Business plan : en faut-il forcément un ?

Ah-la-la-la-la ! le Business-plan !

Dans notre petit milieu de la création d’entreprise, c’est un gros morceau qui revient continuellement, avec en toile de fond la même question oppressante : en faut-il forcément un ?

En faut-il pour prendre la décision de se lancer ? En faut-il un pour réussir ? Pour aller voir un banquier ? Pour lever des fonds ? Lorsque l’on est auto-entrepreneur ? Si on n’a pas fait d’études ? Si vraiment on n’aime pas les chiffres ?

Derrière cette question, en réalité, une méconnaissance de ce qu’est le business-plan et à quoi il sert. Alors OUI, on peut se passer de business-plan. Et OUI, c’est quand même un outil intéressant.

Voilà quelques-unes de mes réflexions, parfois abruptes, autour du business-plan, que vous pouvez évidemment compléter dans les commentaires. (Pour savoir comment rédiger un business-plan, vous pouvez lire ces quelques articles.)

  • le business-plan est UTILE pour l’entrepreneur, avant d’être un outil tourné vers l’extérieur
  • on peut tout à fait réussir sans en écrire un
  • on peut aussi tout à fait se planter en en écrivant un
  • d’ailleurs, on peut en écrire un sans jamais se lancer
  • le mieux, cela reste de l’écrire en se lançant
  • dans tous les cas, ce n’est pas d’en écrire un qui nous rassurera assez pour pouvoir se lancer
  • corollaire : le business-plan ne réduit pas le risque, bien souvent il le masque
  • l’entrepreneur ne crée pas une boite pour écrire un business plan (ni l’inverse, cela dit)
  • on est à peu près sûr que ce qu’on écrit dans son business plan ne se produira pas
  • mais par contre il est redoutable pour permettre de juger la personne qui l’a écrit
  • les amateurs de science-fiction adorent lire des business plan (prouvé scientifiquement)

Bref, vous l’aurez compris : le business-plan n’est qu’un outil de pilotage de l’entreprise parmi d’autres. Il n’est ni un juge de paix, n i un Graal ultime. Il reprend la connaissance de l’entrepreneur (ou de l’équipe) sur son marché et explique quelles seront les tactiques et prochaines actions pour atteindre la vision à moyen / long terme…

Et vous, qu’en pensez-vous ?

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  1. Un bon petit compte de résultat prévisionnel sur Excel pour l’entrepreneur c’est suffisant puisqu’il à tout le reste dans la tête. Après s’il cherche un financement ou un banquier …

  2. Reflexion n°5 !
    Je pense aussi que le mieux est de l’écrire en se lançant! Le rectifier, le corriger, l’adapter tout en lançant son activité.
    L’écrire trop tôt est souvent une perte de temps et une excuse qui permet de ne pas se jeter à l’eau tout de suite. Et surtout, l’écrire avant ne rime pas à grand chose tant que le marché n’est pas « pratiquement » testé.
    Ceci dit une ébauche de BP permet aussi de se fixer des objectifs et de coucher sur un papier les idées.
    Je dirai petite ébauche de BP avant et vrai BP si on a besoin de financement pour développer l’activité!

  3. Je trouve cet exercice fort utile (notamment en début de projet) car il oblige à se poser des questions et à sortir du monde des « bisounours » (référence pas toute jeune je vous l’accorde qui à marqué une génération 😉
    En effet, il permet de voir si un jour on va pouvoir gagner de l’argent avec notre projet et surtout combien il nous faut de clients pour commencer à pouvoir vivre de notre projet….
    Même si cela reste un exercice très théorique, cela permet quand même d’en tirer des enseignements…
    Il permet aussi de déterminer le cash dont nous allons avoir besoin pour la stratégie de communication et de commercialisation et donc encore une fois de se confronter à une réalité prévisionnelle…
    Pour moi, c’est donc un outil qui fait le lien entre la réalité et le fantasme que l’on se fait du projet.
    Enfin, s’obliger à formaliser ce que l’on a dans la tête est un bon exercice qui oblige d’expliquer clairement et simplement son projet ce qu’il faudra de toute façon faire au moment de la commercialisation…

  4. Et bien j’ai déjà essayé chacun des items de la liste ci-dessus (à part « crazy success »). Donc je confirme…

    Par ailleurs, le compte de résultat prévisionnel est souvent la deuxième chose à écrire, et cela permet parfois de ne pas s’embêter écrire des choses inutiles car économiquement non viables. Ainsi, pour ma dernière aventure, je me suis rendu compte que je n’atteindrais pas mes objectifs à moins d’une injection massive de capitaux pour recruter direct 6 personnes. Et la valeur et la rentabilité ne s’accroissaient que lentement.

    D’où retour à la case numéro 1: description de la mission, et changement de celle ci. Et à la réalité…

  5. Je suis complètement en accord avec tout ce qui est dit ici. C’est bien mais pas indispensable.

    Allons plus loin meme dans le raisonnement: le BP est indispensable, il y a juste une partie qui ne sert à rien.
    Un bon BP se doit d’avoir une étude de marché, de poser le concept du produit/service, et oblige à se poser de réelles questions: de quoi ai je besoin? Quelles types de compétences sont necessaires pour la réussite du projet?
    La rencontre avec les clients potentiels permet de cadrer le projet et parfois d’en changer le modèle ou différents aspects.
    Le BP est indispensable pour poser la réflexion et faire mûrir l’idée.

    Mais les projections chiffrées… franchement… on sait tous que ça ne sert à rien! On lit partout « Il faut y mettre des chiffres suffisamment haut pour donner envie, masi trop pour ne pas donner l’impression de planer ». En gros on le dit clairement: faut baratiner cette partie là. Cette partie ne sert à rien.

    Mais tout le reste, est à mon sens indispensable, et m’a permis, dans tous mes projets de véritablement « see the light » et savoir si mon projet tenait la route ou pas, s’il y avait des clients potentiels, et m’a souvent permis de trouver de nouvelles idées.
    Arthemia en est l’exemple le plus absolu!

  6. Bel article, très pragmatique. Je pense également que le business plan est un document utile, mais pas forcément indispensable, sauf si on cherche un investisseur.

    Je suis également d’accord pour dire que ce qui est écrit dans un business plan a peu de chances de se réaliser « tel quel ». En revanche, le fait de préparer un plan tactique solide, qui anticipe plusieurs scénarios, permet à un entrepreneur d’être plus réactif face aux obstacles de la création d’entreprise.

    Pour ce qui relève des prévisions financières, je ne peux pas concevoir un business plan sans! En revanche, on a pas besoin d’un détail très poussé; un compte de résultat prévisionnel, un plan de trésorerie, un tableau emploi / ressources suffisent -avec une analyse des cashflow pour un investisseur. Le business plan ne doit pas être une prévision financière détaillée, mais doit plutôt doit donner des « jalons clés ».

    Et enfin, il ne sert à rien d’écrire un Business Plan avant de se lancer! Il faut d’abord tester son marché, récolter ses premières commandes, et rédiger son business plan à la lumière de cet amorçage.

  7. Tout le monde a tellement raison ! Rien à ajouter si ce n’est que maintenant que j’ai gagné un logiciel de business plan aux 24h chrono je n’ai plus le choix de dire qu’un business plan est fort utile !!

  8. Bonjour à tous,

    J’ai du mal à comprendre pourquoi on se pose la question… Je suis en création depuis 3 mois et la rédaction de mon business plan est pour moi une étape qui coule de source, facile et simple parce que tout ce qui est dedans est déjà écrit sur des monceaux de papiers, dans mon cahier de création d’entreprise. Je n’ai pas besoin de financement externe, mais je me force à mettre mes idées au propre pour une simple raison, qui a d’ailleurs fait l’objet d’un article sur ce blog : la politesse et le respect du temps d’autrui.
    J’ai besoin de confronter mon projet à mes amis et mon entourage familial, mais par politesse je m’efforce de leur présenter de manière claire, étudiée et précise, et seulement les parties pertinentes. Voici comment est composé le mien :
    – Marché macro et micro et mon offre
    – Structure juridique et fiscale
    – Structure comptable et financière

    J’ai récupéré gratuitement celui de la CCI de Montpellier, interactif et bien ficelé, et je demande des avis en fonction des compétences de chacun. Par exemple, votre lien vers les cartes de visite originales m’a donné une idée qui est dans la partie « Offre\Communication ».

    Bon courage à ceux qui créent.

    Pierre

  9. C’est marrant j’avais déjà rencontré cette réflexion sur le blog de Dharmesh Shah (onstartups.com) et je pensais qu’il était un peu “seul contre tous”. Je suis en train d’en rédiger un pour mon cours de création d’entreprise. Ça permet de mettre les choses au clair. Mais le plus fatiguant c’est la forme : il faut soigner ses phrases, son vocabulaire etc. Il serait peut-être plus efficace et intéressant de présenter un business plan sous forme de PowerPoint non ?

  10. oulala !

    J’avais appris dans un cabinet d’architectes il y a 12 ans que l’outil n’était qu’un outil (ils refusaient à l’époque l’ordinateur et remportaient des concours sur des croquis). Puis j’ai passé 11 ans dans une grosse SSII qui m’a convaincu que l’outil était une fin en soi…

    Powerpoint ou non, cela vous appartient mais ne doit dépendre que de ce qui mettra le mieux vos idées en valeur et non du choix d’un cadre contraignant en amont des idées.

    Commencez par un cahier, façon brainstormings voilà mon conseil (pages non quadrillées).

    Une fois que le cahier est rempli, remettez le tout dans un logiciel pour la mise en forme et le tri des idées.

    Allez, je retourne surfer

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