réfléchir j’ai accepté puis je me suis vite rétracté en me disant que je lui apportais tout mon affaire prête sur un plateau d’argent et qu’elle n’avait plus qu’à profité. Qu’en pensez-vous? quelle partenariat puis-lui proposer? Merci d’avance

  9. bonjour j’apprécie votre site vraiment!
    Je dirige une entreprise classique de distribution alimentaire depuis 8 ans a la création nous étions trois donc 33,33% chacun ça marche très bien car nous avons plutôt joué sur le poste de direction attribué a chacun, en fonction des compétences , donc les salaires et avantages.
    Par contre je créer une start up avec d’autres associés cette fois ci et je me pose la question de la répartition du capital en fonction des apports. comment puis je faire sur les statuts pour donner 30% a une personnes qui a apporter l’idée 20% a une autre qui pilote le projet et 15% au restes qui ne seront que des associés salariés sachant que l’apport en numéraires est le même pour tous les associés! si vous avez des idées…. merci

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